Bac 2018 : le corrigé d’histoire-géographie

Ce mardi 19 juin, les lycéens viennent de passer l’épreuve d’histoire-géo. Voici les corrigés de l’épreuve pour les 3 séries Générales.

Bac 2018 : le corrigé d’histoire-géographie

    Le corrigé de l’épreuve d’histoire-géo de ce deuxième jour de Bac est désormais disponible sur notre site.

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    Les sujets du Bac Techno d’histoire-géographie 2018

    Corrigés Séries ES et L - Corrigé des Séries S

    Corrigé du Bac Histoire Géo - Série ES : Economique et sociale (Coef. 5) & Littéraire (Coef. 4)

    Durée de l'épreuve : 4h

    Remarques générales : un sujet classique qui correspond exactement à la leçon 2 du chapitre de géographie sur la mondialisation. Pas de difficultés majeures donc.

    Bien veiller à définir les notions du sujet, à citer des exemples de lieux précis pour étayer sa démonstration et à intégrer des schémas dans le développement.

    PREMIÈRE PARTIE : L’inégale intégration des territoires dans la mondialisation

    Introduction :

    D’après la géographe Yvette Veyret, la mondialisation est un processus toujours en cours caractérisé par l’intensification d’échanges (appelés flux en géographie), de plus en plus variés (marchandises, personnes, capitaux, informations), réalisés par des acteurs divers (pays, entreprises privées = FTN, investisseurs privés) et qui dépassent les frontières, dans le cadre de la diffusion du libre-échange ou du libéralisme.

    Ces flux, qui mettent en relation différentes régions du monde, renforcent l’interdépendance entre les Etats et leur économie, et a pour conséquence l’uniformisation des modes de consommation, des pratiques culturelles etc.

    Si la mondialisation a des racines anciennes, elle s’est accéléré dans la seconde moitié du 20ème siècle notamment avec l’apparition des nouvelles technologies de l’information et de la communication (les NTIC), de modes de transport performants (conteneurisation, plateformes multimodales), et avec l’ouverture de nouvelles frontières après la chute de l’URSS.

    Le processus de mondialisation quant à lui contribue à transformer les territoires et les sociétés humaines à toutes les échelles de l’espace mondial, en les mettant en concurrence.

    Depuis quelques années ont ainsi émergé des centres d’impulsion, lieux stratégiques à l’origine des flux mondialisés, (les villes mondiales ou villes monde) ainsi que des pôles majeurs ou centres dominants de la mondialisation (les aires de puissance).

    Si ces territoires sont intégrés aux flux mondialisés, d’autres en revanche en sont encore en marge ou en cours d’intégration (les PED ou les PMA), faute de niveau de richesse et de développement suffisant qui ne leur permette pas d’aménager les infrastructures nécessaires à une intégration dans les réseaux mondialisés (hubs) ou encore faute de volonté politique (dictatures).

    L’espace mondialisé apparaît donc aujourd’hui comme un espace hiérarchisé.

    Dans ce contexte, il existe un type de territoires particulièrement transformés par les flux mondialisés : il s’agit des espaces et des façades maritimes qui se trouvent au cœur des réseaux mondialisés et présentent des enjeux géostratégiques majeurs entre point de passage privilégié des porte-conteneurs du monde entier et lieux privilégiés des trafics en tout genre.

    Problématique :

    Comment les dynamiques de la mondialisation (les flux mondialisés et les réseaux qui en découlent) hiérarchisent-elles les territoires ?

    Nous analyserons dans un premier quels sont les territoires intégrés à la mondialisation (I).

    Puis, nous étudierons les territoires en marge de la mondialisation (II).

    Plan détaillé possible :

    les intitulés de parties et sous-parties ne doivent pas apparaître comme telles sur la copie. Ils doivent être présentés sous la forme de phrases introductives.

    I. La mondialisation est à l’origine d’une hiérarchisation des territoires, … :

    1. … dans une logique de basculement du monde vers un monde polycentrique … :

    La mondialisation est dominée par des centres dominants ou pôles majeurs : L’Amérique du Nord, l’Europe Occidentale, l’Asie orientale et l’Océanie.

    Mais depuis les années 2000, l’économie mondialisée est devenue multipolaire : alors que la richesse créée triple entre 1990 et 2012, le poids des pays dits développés du Nord dans la total mondial, a diminué de 80% à 66% ne raison de la forte croissance économie des pays émergents et notamment des BRICS qui représentent 23% du PIB mondial alors qu’ils n’en représentaient que 6% à leur création dans les années 1990.

    Aujourd’hui les anciens pôles de la Triade ne représentent plus que 50% des exportations mondiales mais encore 85% des investissements mondiaux en RetD.

    En termes de PIB national, le constat est le même :

    La Chine est le 2ème Etat le plus riche de la planète derrière les EUA.

    Comment expliquer cette évolution ?

    Les 5 Etats émergents, véritables puissance régionales aujourd’hui, sont devenus des leaders dans le domaine des exportations de marchandises. La Chine est devenue le 1er exportateur mondial.

    Depuis l’instauration de la NDIT dans les années 19870-80, ces pays se sont industrialisés puis ont mis en place des zones franches pour attirer les FTN occidentales (ZES chinoises).

    En jouant sur les avantages comparatifs (avantages fiscaux, main-d’œuvre docile, nombreuse et à faible coût, richesse en matières premières), les BRICS sont devenus des partenaires de l’ancienne Triade (en intégrant des accords de coopération ou de libre-échange (ALENA) puis des concurrents sérieux qui ont mis en place autour d’eux des accords de coopération ou de libre-échange (ASEAN ou MERCOSUR).

    Plusieurs facteurs font des pays émergents de nouveaux pôles secondaires de la mondialisation :

    Depuis quelques années en effet, leur influence géopolitique s’amplifie même puisque ces puissances régionales sont aujourd’hui des membres à part entière et décisionnels au sein du FMI (rôle important de la Chine pour racheter les dettes occidentales par ex et du Brésil dans une moindre mesure), de l’OMC ou de la BM et bien-sûr au sein du G20.

    D’autre part, d’autres nouveaux pôles secondaires apparaissent au sein de l’espace mondialisé depuis quelques années :

    La hiérarchie de l’espace mondialisé doit également compter avec de nouveaux pôles émergents :

    - tels que les pays qui fournissent main-d’œuvre et/ou matières 1ères aux FTN : Mexique, Turquie, Indonésie, dragons asiatiques (Malaisie). On peut également citer des pays d’Amérique latine comme le Pérou ou la Colombie qui connaissent un décollage économique lié à leurs exportations minières, agricoles et de marchandises.

    - ou encore les pays producteurs et exportateurs de ressources énergétiques (pétrole, lithium pour les smartphones) : pays du Golfe Persique, Chili, Argentine.

    - ainsi que des pays devenus les nouvelles destinations du tourisme international : Maldives, Bali, Cuba par exemple.

    2. ... ou à une échelle régionale, les villes mondiales et mégalopoles ... :

    Les métropoles dont les villes mondiales font partie, sont devenues depuis 20 ans des centres d’impulsion de l’espace mondialisé. Elles exercent des fonctions de commandement politique, financier, culturel et commercial à l’échelle national mais aussi mondial.

    Elles accueillent sur leur territoire des sièges sociaux de FTN (au sein de CBD), des bourses et centres financiers mondiaux (Wall Street la City, Lujiazui Shanghai), mais aussi des zones liées à l’innovation (Silicon Valley aux EUA, Plateau de Saclay pour Paris). Elles sont des hauts lieux du tourisme international (Dubaï avec le Burj Kalifa et son mall, Hong-Kong, Singapour), musées internationaux (MUMA, Guggenheim etc), mieux du patrimoine mondial etc.

