Alternance : les avantages pour les entreprises

L'étudiant apprend de la confrontation entre monde professionnel et monde académique, tandis que l’entreprise travaille avec un jeune dont la formation est adaptée à ses attentes : « un enrichissement mutuel »

Locaux d'Accenture.
Locaux d'Accenture.

    Si les jeunes la plébiscitent pour prendre pied plus vite dans le monde du travail, l’alternance a également gagné le cœur des entreprises. Motif : elle leur permet d’accueillir des profils qu’elles vont façonner selon la culture maison, avant de les inscrire dans un recrutement durable.

    Ce que veulent les jeunes ? Une formation et un job. L’alternance le leur offre

    . C’est aujourd’hui un des meilleurs moyens pour eux de s’insérer », affirme Alain Mlanao, directeur général de la société d’intérim Walters People. Comme dirait un jazzman, tout est dans le rythme ! Combiner enseignements et mise en pratique encourage « un enrichissement mutuel », explique Cyrille Mandou, directeur du programme bachelor pour le Groupe

    Sup de co Montpellier Business School

    . « Dans l’alternance, l’étudiant apprend de la confrontation entre monde professionnel et monde académique, tandis que l’entreprise travaille avec un jeune dont la formation est adaptée à ses attentes ». En termes d’insertion professionnelle, les études montrent que les “alternants” s’en sortent bien mieux que les autres. La plupart des jeunes en alternance se voient en effet proposer un contrat durable à l’issue de leur formation. Ils peuvent alors choisir de poursuivre des études ou de tenter une autre expérience professionnelle. Dans tous les cas, la formule les valorise aux yeux des recruteurs.

    « Une filière d’excellence »

    Tenues de respecter le quota légal de 3 à 4% d’alternants dans leurs effectifs, les entreprises saisissent aussi dans ce mode d’apprentissage l’opportunité de jouer un rôle responsable. Comment ? En favorisant leur insertion professionnelle. « L’alternance est un véritable tremplin vers l’emploi, car nous offrons à ces étudiants une expérience professionnelle solide », souligne Monique Simon, directrice des relations avec l’enseignement supérieur de Total. Ce rôle se traduit encore par une volonté d’agir sur la diversité des recrutements :

    « Via l’alternance, nous pouvons donner leur chance à des jeunes issus de milieux défavorisés »

    , renchérit Anissa Deal, responsable du recrutement chez

    Accenture

    pour la France.

    Si ce rythme d’études entre parfaitement dans une logique RSE (responsabilité sociale des entreprise), les profils des étudiants sont de véritables motifs de satisfaction. Les entreprises les gardent longtemps dans leurs équipes et peuvent donc les initier concrètement à leurs métiers. « L’apprentissage est une filière d’excellence. Parce qu’ils sont en mesure de combiner école et travail, ces jeunes peuvent démontrer qu’ils savent gérer les priorités », poursuit Alain Mlanao.

    Des compétences à forte valeur ajoutée

    D’ailleurs, les alternants ne ressemblent pas aux autres étudiants.

    Ils adoptent très tôt une posture professionnelle

    . À l’heure où la génération Y est régulièrement questionnée sur son savoir-être (un comportement adapté aux usages du monde du travail : arriver à l’heure, s’exprimer correctement), les alternants acquièrent plus rapidement ces aptitudes qui leur permettent de mieux s’insérer dans les équipes.

    « En plus, on remarque chez eux une vraie ouverture d’esprit : ils sont prêts à tester et à innover dans la pratique professionnelle, ils n’ont pas de préjugés. Rien ne leur semble impossible ! » se réjouit Pascal Guillemin, DRH de Cegid.

    Cinthia Samake est en licence professionnelle Gestion des ressources humaines à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Elle a choisi l’alternance pour être « plus employable ». En contrat chez SGS, groupe de services spécialisé dans le contrôle, la vérification, l’analyse et la certification, elle est chargée de nombreuses missions : « Gérer la mobilité des salariés à travers le suivi des formations ou encore préparer les élections des délégués du personnel et membres du comité d’entreprise. Je suis considérée comme une salariée à part entière. »

    Les encourager à rester

    Impatients de mettre en pratique leurs connaissances et de découvrir des spécialités pas forcément accessibles dans le cadre d’autres formations,

    les alternants qui font leurs premiers pas dans une entreprise ne veulent souvent plus la quitter

    . C’est le cas par exemple d’Inès Seddiki, actuellement chez Deloitte, qui rêvait de travailler dans le développement durable : « L’alternance m’a permis de m’orienter dans un domaine où je souhaitais évoluer. Depuis que je suis chez Deloitte, j’ai effectué des missions sur des projets liés à l’éducation et découvert le métier d’auditeur. Bientôt, je vais aller travailler sur des dossiers plus directement liés au développement durable. » Pouvoir conforter ses choix d’orientation est ainsi une autre réussite de l’alternance.

    Pour ces raisons, les entreprises rechignent à laisser partir de tels profils. Elles mettent donc en œuvre des dispositifs pour les intégrer à leur capital humain. « Nous disposons d’un système d’évaluation des apprentis et des stagiaires, explique Monique Simon. Ces expériences professionnelles qu’ils vivent dans nos métiers sont pour nous des opportunités d’identifier des viviers de candidats. » La preuve : « Chez Total, sur l’ensemble des recrutements annuels, environ 50 % sont des jeunes diplômés. »

    AVIS D’EXPERT

    L’alternance, pour« tester son choix de métier »

    Stéphane Boiteux, directeur général du Groupe Idrac Business School

    « Lorsqu'ils obtiennent leur bac, les étudiants n'ont pas tous mûri leur projet professionnel. Afin de les aider à s'orienter, il est nécessaire de leur proposer un parcours de formation suffisamment varié pour ouvrir leur horizon et contribuer à leur maturité. C'est pourquoi le programme bachelor de l'Idrac offre aux étudiants qui souhaitent rester en France la possibilité de suivre leur troisième année en contrat de professionnalisation. Ils partagent alors leur temps entre nos campus et l'entreprise. Cette immersion dans un milieu professionnel leur permet de se faire une meilleure idée de la suite de leur carrière. Il s'agit d'une pédagogie expérientielle au cours de laquelle l'étudiant développe plusieurs compétences : appliquer des théories et des concepts découverts à l'école, s'adapter à des situations inconnues et s'engager dans l'action. L'alternance est un mode d'apprentissage dynamique qui permet de tester concrètement son choix de métier et de secteur d'activité. »

    Romain Giry

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