La plupart des écoles et universités proposent ce mode d’apprentissage. Celui-ci investit, l’un après l’autre, tous les cursus possibles : métiers techniques, marketing, ingénieurs… Quelle que soit la profession visée, vous avez de grandes chances de pouvoir l’atteindre via l’apprentissage.
Pour certaines formations, l’engagement est récent ; pour d’autres, c’est une question d’ADN. C’est le cas de PPA (Paris Pôle Alternance), école de commerce dont les 2 700 étudiants partagent tous leur temps entre l’école et l’entreprise : « Trop souvent, on réduit l’alternance à un dispositif administratif financé, regrette Erwan Poiraud, Directeur de PPA, mais c’est avant tout une méthode pédagogique, une manière d’envisager l’enseignement. » Ici, il n’est plus question de distinguer l’apprentissage à l’école et la pratique en entreprise : « les deux sont inséparables et doivent être pensés et organisés ensemble. »
69 % des apprentis ont un emploi durable 7 mois après leur diplôme. (Source : DEPP, 2016)
De l’alternance jusqu’aux postes de direction
Les vertus de cette double pédagogie ne sont plus à démontrer. Le taux d’insertion professionnelle caracole à 70 % quelques mois après l’obtention du diplôme, le taux de satisfaction des étudiants est au beau fixe et les entreprises font désormais appel à des alternants pour tous les types de postes, y compris pour dénicher leurs futurs managers.
Du coup, il n'est pas étonnant que les jeunes s'intéressent à ces formations. « Nous proposons de l'alternance depuis 20 ans, mais nous observons ces trois dernières années une croissance à deux chiffres », constate Matthias Bauland, Directeur général adjoint de Montpellier Business School. Le public concerné a changé, sous le signe d'une meilleure égalité des chances. Des jeunes d'horizons socio-culturels très divers se retrouvent sur les bancs des mêmes écoles, puis en entreprise, où ils apprennent les codes, les rites, et reçoivent les mêmes bonnes clés pour démarrer leur carrière.
Basculer d’un monde à l’autre
« Mettre très vite les jeunes au contact de l’entreprise est incontestablement un gage de réussite », assure Philippe Grassaud, Président d’Eduservices, qui rassemble des écoles dans les domaines du management, de la communication, de la santé et pilote 9 000 contrats pros par an. « Notre métier est de joindre le plus efficacement possible les deux mondes, celui de l’éducation et celui du salariat », explique encore Philippe Grassaud, qui se définit volontiers comme « un entrepreneur de l’éducation », et affiche clairement les engagements d’Eduservices : « Quitter l’école avec un contrat de travail ! »
Ces spécialistes de l’alternance voient l’avenir avec une relative confiance. Bien que des progrès restent à faire, notamment pour offrir aux alternants une expérience à l’étranger
(lire p. 10-11), « les réformes annoncées vont dans le sens de plus de transparence et de simplification administrative », se réjouit Erwan Poiraud. Une simplification bienvenue pour convaincre les dernières entreprises réticentes, en particulier les plus petites, de se jeter dans le bain de l’alternance pour recruter et former leurs futures pépites.
« Trouver la bonne alchimie, faire réussir chaque jeune »
3 questions à :
Olivier de Lagarde Président du Collège de Paris
Pourquoi un tel engouement pour l’alternance ?
C’est d’abord une conviction pédagogique : le choix de formations concrètes, tournées vers le développement des compétences et l’insertion professionnelle. Dans chaque école du Collège de Paris, que ce soit Ascencia Business School ou l’École Bleue, dans chaque filière, nous proposons de l’alternance. Environ 50 % de nos étudiants choisissent cette voie.
Quel est l’atout principal pour un étudiant ?
Je suis parfois étonné que certains jeunes ne le sachent pas : l’alternance permet de suivre des études gratuites et rémunérées ! C’est donc l’occasion pour beaucoup d’étudiants de se lancer dans des voies qu’ils n’auraient même pas considérées. Pour nous, c’est la chance de rencontrer des profils différents, entreprenants, peut-être moins académiques… Et le devoir de trouver la bonne alchimie entre chaque jeune et son projet et chaque entreprise.
L’image de l’alternance a-t-elle beaucoup changé ?
Absolument. L’image de l’apprentissage a volé en éclat. Il reste bien sûr des progrès à faire pour informer les jeunes de cette chance. Mais le grand chantier aujourd’hui réside surtout dans la simplification.
En tant qu’experts de l’alternance, nous devons faciliter la tâche des entreprises en les accompagnant dans les démarches, dans la mise en place des contrats… Nous sommes une pièce maîtresse dans cette union entre un apprenti et son futur employeur.
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