    Les richesses qu’elles produisent sont aujourd’hui comptabilisées et classées : Tokyo et NY apparaissent en tête de ce classement (1617mimmilards de $ et 1400). Le PUB de Sao Paulo équivaut au PIB de la Belgique.

    Il en existe une quarantaine à l’échelle mondiale notamment situées dans les centres dominants (Londres, Tokyo, NY) mais également dans les émergents (Shanghai, Sao Paulo, Moscou, Dubai).

    Interconnectées entre elles et à l’espace mondialisé, elles forment un archipel mégalopolitain mondial grâce à l’important réseau aéroportuaire, véritables hubs mondiaux, qui les relie : Atlanta, Dubai etc.

    Certaines de ces métropoles ou villes mondiales forment des mégalopoles cad de vastes régions urbaines organisées en réseau. Les principales et plus anciennes se situent aux EUA (mégalopolis), la mégalopole européenne qui s’étend de Londres à Milan et l’archipel mégalopolitain asiatique.

    Dans le contexte de basculement du monde, de nouvelles mégalopoles émergent en Amérique latin autour de Rio et Sao Paulo notamment.

    3. ... voire à une échelle encore plus locale, les façades maritimes ... :

    Les flux mondialisés étant effectués à plus de 80% par voie maritime, on parle d’ailleurs de flux maritimisés, les façades maritimes sont devenues des interfaces cad des zones de contact dynamiques et puissantes du commerce mondialisé.

    Les façades maritimes les plus dynamiques se situent dans les 3 centres dominants : interface américain (littoral atlantique des EUA jusqu’au Golfe du Mexique), interface européenne (Northern Range) et interface asiatique de Tokyo à Singapour et dont Shanghai fait partie.

    Une façade maritime se compose d’infrastructures portuaires puissantes (hubs) reliées les unes autres.

    Néanmoins, l’espace mondialisé est aussi marqué par l’existence de nombreux territoires en marges des flux mondialisés, à différentes échelles et pour diverses raisons.

    II. ... alors que d’autres territoires sont en marge de la mondialisation ... :

    1. ... à l’échelle mondiale d’abord, ... :

    La mondialisation a pour conséquence une explosion des inégalités sociales et territoriales : l’Onu estime qu’aujourd’hui 1% de la population vit avec 38% de la richesse mondiale alors que les 3 milliards d’habitants les plus pauvres possèdent moins de 4% de la richesse mondiale.

    D’autre part 45% de la population mondiale vit avec moins de 2$ par jour soit sous le seuil de pauvreté. 1 milliard d’habitants souffrent de sous-nutrition. 1,5 milliards n’a pas accès à l’électricité. 3 milliards n’ont pas accès aux réseaux d’assainissement.

    Les pays en marge des échanges mondialisés se situent pour la plupart en Afrique. Il s’agit des 49 PMA dont 34 se trouvent en Afrique sub-saharienne (Somalie), 9 en Asie (Afghanistan, Thaïlande), 1 dans les Caraïbes (Haïti) et 5 dans le Pacifique (Papouasie-Nouvelle Guinée).

    La principale raison c’est que les FTN s’y implantent peu en raison du déficit d’infrastructures de production, communication et de transport. Il s’agit aussi souvent de pays instables sur le plan politique (Afrique subsaharienne), miné par le terrorisme (Centrafrique, Mali).

    Ces pays dépendent de l’aide internationale : régulièrement les pays du G8 annulent d’ailleurs la dette souveraine de ces pays.

    Par ailleurs les FTN et les dirigeants politiques s’accaparent souvent les richesses locales sans en faire profiter les populations : c’est le cas du pétrole au Soudan ou en Angola, de l’uranium au Niger, des minerais au Congo).

    Les populations vivent donc majoritairement en dessous du seuil de pauvreté sans accès aux soins, aux énergies, à la scolarisation et donc à l’emploi.

    Cette extrême pauvreté est à l’origine de tensions et de conflits internes qui aggravent la marginalisation de ces territoires : le Liberia et la Sierra Leone par exemple.

    L’autre raison est territoriale ou politique : Pauvreté, faiblesse de développement et enclavement ne permettent pas à un territoire de s’intégrer aux flux mondialisés. C’est le cas notamment de l’Azerbaïdjan, du Niger ou encore de la Bolivie.

    Enfin la Corée du Nord refuse par idéologie de s’intégrer aux flux mondialisés. Elle entretient néanmoins des relations la Chine depuis la guerre de Corée dans les années 1950.

    2. ... mais également à l’échelle nationale, ... :

    A l’échelle des Etats, des territoires entiers sont aussi en marge des échanges mondialisés que ce soit au Nord comme au Sud :

    Dans les pays développés, la pauvreté n’a pas disparu : Selon l’Observatoire des Inégalités, 16,9 % des Européens, soit 84 millions de personnes selon l’institut Eurostat, vivaient sous le seuil de pauvreté en 2011. En 2014, l’UE compte entre 5% et 17% de populations pauvres (3% en France soit environ 2 millions de Français qui vivent avec moins de 2$ par jour.

    Mais c’est dans les pays émergents du sud que les écarts sont importants : une classe moyenne voire une minorité de populations très aisées profite de la croissance et y participe. En revanche, les populations fragiles peu scolarisées, pauvres etc ne sont pas intégrées aux échanges mondialisés.

    La mise en concurrence des territoires favorise les espaces littoraux et urbains en raison de l’importance des espaces maritimes et des villes dans les échanges mondialisés. Les inégalités se creusent donc en raison de la littoralisation et de la métropolisation.

    C’est ainsi que les régions rurales, enclavées de Chine par exemple ou d’Amérique latine se trouvent en marge des réseaux mondialisés et leurs populations avec. Ces populations vivent grâce à l’agriculture vivrière et à l’artisanat.

    // En Chine les revenus des populations urbaines sont 3 fois supérieurs à ceux des populations rurales.

    D’autre part, dans des pays comme le Brésil des régions entières dotées de ressources minières qui intéressent les FTN subissent une exploitation, une appropriation de ces richesses à leur détriment : c’est le cas de l’Amazonie et des Indiens Guarini qui y vivent ou des populations autochtones de Papouasie-Nouvelle Guinée.

    3. ... à l’échelle des villes enfin :

    Dans le contexte de la mondialisation, les métropoles du Nord comme du Sud concentrent les inégalités et donc les populations marginalisées.

    Dans de nombreuses villes du nord, la désindustrialisation et le chômage sont à l’origine de difficultés sociales et économiques récurrentes et endémiques : des milliers de personnes vivent dans des squats, des hôtels insalubres, et survivent grâce aux associations mais aussi aux trafics en tous genres. Des quartiers urbains entiers sont ainsi devenus des zones de violence extrême, de non droit dans lesquelles la police n’ose plus se rendre. C’est le cas de Detroit aux EUA, par exemple, qui après avoir été le fer de lance d’industrialisation au 19ème siècle, est devenue une ville fantôme abandonnée par les investisseurs, les pouvoirs publics puis les Américains eux-mêmes.

    Dans les villes du Sud, les inégalités socio spatiales sont également encore très présentes : des villes comme Sao Paolo, Lagos ou encore Mumbai ou Dubai sont marquées par les clivages sociaux qui organisent l’espace urbain de manière très visible. AU tour des CBD de ces villes de plus en plus dynamiques par ailleurs, s’étendent d’immenses espaces d’habitat précaires où vivent des populations sans accès aux réseaux d’adduction d’eau ni aux énergies ni aux soins. Elles se regroupent souvent autour des axes de transport leur permettant ainsi d’accéder au centre des villes afin d’y trouver un emploi au jour le jour.

    Conclusion :

    La mondialisation se caractérise donc par une inégale intégration des territoires au sein des flux mondialisés que ce soit à l’échelle mondiale, continentale, nationale ou locale.

