Associations étudiantes. Des premiers pas de manager

Ils n’avaient encore jamais dû gérer d’équipe. Pourtant, ces étudiants se retrouvent à la tête de structures très organisées. Portraits de présidents.

Anatole Briant, étudiant en Bachelor dans l'école NEOMA Business School
Anatole Briant, étudiant en Bachelor dans l'école NEOMA Business School

    Sa famille l’avait mis en garde : en adhérant à une association, il risquait fort de ne plus avoir assez de temps pour étudier ! Anatole Briant, en bachelor à Neoma Business School, campus de Rouen, ne s’est donc pas engagé… tout de suite. « C’est en 3e année que je suis rentré au BDE (NDLR : Bureau des élèves). » De fil en aiguille, il devient responsable événementiel, jusqu’à postuler à la fonction de président, à laquelle il vient d’être élu.

    Partenariats, communication, logistique… Pendant un semestre, Anatole devra piloter une équipe de 15 personnes, auxquels s’ajoutent ponctuellement des renforts. Entre le week-end d’intégration et le gala de fin d’année, le BDE organise deux soirées par mois, des concours, des petits-déjeuners à prix réduit et des animations diverses…

    « Je ne m’attendais pas à ce que l’association soit aussi professionnelle, avoue ce tout jeune président. J’entends parfois des anciens dire qu’ils ont plus appris en six mois de travail au BDE que pendant tous leurs stages réunis. » Quant au temps passé à l'association, il doit l’admettre : sa famille n’avait pas tort.

    Une variété de missions

    Les écoles partagent le même avis : un étudiant apprend beaucoup dans ces structures. Elles accompagnent donc les idées, affichant fièrement les réalisations de ces jeunes manageurs.

    Un brin à contre-courant des enjeux actuels comme l’écologie ou encore l’égalité femmes/hommes, Attouman Kouassi, étudiant à l’Esam, école du Groupe IGS, a pris la tête d’une association financière. La Financial Factory a ouvert il y a un an : « Nous constations qu’au sein du groupe IGS, beaucoup de jeunes entrepreneurs avaient besoin d’une évaluation financière de leurs projets », raconte-t-il. Pour les accompagner, l’association analyse leur business model, leur viabilité, et établit un plan financier sur plusieurs années. Une offre qu’elle adresse aussi aux PME. Le président pilote une équipe de cinq personnes, ouverte à toute nouvelle affaire apportée par les étudiants. Une expérience dont il sent déjà les bienfaits dans sa vie professionnelle car Attouman étudie en alternance : « Je me sens bien plus en confiance pour donner mon point de vue et, surtout, je vois la réalité qui se cache derrière un chiffre », confie-t-il.

    Par Nicolas Chalon.

    « Nous avons aidé cette radio à se relever »

    3 questions à Nathan Prudhomme étudiant a l’IMT business school et président de radio EvryOne

    Radio EvryOne, c’est quoi ?

    C’est l’aventure d’une radio créée en 2002 par des étudiants de l’IMT Business School et Télécom SudParis et qui avait malheureusement décliné ces dernières années. Nous avons décidé de la faire revivre. Notre association compte actuellement 15 membres au bureau, mais plus d’une cinquantaine d’étudiants sont amenés à intervenir.

    Que diffuse-t-elle ?

    À chaque jour de la semaine, une émission différente. L’une invite des rappeurs, le mardi est consacré au sport, le mercredi aux associations, le jeudi à la culture… Le plus important est que chacun peut venir débattre librement de tous les sujets, de la politique à la sexualité, dans une ambiance conviviale, familiale. D’ailleurs, tous ceux que nous avons invités une fois sont revenus nous voir.

    Vous aviez imaginé présider une association ?

    Pas vraiment, c’est le projet qui m’a tenu à cœur. Nous avons aidé cette radio à se relever. Aujourd’hui, elle est comme notre bébé. Personnellement, j’ai l’impression d’apprendre beaucoup de cette expérience, dans tous les domaines : technique, administratif, managérial… Mais en premier lieu, humain.

    Pour écouter Radio EvryOne : 95.4 FM ou sur Twitch (radioevryone)

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