Alternance : l'industrie y cherche ses futurs cadres

Familiarisés très tôt aux réalités de l’entreprise, les bac+3/+5 en apprentissage ou en contrat de professionnalisation sont des profils particulièrement recherchés.

Département automatisme et robotique de l'école d'ingénieur Centrale de Nantes
Département automatisme et robotique de l'école d'ingénieur Centrale de Nantes

    Familiarisés très tôt aux réalités de l’entreprise, les bac+3/+5 en apprentissage ou en contrat de professionnalisation sont des profils particulièrement recherchés.

    « En cinq ans, le nombre de nos alternants a été multiplié par huit. » Comme la plupart de ses confrères du secteur industriel, Laurent Lemmonier, responsable recrutement France de Michelin, fait de l’alternance un outil privilégié de renfort des fonctions cadres. Les bac +3/+5 représentent en effet les deux tiers des 750 alternants en poste chez le géant du pneumatique. Même proportion chez Thales, qui comptera fin 2015 quelque 1 800 jeunes en alternance, ou encore chez Schneider Electric : «Chaque année, l’entreprise accueille entre 550 et 650 apprentis, dont plus de 70 % préparent des diplômes de niveau bac+3/+5 », précise Nathalie Albertin, responsable recrutement et alternance du groupe.

    Pour les entreprises industrielles, la formation partagée entre l'amphi et l'entreprise présente tous les atouts. C'est d'abord un puissant accélérateur en termes d'opérationnalité. Quand ils intègrent l'entreprise, les jeunes en connaissent déjà très bien les codes, la culture, le vocabulaire.

    Appréhender la vie professionnelle avec une plus grande maturité

    « Parce qu'ils se confrontent plus tôt et plus intensément au monde de l'entreprise, mais aussi parce que cette formule leur réclame plus d'efforts et d'investissement que celle des études "classiques", les alternants sont capables d'appréhender la vie professionnelle avec une plus grande maturité », avance Vincent Mattei, responsable recrutement et mobilité de Thales en France.

    Tous les secteurs industriels ont adopté la formule, et sur l’ensemble de leurs métiers. « Nous travaillons avec les écoles dans des spécialités telles que la maintenance électrotechnique et des transports guidés, l’ingénierie de signalisation, le génie civil, les véhicules industriels, la logistique, l’informatique, etc. », explique Murielle Dubois, responsable de l’attractivité des métiers à la RATP.

    Pour les candidats à l'emploi, la formule est tout aussi intéressante. Les postes juniors ouverts en interne leur sont généralement proposés en priorité. « Aujourd'hui, un quart de ces jeunes alternants intègrent l'entreprise au terme de leur cursus, annonce Laurent Lemmonier. Mais nous comptons porter cette proportion à 50 %.»

    « L'alternance rend plus mature et plus exigeant »

    Maxime Delpeux

    , 23 ans, ingénieur, ex étudiant de l'école Centrale de Nantes.

    « Pour un élève en école d'ingénieur, une usine, cela se résume bien souvent à une chaîne où entrent des matières premières et d'où ressortent des produits. Avec l'apprentissage, on prend la pleine conscience de l'extrême diversité des métiers industriels et de la complexité de la chaîne. » Maxime Delpeux vient d'achever un parcours d'ingénierie généraliste en alternance entre l'École centrale de Nantes et deux établissements Michelin, à Clermont-Ferrand et en Allemagne.

    En alternance entre l'école Centrale de Nantes et Michelin à Clermont-Ferrand et en Allemagne.

    Trois années d'une vie partagée entre trois sites distants de plusieurs centaines de kilomètres : le jeune étudiant n'a pas choisi la facilité. « La culture de l'apprentissage de Michelin m'a séduit : les alternants se voient confier des missions complètes, exactement comme les ingénieurs titulaires.» Son alternance, il l'a principalement effectuée au service des méthodes industrielles de l'usine de Clermont Ferrand, une place stratégique d'observation de tous les métiers de l'entreprise.

    Au terme de son contrat, Michelin lui a proposé un poste en CDI en Allemagne, qu’il a refusé pour des raisons personnelles, moyennement enthousiaste à l’idée de s’installer dans la Sarre. Si, un mois à peine après avoir terminé son cursus, Maxime Delpeux n’a pas encore trouvé le job de ses rêves, ce n’est pas par manque d’ambition, bien au contraire. Il a déjà passé plusieurs entretiens fructueux. « L’alternance vous donne non seulement une plus grande maturité, mais aussi davantage d’exigence. Nous avons plus de facilité à décrypter et à sélectionner les offres, tout simplement parce qu’elles nous "parlent” », souligne-t-il.

    Lui sait précisément ce qu’il recherche : un poste en management ou en amélioration de la production, plutôt dans une grande ville de province ou à l’étranger en VIE (Volontariat international en entreprise).

    Muriel Jaouën

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