    Cette inégale intégration des territoires dans la mondialisation s’explique par 3 facteurs majeurs : la richesse des territoires, leur niveau de développement et la qualité des réseaux de transports et de communication.

    Même si de nombreux affirment due la mondialisation génère de fortes inégalités territoriales, il est un fait que la mondialisation des échanges a permis de diminuer la pauvreté à l’échelle mondiale en tous cas.

    Enfin il ne faut pas négliger non plus l’absence de volonté idéologique de certains pouvoirs politiques qui refusent de s’intégrer aux flux mondialisés.

    DEUXIÈME PARTIE : Japon-Chine : concurrences régionales, ambitions mondiales

    Remarques générales :

    Un sujet classique qui correspond exactement à la leçon 3 du chapitre sur l’Asie du Sud et de l’Est.

    Pas de difficultés majeures donc.

    Bien veiller à définir les notions du sujet, à citer des exemples de lieux précis pour étayer sa démonstration.

    Introduction :

    Le Japon et la Chine constituent les deux pôles principaux d’Asie orientale et possèdent respectivement les 2ème (3 500 milliards de $) et 1er (17 000 milliards de $) PIB mondiaux.

    Les deux pays entretiennent des relations anciennes, marquées notamment par des conflits et une forte rivalité ravivée aujourd’hui par des ambitions contradictoires :

    - La Chine est un géant démographique (1,3 milliard d’habitants), un pays émergent (membre des BRICS) à forte croissance (9%), avec d’importantes ressources et une influence géopolitique qui s’affirme de plus en plus en Asie.

    - Le Japon, 126 millions d’habitants, est le pays le plus développé de la région, un géant de l’économie mondiale mais affaibli par la crise (croissance du PIB : 2,4%/an en 2014). Son influence culturelle est aujourd’hui limitée.

    Les deux pays ambitionnent la domination de la région, mais leur influence en Asie et dans le monde s’appuie sur des atouts différents. Tous deux sont interdépendants mais également liés par une relation de concurrence.

    Problématique :

    Comment le Japon et la Chine affirment-ils leur concurrence et leurs ambitions régionales (en Asie orientale) mais aussi à l’échelle mondiale ?

    Plan détaillé possible :

    les intitulés de parties et sous-parties ne doivent pas apparaître comme telles sur la copie. Ils doivent être présentés sous la forme de phrases introductives.

    I. Le Japon et la Chine entretiennent des relations complexes qui impactent leur influence à l’échelle régionale, … :

    1. … au point de vue économique … :

    La concurrence régionale et l’interdépendance entre la Chine et le Japon est avant tout de nature économique :

    Après l’entrée de la Chine à l’OMC en 2001, les échanges entre la Chine et le Japon se sont intensifiés en raison de leurs atouts complémentaires puis ont évolué vers une forme de concurrence en termes d’influence sur l’Asie orientale :

    - la Chine est le pays «atelier du monde» et le premier client du Japon depuis 2009.

    Conformément à la stratégie du « vol des oies sauvages » (la remontée de filière), la Chine exporte surtout du textile et de l’électronique grand public et importe des matériaux à plus haute valeur ajoutée.

    - Le Japon, quant à lui, est presque dépourvu de ressources naturelles, d’où sa nécessité d’innover en permanence.

    La puissance technologique du Japon se traduit ainsi par le nombre important de brevets (2 millions de brevets déposés dans le monde en 2014) notamment dans les télécommunications, la robotique et biotechnologies. Le pays dépense prêt de 20% de sa richesse dans la recherche et le développement, pour 2% de la population mondiale.

    → Une ville mondiale comme Tokyo illustre cette avancée technologique. (3ème bourse mondiale, infrastructures innovantes avec le shinkansen, universités prestigieuses, nombreux technopôles comme celui de Tsukuba).

    Mais le Japon doit répondre aujourd’hui à l’ambition de la Chine dans ce domaine, qui représente aujourd’hui 7,5 millions de brevets déposés en 2014, la Chine est aujourd’hui devant les EUA et l’UE.

    Le Japon apparaît comme une puissance financière majeure et est le premier investisseur en Chine, devant les Etats-Unis (Ses firmes emploient 10 millions de personnes en Chine).

    // La Chine, quant à elle, est devenue ainsi le premier pays récepteur d’IDE mais le pays pratique aujourd’hui la diplomatie financière dite du cadeau et multiplient les investissements en Asie.

    Enfin la Chine peut s’appuyer en Asie sur le relais d’une nombreuse diaspora : les « Chinois d’outre-mer » constituent un vaste réseau, surtout en Asie du Sud-est (Indonésie, Malaisie, Thaïlande, Singapour où les «Chinois» représentent plus des ¾ de la population, Vietnam, Philippines).

    2. … mais également au point de vue géopolitique … :

    L’histoire de l’Asie orientale est marquée par le poids des guerres sino-japonaises et notamment par l’occupation japonaise en Chine entre 1931 et 1945, marquée par des crimes de guerre (dont les massacres de Nankin en 1937) et par le refus aujourd’hui du Japon de les reconnaître comme tels.

    → Les relations diplomatiques sino-japonaises sont donc à la fois difficiles et tardives. Les deux pays ont signé un «traité de paix et d’amitié» en1978 par lequel ils s’engageaient à ne pas « rechercher l’hégémonie dans la région Asie Pacifique» mais dans les faits les ambitions des deux puissances suscitent de nombreuses tensions.

    ← Le Japon n’est pas une puissance nucléaire, mais il reste une puissance militaire, avec le 6ème budget mondial, et une marine performante.

    + Il est le premier pays dit du Sud à avoir vaincu une armée du Nord, la Russie en 1905, et un des seuls à avoir attaqué les Etats-Unis.

    + Le pays dispose d’une base extérieure, à Djibouti, et il a multiplié les interventions militaires en Asie, au titre d’opérations de maintien de la paix de l’ONU, comme en Afghanistan après 2001.

    La Chine, quant à elle, est une civilisation ancienne, qui légitime d’ailleurs ses revendications territoriales en Asie par des « droits anciens ». La Chine aspire donc à retrouver sa puissance.

    + Le pays dispose aujourd’hui du 2ème budget militaire mondial. Elle modernise son armée et surtout cherche à assurer sa sécurité énergétique, par la stratégie du «collier de perles», points d’appui qu’elle contrôle entre son territoire et le Moyen-Orient et l’Afrique. Elle veut aussi consolider son influence en mer de Chine, d’où des tensions avec les pays riverains.

    → Les points de tensions entre la Chine et le Japon se focalisent surtout autour de litiges territoriaux maritimes : le cas des îles Senkaku (situées au large de Taïwan en mer de Chine et riches en ressources halieutiques et ne hydrocarbures) est son un bon exemple.

    // Le Japon, la Chine, ainsi que la Corée du Sud, sont depuis 1995 associés à l’ASEAN au sein de l’ASEAN + 3 (APT). Fondée en 1967, l’ASEAN est une organisation politique, économique et culturelle comptant aujourd’hui 10 membres d’Asie du Sud-Est.

    La Chine a lancé en 2001 un projet de libre-échange avec les pays de l’ASEAN, suivie ensuite par le Japon. L’ASEAN est une organisation fortement intégrée et pèse au sein des négociations à l’OMC.

    Depuis leur entrée, Chine et Japon renforcent leurs échanges avec les pays d’Asie. (50 % des exportations japonaises).

    Dans le jeu très complexe des alliances en Asie, le Japon et la Chine ne sont pas les seuls acteurs : pays émergents, la Russie sans oublier, à plus long terme, l’Inde « une « puissance mondiale potentielle » jouent un rôle croissant et affirment elles aussi des ambitions non seulement régionales mais aussi mondiales.

    Bien que liées par des relations anciennes, complexes et parfois très tendues, concurrents et interdépendants à l’échelle régionale, Chine et Japon aspirent par ailleurs à exercer leur influence à l’échelle mondiale.

