Après Bac : Les études sans le bac, difficile ou kamikaze ?

Ne pas avoir le bac est-il rédhibitoire pour poursuivre des études ? Pas forcément. Des options existent, notamment dans certaines écoles qui s’intéressent davantage à la personnalité du candidat qu’à son dossier scolaire.

Après Bac : Les études sans le bac, difficile ou kamikaze ?

    Ne pas avoir le bac est-il rédhibitoire pour poursuivre des études ? Pas forcément. Des options existent, notamment dans certaines écoles qui s’intéressent davantage à la personnalité du candidat qu’à son dossier scolaire.

    Les spécialistes de l’orientation sont unanimes : si vous avez raté votre bac, mieux vaut le repasser ! En effet, neuf étudiants sur dix l’obtiennent l’année suivant un premier échec. Véritable institution en France (et ce même s’il est régulièrement critiqué), ce diplôme reste la porte d’entrée idéale vers les formations à la fois les plus reconnues et offrant les meilleurs débouchés professionnels. Pourtant, des chemins de traverse peuvent réserver de belles surprises.

    Pourquoi ils font l’impasse sur le bac…

    L’ennui au sein du système scolaire classique ou l’envie de se confronter à des pédagogies de l’action constituent les motivations principales des étudiants qui ont décidé de se passer du bac. « Les conseillers d’orientation m’ont aiguillé vers des formations qui ne me correspondaient pas, comme la comptabilité ou l’électrotechnique. C’est absurde parce que je suis depuis toujours passionné par le multimédia », explique Benjamin Laifer, aujourd’hui étudiant en infographie chez Doranco et fondateur d’une jeune agence de communication, le tout sans être bachelier. On touche ici à la réalité complexe de ces profils : ils ont des qualités à exprimer que ne reflète pas leur dossier scolaire !

    Priorité à la motivation !

    « Les étudiants sans le bac se sentent en situation d’échec et ont très peu confiance en eux. Notre école informatique leur est ouverte car ce sont souvent des passionnés, généralement autodidactes, avec des capacités de réflexion et d’apprentissage assez élevées », note Éric Lalitte, directeur d’In’Tech Info. Leur recrutement n’en est pas moins rigoureux puisque, à l’instar des autres élèves, ils sont soumis à plusieurs tests (français, anglais, logique…) mais sont également évalués sur les motifs de leur échec au bac et leur détermination à travailler dans l’informatique. De niveau terminale scientifique, Benjamin Crosnier est étudiant en 2e année à In’Tech Info. Son intégration dans l’école a été une réussite grâce « à un apprentissage ludique et valorisant au cours duquel chaque élève est avant tout évalué sur le fait qu’il acquiert des compétences, comme l’aptitude à installer un serveur de messagerie ».

    « Donner une chance »

    , c’est aussi le credo de Ghislaine Sitruk, directrice de l’EPH. S’ils sont capables de montrer une « motivation particulière », les étudiants non-bacheliers peuvent intégrer des BTS tourisme ou communication.

    En contrepartie, ils s’engagent à repasser le bac à la fin de la première année. « Ils le font en candidat libre et près de 90 % de nos étudiants le réussissent. »

    Tous ces exemples constituent cependant des exceptions : en effet, la plupart des établissements

    supérieurs n’acceptent pas les non-bacheliers. Les écoles accueillant ces profils se retrouvent principalement dans les domaines des arts, du tourisme ou de l’hôtellerie-restauration. Attention, il peut s’agir en outre d’établissements aux frais de scolarité élevés et dont les diplômes ne sont pas reconnus !

    Social, sport ou paramédical !

    Vous souhaitez évoluer dans ces domaines ? Sans le bac, c’est tout à fait possible ! Vous disposez ainsi des options du brevet d’État d’éducateur sportif (BEES) ou du brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS), lequel est proposé dans 23 spécialités. Ces diplômes vous permettent d’exercer un métier d’animateur dans les secteurs du sport (activités nautiques, sport automobile…), du social, du culturel et des loisirs. Dans le secteur du paramédical, là encore les possibilités sont assez vastes puisque vous pouvez préparer des diplômes d’État (DE) d’ambulancier, d’aide-soignant, d’auxiliaire de puériculture ou d’assistant dentaire.

    À l’université, capacité et DAEU

    La capacité en droit est un diplôme d’État qui permet aux non-bacheliers de suivre des études supérieures juridiques. Formation dispensée en cours du soir, elle se déroule en deux ans et permet à ses titulaires d’intégrer un DUT carrières judiciaires ou un BTS notariat. « Les candidats doivent être vigilants. S’ils ont des problèmes de rédaction ou d’autonomie, la capacité en droit n’est certainement pas la bonne solution », avertit cependant Michel Muller, de l’Onisep. Ainsi, seuls 20 % des étudiants accèdent en 2e année !

    À l’université, une autre option est le DAEU (diplôme d’accès aux études universitaires). Les règles d’admission sont cependant plus strictes puisqu’il faut avoir 20 ans et justifier de deux ans d’expérience professionnelle salariée. Il s’agit d’un diplôme allégé par rapport au bac avec un choix entre deux dominantes, scientifique ou littéraire, et à partir duquel l’étudiant peut enchaîner sur une licence, un BTS ou un DUT. « Cette formation convient avant tout aux personnes qui ont quitté le système scolaire sans le bac et qui souhaitent augmenter leurs qualifications », précise Clothilde Hanoteau, de L’Étudiant.

    R.G.

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