Alternance : « On nous demande pratiquement l'impossible »

Face aux mesures du Gouvernement annoncées contre le chômage par François Hollande et ses voeux du 31 - Témoignages de Rachel et Eva à la recherche d’un contrat en alternance.

Eva, 19 ans a du renoncer à ses études en alternance.
Eva, 19 ans a du renoncer à ses études en alternance.

    Le président de la République a dévoilé hier les dernières mesures de son quinquennat pour tenter d’inverser la courbe du chômage : allégements de charges, formation des chômeurs, réforme du Code du travail. De grosses interrogations se posent toutefois sur les capacités d’accueil des organismes de formation. Concernant l’apprentissage, le président s’est contenté de promettre aux jeunes d’entrer dans cette filière mais sans en dire plus... alors que trouver une entreprise en alternance relève de la mission impossible : le gros point noir de l'alternance.

    « Aucun apprenti ne sera sans employeur, et aucun employeur ne sera sans apprenti. » L'objectif de François Hollande, annoncé lors de ses vœux aux Français le 31 décembre, résonne encore aux oreilles de Rachel, 21 ans, en première année à l'école Akor, dans le XIIe arrondissement de Paris. Seule condition pour obtenir son BTS de négociation et relation client au bout de deux ans d'études : trouver un apprentissage. « Après neuf mois de recherches sans succès, j'ai finalement demandé un coup de pouce à mon père, explique-t-elle. Il a pu m'obtenir un contrat en alternance dans l'entreprise pour laquelle il travaille. » Un choix par défaut donc, mais que l'étudiante relativise. Trois de ses camarades de classe n'ont pas eu cette chance. Ils ont dû d'abandonner les cours. A l'instar d'Eva (photo), 19 ans : « En février, un ami de mes parents m'a présenté un employeur qui acceptait de me prendre en apprentissage. » Pourtant, quand elle relance l'entreprise quelques mois plus tard, silence.

    Une croix sur les études

    Dans l'impossibilité de se retourner à temps, Eva ne peut donc pas reprendre ses cours. Un coup dur. « Le pire, explique-t-elle, c'est que j'avais déjà vécu une expérience similaire à peine un an auparavant. » En 2014, Eva s'était en effet lancée dans un BTS de négociation et relation client dans une école de Beauvais, en Picardie

    « Là aussi, pendant plus d’un an, j’avais cherché un apprentissage, sans obtenir de résultat. Il m’avait fallu abandonner mon cursus, ce qui m’avait fait pas mal douter. » Les statistiques ne l’aident pas : 4 camarades sur 25 de sa classe avaient dû, eux aussi, renoncer à leurs études. Pour les mêmes raisons… « Je retenterai une troisième fois ma chance l’année prochaine, soupire-t-elle. Mais on nous demande pratiquement l’impossible. Les entreprises exigent au minimum un ou deux ans d’expérience. Comment voulez-vous qu’on réponde à de telles attentes à 20 ans ? »

    Chloé Cohen

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