    II. … fondées sur des ambitions mondiales communes … :

    1. … comme le prouve leur niveau d’intégration dans la mondialisation, … :

    A l‘échelle mondiale, le Japon est le premier Etat asiatique à avoir rejoint ce que l’on appelait il y a encore 20 ans la triade. Les échanges et les investissements actuels du Japon restent d’ailleurs très concentrés sur les pôles de la Triade (1/3 des IDE vers l’Amérique du Nord et ¼ vers l’UE) depuis la guerre froide. Le pays a développé les relations les plus anciennes avec les dragons alors partenaires des Etats-Unis.

    // La Chine, qui n’a fait son entrée à l’OMC qu’en 2001, tout en investissant d’abord en Asie, diversifie aujourd’hui ses investissements vers toutes les régions, particulièrement les pays du Sud, dont l’Afrique : les FTN chinoises Sinopec et Petrochina par exemple sont implanteés en Afrique depuis les années 2000.

    Par ailleurs, la Chine et le Japon ont été inégalement affectés par la crise :

    En 2011, le Japon a connu sa troisième année de récession consécutive : la reprise de 2010 a en effet été brisée par le séisme de mars 2011, suivi de la catastrophe nucléaire de Fukuschima. Les prévisions de croissance sont aujourd’hui plutôt positives, de l’ordre de 4%.

    Si la Chine a été nettement moins touchée, elle connaît depuis lors un ralentissement cependant sensible : de 10,4 % en 2010 à 9,2 % en 2011 ← nette chute de ses exportations.

    → L’Etat chinois répond à ses mauvais indicateurs en dévalorisant le yuan, monnaie chinoise, afin de faire repartir les exportations.

    2. … leur soft power respectif à l’échelle mondiale … :

    Au point de vue culturel, le Japon n’est pas une puissance mondiale et son influence mondiale reste d’ailleurs limitée : sa langue ne compte que 125 millions de locuteurs et est peu diffusée.

    Néanmoins, les productions culturelles japonaises destinées à la jeunesse remportent un succès mondial (mangas, dessins animés…).

    → Le Japon n’est cependant que le 12ème exportateur mondial de biens culturels selon l’OMC (films, musique, mais sa gastronomie (sushis, chaînes de restaurants japonais) se diffuse en Occident.

    + Le Japon est aussi devenu un modèle mondial reconnu de la mode (Kenzo, Issey Miyake, Yamamoto), des médias de la cyberculture, notamment dans les jeux vidéos (Nintendo).

    // En terme de développement le Japon fait également figure de modèle mondial : 10ème IDH du monde, l’espérance de vie la plus longue de la planète (84 ans moyenne Homme/femme, soit 10 ans de plus que la Chine).

    // Au point de vue économique, le modèle des FTN japonaises est reconnu mondialement : de nombreuses FTN occidentales fonctionnement sur le modèle japonais des 5S (= technique de management japonaise développée par Toyota qui vise à l'amélioration continue des tâches effectuées dans les entreprises).

    L’influence mondiale de la Chine au point de vue culturel est, en revanche, en pleine expansion : avec plus d’un milliard de locuteurs, dispersés sur la planète (diaspora), le mandarin est la langue la plus parlée au monde.

    // Les instituts Confucius, établissements culturels publics, sont implantés depuis 2004 partout dans le monde et contribuent à la diffusion de la langue et de la culture chinoises.

    + La Chine organise par ailleurs de grandes manifestations culturelles internationales, où elle démontre son savoir-faire et sa puissance : cf les JO de Beijing en en 2008 et l’exposition universelle de Shanghai de 2010 (73 millions de visiteurs).

    3. … et les rivalités diplomatiques mondiales qui les opposent :

    La Chine est un pays qui s’affirme de plus en plus à l’échelle mondiale : elle est membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU depuis 1973 (à la place de Taïwan), donc elle dispose d’un droit de véto et elle s’oppose fermement à la demande du Japon de l’obtenir. Elle utilise également la Corée du nord, et l’instrumentalise à la fois comme une menace pour le Japon mais également contre les Etats-Unis.

    // La Chine affirme aussi ses ambitions diplomatiques mondiales avec la création de l’OCS, Organisation de Coopération de Shanghai, en 2001 : elle concrétise ainsi un nouvel axe d’alliance avec la Russie. L’Inde, le Pakistan ou encore l’Iran en sont membres observateurs, ce qui ne peut que susciter une inquiétude croissante des Etats-Unis.

    → L’ancien Ministre des Affaires Etrangères français parle d’ « une coalition mondiale des inquiétudes ».

    // Les relations sino-américaines ont connu un tournant majeur avec l’émergence de la Chine et son implication croissante dans la diplomatie mondiale. La Chine investit environ un tiers de ses réserves en devises étrangères en bons du Trésor américains, ce qui fait d’elle le premier créancier des Etats-Unis, dont elle est par ailleurs l’un des principaux fournisseurs. Le dialogue entre les deux puissances est permanent mais la Chine s’oppose de plus en plus fréquemment et ouvertement aux Etats-Unis (notamment avec la crise syrienne lors de laquelle la Chine a mis son véto à une intervention armée contre Bachar Al Assad).

    Le Japon entend, lui, conserver son statut de partenaire privilégié des Etats-Unis. L’industrie japonaise est devenue un partenaire essentiel des Américains mais le pays est inquiet des ambitions chinoises et d’être exclu d’un face à face Pékin-Washington, il répond par l’affirmation d’une certaine autonomie vis-à-vis des EUA, associée à un renforcement de sa force militaire.

    Conclusion :

    Depuis le 19ème siècle, le Japon et la Chine exercent une influence à l’échelle mondiale, mais les deux pays ne disposent toutefois pas des mêmes outils au service de cette puissance.

    L’économiste Françoise Lemoine dit d’ailleurs de la Chine : « La Chine est devenue grande puissance avant d’être riche, ce qui est une première dans l’histoire économique moderne ».

    La puissance économique de la Chine, qui a dépassé celle du Japon dès 2010, vient d’ailleurs tout juste de dépasser celle des Etats-Unis, ce qui confirme le fait que le centre de gravité mondial s’est déplacé vers l’Asie et que le Japon doit aujourd’hui redéfinir sa géopolitique.

    Etude critique de documents en histoire

    Sujet : L’historien et les mémoires du génocide des juifs

    Remarques générales :

    Un sujet classique qui s’intègre bien dans la réflexion générale menée dans le chapitre sur le rôle des historiens dans l’élaboration des mémoires de la 2nde GM en France.

    Pièges à éviter : réciter son cours sans centrer sa démonstration autour des axes imposés par la consigne + Faire une analyse linéaire des documents sans lien avec ses connaissances de cours et sans respecter les axes de réflexion imposés par la consigne.

    Bien que la consigne ne le demande pas, les candidats doivent présenter les documents en les remettant dans leur contexte, définir les notions et annonces les axes de leur réflexion.

    Introduction :

    Depuis la fin de la 2nde GM, plusieurs mémoires liées au conflit sont apparues en France : en effet, chaque acteur du conflit qu’il soit résistant, collaborateur, déporté juif, prisonnier de guerre en a conservé des souvenirs. L’historien Enzo Traverso, dans son ouvrage L’Histoire comme champ de bataille (La Découverte, 2011), définit d’ailleurs la mémoire comme « L’ensemble de [ces] souvenirs individuels et de [ces] représentations collectives du passé. » Par définition, la mémoire est donc subjective.

    Ainsi, différentes mémoires du conflit ont été instaurées par les Chefs d’Etat français, par les groupes de victimes aussi, sans toujours s’appuyer sur le regard, l’analyse de l’historien.

