Alternance. Un dispositif de plus en plus fréquent

Si la formule gagne aujourd’hui du terrain, sa progression tient essentiellement à son essor dans l’enseignement supérieur.

En effet, les formations et les diplômes accessibles en alternance augmentent chaque année. Cet engouement est de plus en plus partagé par les étudiants, les écoles et les entreprises.

Une multitude de filières accessibles

L’offre de formation s’est largement diversifiée et il est aujourd’hui possible de suivre un cursus, dans des domaines très divers : les ressources humaines, le graphisme, la production audiovisuelle, la gestion de patrimoine, le webdesign ou la promotion immobilière…

Seules quelques rares filières comme le droit, la médecine ou les beaux-arts n’ont pas encore franchi le pas. Tous les niveaux de formation sont concernés : BTS (Brevet de technicien supérieur), DUT (Diplôme universitaire technologique), licence, bachelor, master, MBA (master in business administration), mastère spécialisé… ils sont tous accessibles en alternance.

La formule se décline, désormais, de bac à bac+6, permettant parfois de suivre l’intégralité de ses études supérieures par cette voie.

Certaines écoles, comme l’ Essym (École supérieure des systèmes de management) offrent même la possibilité de passer d’une filière à une autre, au cours d’un même cursus (voir témoignage ci-dessous).

Le tertiaire, premier recruteur

La formule séduit les entreprises, grandes et petites, et il est notable que plus d'un contrat sur deux est signé chaque année dans les structures de moins de 10 salariés. L'industrie reste toujours très consommatrice de ces contrats, mais c'est bien le secteur tertiaire qui accueille aujourd'hui le plus grand nombre d'alternants (plus de 58 %*). Ils sont 14 000 à y entrer chaque année, rien que dans la banque et l'assurance. Leur nombre est pratiquement équivalent dans l'ingénierie et les nouvelles technologies.

Enfin, la fonction publique recrute aussi des apprentis de tous les niveaux et de toutes filières, dans ses territoires comme dans les services de l'État.

+ 64,7 % C’est l’augmentation, en un an, du nombre de contrats d’apprentissage dans la fonction publique d’État, soit 4 300 contrats signés en 2016. (Source : étude Dares, septembre 2017)

Une voie d'excellence

Réservé, au départ, aux formations courtes et aux métiers manuels, l’apprentissage ne cesse de se développer dans l’enseignement supérieur et, surtout, au sein des grandes écoles.

L’ Essec a été pionnière en 1993. La plupart des business schools lui ont depuis emboîté le pas et proposent chaque année de nouveaux programmes en alternance, jusqu’au niveau mastère spécialisé (bac +6). Côté ingénieurs, plusieurs établissements, dont l’ École centrale de Nantes , Arts et Métiers ParisTech ou CentraleSupélec (91), ont ouvert des diplômes de spécialité, mais aussi leur formation généraliste, en apprentissage dès la première année d’étude.

* Source : Étude sur l’apprentissage, Darès, septembre 2017.

« L’alternance m’a permis de trouver mon chemin »

Témoignage de Chloé Macré, Bac +4 RH à l'ESSYM (école supérieur des systèmes de management), agent de paie dans le BTP.

Chloé Macré a suivi toutes ses études supérieures en alternance. Juste après son bac, elle a effectué une rentrée simultanée à l’Essym et dans une entreprise du BTP. Elle préparait un BTS Comptabilité et gestion et alternait une semaine sur deux les cours et le travail chez son employeur.

« Je m'occupais des dossiers comptables clients/fournisseurs et je me suis rendu compte que le poste n'était pas fait pour moi. J'aimais bien les chiffres mais, pour m'épanouir, j'avais besoin d'une dimension relationnelle qui faisait défaut. Je me suis alors orientée vers une licence pro Ressources humaines, toujours à l'Essym, en restant dans la même entreprise. J'ai choisi l'option paie pour conserver le côté chiffres que j'aimais bien, mais j'étais aussi en contact permanent avec les collaborateurs. Derrière les chiffres, je traitais de l'humain. J'ai poursuivi, après ma licence, en préparant un titre de Responsable RH (bac +4).

À l’époque, l’administration du personnel de la société a été rattachée au service paie et, pendant un an, épaulée par ma tutrice, j’ai été chargée d’accompagner le changement au sein du service. Cela a été une expérience extrêmement riche. J’ai dû, notamment, créer des formations pour améliorer le quotidien de mes collègues. Quand j’ai eu mon diplôme, mon employeur m’a proposé un poste d’agent de paie en CDI que j’ai accepté. L’alternance m’a permis de trouver mon chemin ».

N.T.