Apprendre à coder, le nouvel eldorado

Les cessions express à la programmation pullulent et, malgré leur prix, les candidats s’y précipitent.

Crédit photo : Le Parisien
Crédit photo : Le Parisien

    Jusqu’ici, Nadir Berrara vendait de l’électroménager en grande surface. Virage à 180 degrés. A partir d’octobre, il compte afficher un nouveau métier sur son CV : développeur en informatique. A 27 ans, il fait partie de la première promotion d’Ironhack, une école internationale de codage installée au cœur de la capitale, près de l’Opéra Garnier

    . Comme lui, seize élèves, de 19 à 39 ans, ont fait leur rentrée hier. Montant de cette scolarité express : 6 500 € les dix semaines, entièrement en anglais. « C’est une somme, mais j’espère revenir rapidement sur mon investissement », confie Nadir Berrara.

    Il a de fortes chances d'y parvenir : « Les besoins du secteur sont énormes », souligne François Fillette, le directeur d'Ironhack France. Alexandre Frih peut en témoigner. Ce banlieusard de 27 ans a arrêté l'école juste avant le bac. Mais depuis qu'il est devenu développeur chez Louis Vuitton, il est tous les jours sollicité par de chasseurs de têtes. Comme Nadir Berrara, il a suivi une formation sur le tard, la Web@cadémie, proposée gratuitement par Epitech, un réseau d'écoles d'ingénieurs en informatique parmi les plus réputées. Aujourd'hui, il gagne 40 000 € brut par an. « C'est assez hallucinant », reconnaît-il.

    Plus de 400 cursus labellisés depuis 2015

    A l'Ecole 42, établissement iconoclaste fondé à Paris il y a quatre ans par le patron de Free, Xavier Niel, le directeur, Nicolas Sadirac, croule sous les offres d'emploi. Il dit avoir reçu « 11 000 propositions » alors que la dernière promotion ne comptait que 700 étudiants. Et il estime que ce n'est qu'un début.

    Pierre Perlyck, responsable de la communication de la Grande Ecole du numérique (GNE), un réseau de formations lancé par les pouvoirs publics pour répondre à la demande croissante des entreprises, confirme : « Cette année, le secteur du numérique va recruter 50 000 cadres. On estime que ce sera trois fois plus en 2020. »

    Depuis la création de la GNE en 2015, plus de 400 cursus ont été labellisés, dont 60 % n'existaient pas auparavant. Les formations rapides, que l'on appelle aussi des bootcamps, se sont taillé la part du lion. Parmi les plus connues, le Wagon a déjà formé 1 430 élèves en seulement trois ans. Les apprentis informaticiens y suivent des sessions très intensives de neuf semaines, déclinées dans dix villes en France. « Le code est devenu une sorte d'eldorado pour les candidats à ces métiers comme pour les organismes de formation », constate Sophie Viger, à la tête de la Web@cadémie.

    Cette informaticienne parle en connaissance de cause : elle dirige aussi la toute jeune Coding Academy. Egalement proposées par Epitech, ces sessions sont payantes : 4 500 €. A l'image de celles d'Ironhack et du Wagon, elles se déroulent sur un temps assez limité, vingt-deux semaines, avec des journées très chargées, « de 9 heures à 21 heures », précise Emmanuel Carli, le directeur général du groupe. Dans ces formations, pas de place pour les fioritures, on se concentre sur l'essentiel.

    « Ces cours s'adressent plutôt à des gens qui ont un projet et à qui on va donner la possibilité de le démarrer rapidement. Et cela marche bien », juge Nicolas Sadirac. Mais attention, insiste Sophie Viger, « toutes les formations ne se valent pas. Certains font miroiter, à des tarifs prohibitifs, des promesses intenables comme l'apprentissage en trois mois d'un langage informatique complexe », prévient-elle.

    Nadir Berrara en a bien conscience. Avant de choisir Ironhack, il s'est entouré de conseils. « J'aurai pu choisir des formations plus longues mais je ne voulais pas y passer six mois. D'autant plus que c'est un métier où les technologies évoluent constamment et où il faut régulièrement se remettre à la page. »

    Joffrey Vovos

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