    Pourtant il ne faut pas confondre mémoire et histoire : pour Enzo Traverso « L’histoire, quant à elle, est un discours critique sur le passé : une reconstitution des faits et des événements écoulés visant leur examen contextuel et leur interprétation. », citation d’Enzo Traverso, L’histoire comme champ de bataille, la Découverte, 2011.

    La démarche de l’historien est donc de faire comprendre de façon objective (sans charge émotionnelle) le passé avec un recul critique. L’historien observe les faits, cherche les oublis, analyse les situations, confronte des sources diverses, contradictoires pour atteindre l’objectivité.

    Le cas de la mémoire du génocide des juifs en France, c’est-à-dire de la volonté prouvée de l’Etat nazi d’exterminer les populations de confession juive, pendant la 2nde GM, représente un type de mémoire particulier au sein de l’évolution des mémoires de la 2nde GM en France : longtemps tus, les souvenirs des déportés juifs ne sont devenus une mémoire que très progressivement.

    La mémoire du génocide des juifs a suivi le cheminement de l’évolution des autres mémoires du conflit. Elle est d’abord restée taboue, familiale, pendant toute la période d’après-guerre et tant que l’influence gaulliste a marqué la société française de son empreinte, notamment au nom, de la cohésion nationale. A partir des années 60-70, la mémoire du génocide juif a émergé au gré de l’évolution du pouvoir politique, mais aussi grâce à des acteurs mémoriels (avocats, journalistes, écrivains). Ce n’est qu’à partir des années 1990 qu’une mémoire officielle c’est-à-dire portée par l’Etat français a été instaurée, notamment dans le cadre des grands procès des années 1990 puis du positionnement officiel à travers les lois dites mémorielles et du discours de Jacques Chirac en juillet 1995.

    La consigne nous invite ici à montrer si et comment les documents reflètent de l’évolution des mémoires du génocide des juifs en France. Il s’agit par ailleurs d’expliquer le rôle qu’ont pu ou non jouer les historiens dans l’évolution des mémoires du génocide des juifs depuis la fin du conflit.

    Les 2 documents portés à notre étude et à partir desquels la réflexion doit être menée sont : des extraits de l’interview accordée par Annette Wievorka, historienne et fille de déportés juifs, au Nouvel Observateur en janvier 2005, dans le cadre des 60 ans de la Libération du camp d’extermination d’Auschwitz, où ont été assassinés plusieurs millions de populations juives dans le cadre notamment de la Solution Finale décrétée par le régime Nazi en janvier 1942, qui pose comme principe l’extermination des juifs en Europe puis dans le monde. Dans notre analyse il faudra veiller à toujours avoir à l’esprit le fait qu’Annette Wievorka, historienne de formation et de profession, n’en est pas moins elle-même descendante de déportés juifs puisque ses grands-parents ont été assassinés à Auschwitz.

    Le second document est une photographie paru dans un ouvrage intitulé « Simone Veil, son parcours en photos », en 2017. L’ancienne déportée rescapée d’Auschwitz y figure aux côtés de l’an Président de la République française, Jacques Chirac, qui fut le premier chef d’Etat à reconnaitre la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des juifs de France, dans un discours prononcé en juillet 1995 lors de la commémoration de la rafle du vel d’hiv qui a conduit des milliers de Français juifs vers la mort en juillet 1942.

    Axes de réflexion :

    Nous démontrerons donc comment ces deux documents témoignent de l’évolution des mémoires du génocide des juifs en France depuis la fin du conflit, en veillant à insister sur le rôle ou l’absence de rôle des historiens dans ce processus.

    Proposition de plan détaillé :

    Dans un premier temps,

    nous analyserons donc le cas de la mémoire du génocide juif en France entre la fin du conflit et les années 1960, en veillant à insister sur le rôle que les historiens ont eu ou non sur l’élaboration d’une mémoire juive pendant cette période.

    Si comme l’indique Annette Wieviorka les historiens ne cessent d’interroger documents et témoins pour tenter de comprendre l’inconcevable », aujourd’hui, il n’en a pas toujours été de même.

    Entre 1944 et 1969, l’historien est confronté à l’émergence de plusieurs types de mémoires populaires d’abord, marquées par un sentiment de traumatismes multiples dans un contexte de liberté retrouvée, mais également politisées, fondées sur l’héroïsation de la Résistance. Ce qu’indique d’ailleurs Wieviorka ligne 17-18. En effet, les déportés juifs ne retrouvent le territoire français et la liberté qu’un an parfois après la fin de la guerre. Ils découvrent un pays qui cherche à se reconstruire et à retrouver sa cohésion nationale. L’heure n’est plus aux souffrances. Les déportés juifs parlent peu de leurs souffrances, comme le note d’ailleurs A Wieviorka ligne 23.

    Pendant toute cette période d’après-guerre donc, l’élaboration d’une mémoire officielle sélective fondée sur le besoin de réconciliation nationale occultent certains acteurs ou victimes du conflit, non pas par volonté de les oublier, comme certains historiens l’ont longtemps écrit, mais au nom de la cohésion nationale et de la difficulté à les traiter : c’est le cas des déportés juifs notamment.

    Comme l’explique Simone Veil en 1993, soit 30 ans après les faits, elle-même rescapée d’Auschwitz et ancienne ministre, le sort des juifs ne suscite guère d’intérêt dans l’opinion française au sortir du conflit.

    Même si en 1945 la découverte des camps d’extermination provoque un choc, la parole des survivants juifs, peu nombreux en France (2500 soit 3% des juifs déportés), est beaucoup moins entendue que celle des déportés résistants élevés au rang de héros.

    → L’historienne Annette Wieviorka parle d’ailleurs de « grand silence » dans sa thèse Déportation et Génocide, entre la mémoire et l’oubli, qui n’est publiée qu’n 1992. Il faut rappeler que les historiens français n’ont eu accès aux archives que très tardivement, début des années 1980.

    En fait il n’existe pas de statut pour les déportés juifs au sortir de la guerre : En 1948, 2 textes de loi instaurent un statut pour les « déportés et internés de la Résistance » et pour les déportés et internés politiques ». A l’époque, les députés qui débattent de ce sujet à l’Assemblée Nationale expriment leur réticence à considérer le cas des déportés juifs comme un cas à part car cela reviendrait d’une part à stigmatiser cette partie de la population française (ce dont ils ont tant souffert), et d’autre part il faudrait nommer leur statut : dans une France profondément laïque, utiliser la notion de « juif » pose problème, quant à choisir celle de « déportés raciaux », cela pose le problème de l’impossibilité de l’emploi d’une telle notion après le vote de lois raciales quelques années plus tôt.

    →La mémoire juive reste donc embryonnaire pendant toute cette période, et qui plus est uniquement fondée sur la volonté des acteurs politiques de l’époque ou sur les travaux de journalistes :

    - 1953 : Pose de la 1ère pierre du mémorial de la Shoah, rue Geoffroy l’Asnier à Paris en présence du représentant de l’Etat français sur un terrain donné par la Ville de Paris.

    - Une loi datant d’avril 1954 instaure une « Journée Nationale du Souvenir des Victimes et Héros de la Déportation » mais elle inclut les victimes juives de la déportation, elle les englobe dans une commémoration générale.

    - Des journalistes, écrivains, cinéastes publient des articles, des documentaires sur cette question, mais ces articles ne concernent que les élites (comme le montre François Azouvi dans Auschwitz, le mythe du Grand Silence, paru en 2012) les lecteurs de journaux d’opinion.

    // Le seul et 1er documentaire paru avant 1970, Nuit et Brouillard 1956n e permet pas d’élaborer une mémoire du génocide car :

    → Il traite indistinctement des déportés politiques (le décret Nacht und Nebel de 1941 porte sur eux) et des déportés juifs mélangeant camps de concentration et d’extermination.

