En passant le brevet d’initiation aéronautique, en classe de seconde, Teo Favrou se découvre un intérêt pour le secteur. Après le bac, il s’inscrit donc en BTS aéronautique en apprentissage et travaille pendant deux ans chez Airbus à Saint-Nazaire (44). Il poursuit en licence pro Gestion et conception de projets industriels, chez Assystem.
« J’avais besoin d’une année de réflexion car je ne savais pas, alors, si j’avais l’envie et la capacité de faire des études d’ingénieur », explique-t-il. Son diplôme obtenu, il entre finalement à l’ Icam (Institut catholique des arts et métiers), à la Roche-sur- Yon (85). L’école dispense une formation d’ingénieur généraliste en trois ans, qu’il effectue toujours en apprentissage chez le même employeur.
« L’alternance m’a permis de toucher à plusieurs métiers et de découvrir ce qui me plaît ou pas. Le fait de travailler avec des ingénieurs durant ma licence m’a donné envie d’aller plus loin », se souvient-il.
116 écoles d’ingénieurs sont accréditées à délivrer un ou des diplômes par la voie de l’apprentissage. Plus de 300 titres d’ingénieurs diplômés sont accessibles par ce dispositif. (Source : Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs)
Le goût des études
Comme Teo, de nombreux jeunes effectuent l’intégralité de leur cursus, du bac au bac +5, voire au-delà, un pied à l’école et l’autre en entreprise.
« Lorsqu’ils entreprennent un bac +2, les jeunes n’ont pas encore une maturité bien assise, ce n’est qu’ensuite qu’ils entrevoient l’intérêt pour leur carrière de faire une année supplémentaire. C’est aussi de cette manière qu’ils prennent goût aux études », constate Catherine Jovenel, directrice de l’alternance au CFPB , l’école de la banque à La Défense (92).
Pour répondre à l'attente des étudiants, des écoles de commerce et gestion comme Ascencia Business School (Ile de- France), Pôle Paris alternance (PPA), l'ISEE (École de commerce, Paris) ou l'IPAG (École de commerce) sur son campus de Nice, offrent la possibilité d'aller jusqu'au master (bac +5) en alternance. Montpellier Business school (MBS), quant à elle, a institué un concours spécifique "Formation initiale alternée", destiné aux titulaires d'un bac +2 ou +3, obtenu en alternance.
À la fac aussi
Dans certaines universités, de nouveaux programmes entièrement en alternance voient aussi le jour.
C’est le cas de la double licence franco-allemande “International business” de Paris-Dauphine , créée avec la Duale Hochschule Baden- Württemberg, à Mannheim.
Cette formation d’excellence permet de réaliser un apprentissage, dès la première année d’étude après le bac, dans des entreprises outre-Rhin et de s’immerger, à la fois, dans la réalité du monde professionnel et une autre culture.
« Nous nous sommes appuyés sur le système allemand, très ouvert à l’apprentissage », rappelle Renaud Dorandeu, directeur du département Licences sciences des organisations. Un système qu’apprécie Léandre Bierré qui partage son temps entre l’université allemande et la Société générale, en France : « Chaque semestre, je change de service, ce qui me permet d’appréhender différents métiers : le montage de projets, les opérations, le contrôle de gestion, etc. ».
« Développer des compétences opérationnelles »
Interview de Benoît Herbert, Directeur de l'ISTEC, école supérieur de commerce et marketing, Paris.
À la rentrée 2018, le programme grande école (PGE) de l’ISTEC pourra être suivi en alternance dès la 1re année. Pourquoi ce choix ?
Cela répond à une demande des étudiants qui veulent du concret. L’alternance leur offre la possibilité de mettre directement en pratique ce qu’ils apprennent en cours et de développer des compétences opérationnelles. Elle leur permet aussi d’avoir des études financées et rémunérées. 60 % des inscrits dans notre programme Bachelor, choisissent de le faire intégralement en alternance, dès la 1re année d’étude. C’est pourquoi nous avons voulu offrir la même opportunité à nos étudiants du PGE qui, jusqu’ici, ne pouvaient le faire qu’en 4e et 5e année.
Qu’en pensent les entreprises ?
Celles que nous avons rencontrées sont intéressées par le fait d’accueillir des jeunes préparant une formation de haut niveau en cinq ans, avec une forte dimension internationale. Car, comme leurs camarades en cursus classique, les étudiants du PGE en alternance bénéficieront, en 2e année, d’une expérience interculturelle en université étrangère.
Combien d’étudiants pourraient être concernés ?
Pour cette première rentrée universitaire 2018, 20 à 30 % des élèves du PGE devraient choisir l’alternance dès la 1re année.
N.T.
Guide spécial Alternance "Le choix du concret" - Le Parisien Etudiant
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