Pas de grosse révolution dans le palmarès des lycées parisiens, publié hier par le ministère de l’Education nationale. Mais tout de même un petit jeu de chaises musicales qui bouleversera les plus ardents défenseurs de l’enseignement public et laïque : c’est un lycée catholique privé, l’institut de l’Alma (VII e), qui prend la tête des 25 lycées parisiens affichant 100 % de réussite au bac 2012. Et, sur ces 25 lycées, désormais 21 sont privés.
C’est la confirmation d’un mouvement perçu depuis plusieurs années déjà, qui voit le privé de mieux en mieux coté auprès des familles. Une tendance que le directeur académique des services de l’Education nationale pour le second degré, Philippe Fatras, estime accentuée par ce type de palmarès. « Les parents cherchent forcément à se rapprocher des meilleurs, ces classements n’y sont pas pour rien », remarque-t-il.
Le proviseur de l’Alma n’en boude pas moins son plaisir : son établissement est réputé pour la diversité de ses enseignements en langues étrangères, de l’anglais au chinois en passant par le latin. « Rester petit permet d’être très réactif quand un élève a un problème », souligne le proviseur, Gonzague Williatte. Ici, la plupart des élèves habitent le VII e ou les arrondissements voisins, et viennent de familles « au capital culturel plutôt élevé » admet le proviseur.
Boulle, premier établissement public
Le public est-il donc en perte de vitesse ? Sûrement pas. D’ailleurs, le peloton de tête reste dans un tout petit mouchoir : les Louis-le-Grand ou Henri-IV ne lâchent rien de leur excellence. « 100 % de réussite dès le premier tour du bac, avec 58 % de mentions très bien », précise par exemple Michel Bouchaud, le proviseur de Louis-le-Grand, qui refuse l’étiquette « élitiste ». « Ceux qui viennent ici veulent donner le meilleur. Ils ont envie de se dépasser ». La nouveauté, c’est que, décidément, « c’est l’année Boulle » : l’institution des métiers d’art s’affiche premier lycée public de la capitale avec une promotion de 30 bacheliers pour un millier d’élèves au total. Il n’empêche, il y a une recette Boulle : « La passion ! » souligne Christophe Hespel, son directeur.
Des choses, il s’en passe aussi plus bas dans le classement. Colbert (X e), Gabriel-Fauré (XIII e), Jean-Lurçat (XIII e)… « Ce sont des établissements qui progressent, dans lesquels il y a une vraie politique d’amélioration qui porte ses fruits », note M. Fatras. « Les excellents restent excellents. Globalement, les lycées parisiens tiennent leur rang », assure le directeur d’académie.
Elodie Soulié, Christel Brigaudeau
Palmarès par région / Département
Écoles à la une
Proposées par les écoles partenaires