    → Il est censuré par les autorités françaises.

    Si ce documentaire d’Alain Resnais Nuit et Brouillard montre avec force l’horreur des camps, il présente cependant quelques incongruités :

    - il place sur le même plan les camps de concentration et d’extermination.

    - lorsqu’il évoque la déportation, celle des juifs est passée sous silence hormis une allusion.

    - la photo du gendarme en train de surveiller le camp de Pithivier, enfin, est censurée au nom de la cohésion nationale et de la volonté toujours présente d’héroïser la Résistance.

    Jusque dans les années 1970 donc, la mémoire de la Shoah (le génocide des juifs d’Europe par les nazis) reste une mémoire individuelle qui ne dépasse pas le cercle familial (dans de nombreuses familles les survivants, 2500, n’évoquent d’ailleurs même pas ce qu’ils ont vécu).

    Dans un deuxième temps,

    nous analyserons comment les années 70 (fin de la présence de De Gaulle au pouvoir) et la fin des années 90 (début des grands procès contre les criminels nazis en France), marquent une rupture dans l’élaboration d’une mémoire juive en France.

    En effet, les années 70-90 sont marquées par l’émergence d’une génération nouvelle, les baby-boomers, née juste après la fin du conflit, et surtout par la disparition du général De Gaulle qui quitte le pouvoir en 1969 et meurt en 1970.

    A partir des années 70, le travail des historiens prend une nouvelle dimension, car de nouveaux historiens s’emparent de la question des mémoires de la 2nde GM en France, en France comme à l’étranger : comme l’indique Wieviorka lignes 28 à 30, c’est le cas de Robert Paxton, historien américain, qui publie la France de Vichy en 1973 aux Editions du Seuil (l’ouvrage date en fait de 1966). En s’appuyant sur des archives allemandes de la 2nde GM, Paxton démontre que la collaboration a été voulue par Pétain, que de nombreux Français ont participé activement aux dénonciations des juifs et que l’Etat Français est responsable de la déportation des 76000 juifs de France.

    Progressivement une mémoire officielle juive émerge donc, pas toujours fondée cependant sur des travaux d’historiens : comme le précise Wieviorka lignes 26-27, c’est le procès d’Eichmann, l’un des principaux responsables de la Solution Finale, en Israël en 1961, qui représente un tournant en France dans l’élaboration d’une mémoire du génocide juif en Frabce.

    Ce procès filmé libère la parole des déportés survivants dont les témoignages permettent l’inculpation d’Eichmann à mort en avril 1961.

    → De jeunes juristes et historiens français commencent à se saisir de ces témoignages pour faire émerger une mémoire du génocide juif en France. C’est le cas d’Annette Wieviorka, petite-fille de déportés (en 1992 elle publie une thèse Déportation et génocide - Entre la mémoire et l'oubli) ou du couple Klarsfeld, enfants de déportés, comme le mentionne également Wieviorka ligne 27.

    ← En 1964, une loi instaure l’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité. A partir de cette date, les époux s’emploient à retrouver la trace de responsables du génocide qui ont échappé à l’Epuration, (ce qui permettra la tenue de grands procès dans les années 1980-1990).

    En 1979, Serge Klarsfeld fonde par ailleurs, l’Association des Fils et Filles des Déportés Juifs de France qui regroupe et publie des témoignages (qui serviront lors des grands procès des années 1980-90).

    L’émergence d’une mémoire juive de la guerre rompt donc le silence entretenu sur l’antisémitisme de Vichy depuis la fin du conflit et s’explique aussi par la publication des 1ères thèses négationnistes, (c’est-à-dire niant la réalité des chambres à gaz notamment), exprimées à la fin des années 1970 par un ancien fonctionnaire de Vichy, Louis Darquier de Pellepoix, qui affirme qu’à Auschwitz « on n’a gazé que les poux », ou par un professeur de littérature, Robert Faurisson.

    // Un nouveau scandale éclate en 1987 lorsque Jean-Marie Le Pen qualifie le génocide des juifs de «détail de l’histoire».

    → Le souci de contrer le négationnisme finit de donner à la Shoah une place centrale dans la mémoire de la guerre ainsi que dans la recherche historique.

    Si les historiens français travaillent peu sur la question de la mémoire du génocide des juifs jusque dans les années 1990, la société française toute entière se trouve confrontée à cette question :

    - en 1971, le président de la République, Georges Pompidou, décide de grâcier Paul Touvier, condamné à mort par contumace pour crimes contre l’humanité en tant que chef de la milice lyonnaise. C’est l’Express qui publie cette information en 1972, qui provoque le mécontentement de l’opinion publique française.

    - au début de son second mandat, François Mitterrand, doit lui aussi faire face à la polémique : en 1994, le journaliste Pierre Péan publie Une Jeunesse Française, livre dans lequel il démontre l’implication de Mitterrand dans la Résistance mais aussi au service de l’administration de Vichy (en 1943 il reçoit la Francisque, décoration décernée par Pétain). Par ailleurs, dans les mois qui suivent sa mort en 1996, la France découvre à travers la presse que Mitterrand faisait fleurir la tombe du Maréchal Pétain chaque 11 novembre.

    - Enfin, les années 90 sont aussi marquées par les grands procès pour crimes contre l’humanité qui permettent d’ancrer la mémoire du génocide dans la conscience collective française car ils sont filmés et donnent la parole aux victimes en tant que témoins. Cependant la tenue de ces procès pose une question d’éthique aux historiens parmi lesquels certains refusent de participer. C’est le cas par exemple de l’historien Henry Rousso écrit par exemple dans la Hantise du passé, 1998 : « Les règles de la méthode historique supposent l’autonomie du questionnement scientifique et prohibent le recours aux jugements d’imputation au profit de la recherche de causes multiples ». Il refuse d’ailleurs de comparaître lors de ces procès. Pour Rousso, l’historien ne peut pas être un témoin et encore moins un juge. Tenter d’expliquer des faits en s’appuyant sur des sources multiples, objectives, fiables est une chose. Témoigner sous serment devant une Cour en est une autre.

    Dans une troisième partie,

    nous montrerons comment, depuis la fin des années 80, l’historien doit faire face à une prolifération de mémoires insufflée par l’émergence notamment d’une mémoire officielle du génocide juif.

    Les grands procès des années 1990 libèrent en effet la parole des victimes du génocide juif provoquant :

    - la multiplication des documentaires et films (Shoah 1958, Au Revoir les enfants 1987 de Louis Malle, Les enfants du Vel d’hiv 1992, Les enfants cachés 1999, Autopsie d’un mensonge 2000, Sobibor 2001 etc) et de livres (Si c’est un Homme, Primo Levi 1987) et donc l’ancrage de la mémoire du génocide dans la société.

    - l’inauguration de lieux de mémoire dédiés aux déportés juifs : le Mémorial de la Shoah est inauguré en janvier 2015 dans le cadre des 70 ans de la libération d’Auschwitz, le Mémorial des enfants juifs exterminés à Izieu en 1994, avec une nouvelle exposition permanente depuis avril 2015 et de nouveaux bâtiments. Ces lieux de Mémoire représente une reconnaisse officielle de la mémoire des victimes du génocide.

    L’évolution de la mémoire du génocide des juifs en France dans les années 1990, s’explique par un contexte législatif qui y est favorable, celui de la mise place de politiques mémorielles et du devoir de Mémoire par l’Etat français.

    L’expression « devoir de mémoire » est apparue dans les années 1990 pour désigner l’obligation morale imposée par l’Etat aux Français de se souvenir d’un évènement traumatisant afin de rendre hommage aux victimes.

    Cette démarche s’inscrit dans un contexte judiciaire et législatif particulier : en 1990, une loi, Loi Gayssot, permet de faire sanctionner par la justice les propos ou écrits négationnistes (= qui nient le génocide juif, l’existence des chambre à gaz etc). Cette loi est la 1ère loi mémorielle = loi qui établit une vérité officielle sur un évènement et prévoit des sanctions pénales pour tous ceux qui en proposent une autre.

    → La 1ère application de ce devoir de mémoire concerne la rafle du Vel d’hiv : les 16 et 17 juillet 1942, 13 000 Français juifs (dont plus de 4 000 enfants) sont arrêtés à Paris et dans la banlieue parisienne, conduits en bus dans le vélodrome d’hiver avant d’être transféré dans des camps de transit (Drancy, Beaune-la-Rolande) puis vers les camps de la mort lente.

    En juin 1992, le « comité Vel d’hiv » signe une pétition dans laquelle les signataires demandent à l’Etat français de reconnaître sa responsabilité dans cette rafle.

    → Dans un 1er temps, François Mitterrand, président de la République répond en instaurant en 1993, une Journée Commémorative des persécutions racistes et antisémites sous l’autorité de « l’Etat français » (régime de Vichy).

    → Ce n’est qu’en 1995, que Jacques Chirac, président de la République va plus loin en reconnaissant de façon officielle la participation de l’Etat français présent à Vichy dans la déportation des juifs de France.

    Enfin, comme en témoigne le document 2, la célébration de la libération des camps de la mort, en 2005 par exemple, ancre la mémoire du génocide des juifs en France dans une mémoire officielle qui suit les travaux récents des historiens.

    Face à cette accélération de la mémoire officielle du génocide des juifs, les historiens prennent leurs distances :

    Le devoir de mémoire est soumis à des pressions individuelles ou collectives et ne s’inscrit pas dans une démarche scientifique, dépassionnée, objective. Il s’appuie sur des témoignages, des pétitions, qui, par la loi, deviennent des vérités absolues et s’imposent à tous.

    Face au devoir de mémoire, l’historien oppose lui le devoir d’histoire : seuls les faits avérés par des sources fiables (donc pas uniquement des témoignages), des traces écrites, filmées, enregistrées, datant de l’époque de l’évènement, comptent. Pour cela l’historien les confronte, cherche les oublis, les manques, multipliant ses sources. Le risque sinon est grand que des affirmations, émanant de personnalités publiques (hommes politiques, avocats, journalistes) ne transforment la vérité historique.

    Conclusion :

    Entre la fin de la seconde GM et aujourd’hui, l’historien a donc eu bien du mal dans son travail d’élaboration d’une mémoire du génocide des juifs en France.

    Jusque dans les années 70, l’impossibilité d’accéder aux archives, la personnalité de De Gaulle et la volonté d’unité nationale empêche le travail des historiens sur cette question.

    Après les années 70, la disparition de De Gaulle, instigateur de la mémoire du conflit, permet aux historiens de commencer leurs travaux.

    A partir de cette période, des mémoires apparaissent que les historiens valident ou non par leurs travaux de recherche.

    Corrigé du Bac Histoire Géo - Série S : Scientifique (Coef. 3)

    Durée de l'épreuve : 3h

    PREMIÈRE PARTIE

    Composition de Géographie.

    Consigne : Le candidat traite l’un des deux sujets suivants :

    Sujet 1 – Le continent africain face au développement et à la mondialisation.

    Sujet 2 – Des territoire inégalement intégrés dans la mondialisation (espaces maritimes compris)

    Le premier sujet est un sujet classique, qui correspond à un chapitre du programme. Le candidat doit donc être capable de ressortir son cours.

    Le deuxième sujet est un peu plus inattendu car il combine deux chapitres portants sur la mondialisation, « Des territoires inégalement intégrés dans la mondialisation » et « Les espaces maritimes : approche géostratégique ». Mais le candidat a normalement les connaissances nécessaires pour répondre au sujet.

    De plus, durant cette épreuve c’est surtout la méthode qu’il est important de respecter. Une bonne introduction et une bonne conclusion qui montrent que l’on a comprit les enjeux du sujet et une bonne démonstration dans chacune des parties, c’est à dire des affirmations claires, appuyées sur des exemples précis.

    Des croquis ou des schémas seront valorisés dans les copies de géographie.

    Sujet 1 Le continent africain face au développement et à la mondialisation.

    Dans l’introduction il faut définir la mondialisation, qui est la mise en relation des différentes espaces de la planète, ce qui se traduit par une augmentation des échanges. Il faut aussi définir le développement, qui est la capacité pour une société à satisfaire les besoins de sa population. Il faut ensuite lier les deux aspect de la question dans une problématique qui peut être la suivante :

    En quoi l’inégale intégration à la mondialisation de l’Afrique entraîne-t-elle des disparités en terme de développement dans un continent qui connaît globalement une amélioration des conditions de vie.

    I) Une inégale intégration à la mondialisation

    L’Afrique est globalement à l’écart de la mondialisation. Le continent ne capte que 3 % des échanges de marchandises dans le monde.

    Pourtant, certains espaces sont en voie d’intégration à la mondialisation. Il s’agit de l’Afrique du Sud, mais aussi le Nigéria ou le Maroc. Ces pays connaissent une croissance économique forte, portée par leurs métropoles.

    Mais ce dynamisme repose en partie sur une économie de rente, c’est à dire sur l’exportation de matière première, par exemple le pétrole pour le Ghana. Cette situation rend dépendants ces Etats du cours de ces matières premières. De plus, une partie de l’exploitation de ces ressources est réalisée par des entreprises étrangères, comme Total (France) et de plus en plus d’entreprises chinoises et indiennes.

    On a donc une intégration à la mondialisation porteuse d’effets bénéfiques, mais qui placent aussi certains etats dans une situation de dépendance.

    Mais cette intégration est inégale, en effet, une partie des Etats sont enclavés, ils n’ont pas accès à la mer et sont à l’écart des voies de communications et des réseaux d’échanges d’informations. C’est par exemple le cas du Tchad. En dehors du cas des PMA, l'intégration à la mondialisation profite surtout aux métropoles et à certains quartiers de ces dernières.

    II) Un développement global du continent.

    Il y a une amélioration des conditions de vie sur le continent africain.

    La population est mieux soignée, bien qu’elle reste sensible aux pandémies et a un meilleur accès à l’éducation. Là aussi les situations sont très variables entre Etats, mais aussi entre garçons et filles et entre villes et monde rural. Dans ces deux cas, comme pour la sécurité alimentaire, il y a une amélioration globale de la situation, mais elle reste fragile et en deçà de la plupart des autres continents.

    Il faut aussi souligner que cette amélioration globale des conditions de vie représente un défi pour un continent qui connaît une croissance démographique très importante. En effet, la population a augmentée de 2,7 % par an en moyenne sur les 20 dernières années. Cette croissance démographique forte entraîne une croissance urbaine et un rajeunissement de la population.

    Il y a en Afrique l’émergence d’une classe moyenne, ce qui représente un véritable atout. En effet, cette dernière accroît la consommation et représente un marché important . C’est pourquoi de plus en plus de FTN s’implantent en Afrique, comme par exemple Google qui cherche à étendre la couverture internet dans un continent qui devrait représenter un quart de la population mondiale en 2050. Cette entrée dans la société de consommation pourrait être l’occasion pour certains Etats de développer leurs industries et leurs services et ainsi fortifier leurs économies et sortir de la situation de rente.

    III) Des défis pour l’avenir

    Mais l’Afrique doit faire face à des défis important en terme de développement et d’intégration à la mondialisation.

    Le premier et le développement des infrastructures, notamment de transport. Il faut aussi que le continent gagne en stabilité, que ce soit par rapport aux conflits mais aussi à l’État de droit, puisque cela freine les investisseurs. Se pose aussi la question de la gestion de la croissance démographique et surtout urbaine, car il y a depuis ces dernières années une multiplication des bidonvilles sur le continent.

    Cela amène au dernier point, la protection de l’environnement et la mise en place d’un développement durable de l’Afrique, de plus en plus intégré à la mondialisation.

    Sujet 2 – Des territoire inégalement intégrés dans la mondialisation (espaces maritimes compris)

    Introduction :

    Il faut définir la mondialisation qui est la mise en relation des différentes espaces de la planète, ce qui se traduit par une augmentation des échanges. Il faut ensuite précise que ces échanges se font essentiellement par voie maritime (80 % des échanges de marchandises).

    Cela amène à la problématique suivante : En quoi la capacité des territoires à capter les échanges entraîne-t-elle une inégale intégration à la mondialisation ?

    I) Des espaces majeurs de la mondialisation

    Les centres d’impulsion majeurs de la mondialisation sont l’Europe, l’Aérique du Nord et l’Asie de l’Est. Ce sont ces espaces qui contrent le plus d’échanges de marchandises, d’informations ou de capitaux.

    Mais cette organisation évolue vers la multipolarité avec l’émergence de certains Etats (BRICS) Ces pays captent une part de plus en plus importante des échanges de marchandises et surtout ils échangent entre eux un volume croissant d’IDE.

    A l’intérieur de ces Etats, les espaces les plus intégrés à la mondialisation sont les espaces logistiques comme les Zones industrialoportuaires ou les Zones Franches. Ils forment des façades maritimes du fait de leur fonctionnement en réseaux. Les détroits et canaux sont aussi des espaces particulièrement intégrés à la mondialisation car ils captent la plupart des échanges de marchandises. En effet, ce sont des points de passages obligés pour les navires. Ils sont donc particulièrement surveillés car il peut y avoir de la piraterie (large de la Somalie). Le canal de Suez et le canal de Panama ont vus des investissements importants, visant à doubler leurs capacités. Les autres espaces particulièrement intégrés à la mondialisation sont les métropoles, et plus particulièrement les villes mondiales, qui sont des centres décisionnels et qui sont les espaces qui captent le plus d’échanges de capitaux.

    II) Des territoires en périphérie de la mondialisation

    Certains espaces sont insuffisamment intégrés à ce réseaux d’échange. Ce sont les périphéries.

    La plupart des pays du sud sont des périphéries en cours d’intégration à la mondialisation. Il y sont en partie intégrés à travers la Division Internationale du Travail, le tourisme ou encore la connexion au réseau internet.

    Les Pays Moins Avancés sont considérés comme en marge de la mondialisation. Les FTN s’y implantent peu à cause du faible développement ou de l’instabilité politique. Mais à part des pays ayant une politique autarcique comme la Corée du Nord, ces pays sont aussi touchés par la mondialisation, ne serait-ce que par la fluctuation du prix des matières premières.

    Par contre on peut considérer que les espaces maritimes à l’écart des routes commerciales et qui ne possèdent pas de ressources exploitées comme le poisson ou le pétrole off-shore sont en marge de la mondialisation. C’est par exemple le cas de centre de l’Océan Atlantique. Cependant ces espaces peuvent être impactés par le développement de la société de consommation à travers la circulation des polluants dans les Océans, notamment les plastiques.

    Si quasiment aucun Etat n’est complètement exclu de la mondialisation, les habitants les plus pauvres des pays en développement sont exclus de ces réseaux d’échanges et de la société de consommation. De plus, de fait de la métropolisation et de la littoralisation des activités liées à la mondialisation, les espaces ruraux et certains espaces éloignés des littoraux sont en marge de la mondialisation. C’est par exemple le cas de la Chine intérieure, dont les revenus sont tris fois plus faibles que sur le littoral.

    Au sein même des métropoles, il y a une marginalisation d’un partie de la population, qui vit dans des quartiers d’habitat informel ou éloignés du centre ville et de ces centres décisionnels. On peut retrouve ces phénomènes de ségrégation socio-spatiales dans les métropoles des pays développés, sans pour autant qu’il y ait de bidonvilles.

    DEUXIÈME PARTIE

    La deuxième partie est une étude d’un document en histoire.

    Analyse d’un document en histoire

    Le Proche et le Moyen-Orient, foyer de conflits depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    Consigne :

    à Partir de ce document, montrez que, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Proche et le Moyen-Orient est à la fois un foyer de conflits et un enjeu des affrontements internationaux.

    Document : Discours du président Barack Obama au Caire (Égypte) le 4 juin 2009.

    C’est un sujet classique, qui correspond à un chapitre du programme, avec un document tout aussi classique, que certains élèves ont sûrement étudiés dans l’année car il a l’avantage de balayer toute la période. Les candidats doivent penser à partir du document pour ensuite compléter l’analyse grâce à leurs connaissances.

    Le plan de l’analyse est donné par le document :

    I) Les interventions des grandes puissances déstabilisent la région.

    Le colonialisme. Les Européens ont colonisés une partie de la région au XIXème siècle. Dans les années 20, la dislocation de l’Empire Ottoman se traduit par la mise en place des mandats, essentiellement britanniques et français sur la région. Cet aspect ne doit pas être trop développé par le candidat car en dehors du cadre chronologique. Le fait de mentionner qu’il n’y a pas que des Musulmans dans la région, au contraire de ce que semble dire Barack Obama sera valorisé.

    La Guerre Froide. Le Proche et le Moyen Orient sont des théâtre importants de la Guerre Froide. On y retrouve la logique de blocs. Par exemple le pacte de Bagdad, rejoint par les Etats-Unis en 1958 leur permet de mettre en place un « cordon sanitaire » au sud de l’URSS, dans le cadre de la politique d’endiguement. Le candidat peut développer d’autres exemples, comme le soutien soviétique à Nasser, que ce soit dans le cadre du financement du barrage d’Assouan, refusé par les Etats-Unis ou bien dans le cadre de la crise du canal de Suez en 56. On peut aussi citer le soutien américain aux Moudjahidins pendant la guerre entre l’URSS et l’Afghanistan entre 1979 et 1989.

    La guerre contre l’islamisme. L’ingérence des grandes puissances a suscité un rejet de l’Occident de la part d’une partie des habitants du Proche et Moyen Orient. Ce rejet peut se traduire par la montée de l’islamisme politique. C’est ce sentiment qui est à l’origine de la création des Frères Musulmans en 1928 par Hassan Bana.

    Mais à partir des années 70, certains islamistes utilisent le terrorisme comme moyen d’action. Et en 1987 est fondée l’organisation terroriste islamiste Al-Qaïda. Cette dernière est responsable des attentats contre le World Trade Center à New York le 11 septembre 2001.

    Barack Obama indique ne pas être en guerre contre les Musulmans (qui forment d’ailleurs sont auditoire) mais contre les islamistes. Il explique aussi que cette guerre doit se faire à travers un consensus de la communauté international, contrairement à ce qui a été fait pour la guerre en Irak. En effet, cette dernière a été décidée unilatéralement par les Etats-Unis, hors du cadre de l’ONU.

    II) Le conflit Israelo-Palestinien s’est installé dans la durée.

    En 1948 David Ben Gourion annonce la fondation de l’État d’Israël. Débutent alors une série de conflits entre les Israéliens, les Palestiniens et les Etats arabes frontaliers (Guerre de 48-49, Guerre des 6 jours en 67, Guerre du Kippour en 73, Première intifada entre 87 et 93, seconde intifada entre 2000 et 2005…). Le candidat peut développer un des conflits pour analyser les acteurs et les enjeux.

    Ces conflits ont lieu car les Etats Arabes et les Palestiniens refusent de reconnaître l’Etat d’Israël et que ce dernier refuse de reconnaître l’existence d’un Etat Palestinien. Cette situation semble inextricable. C’est pourquoi une grande partie de la communauté internationale plaide pour une solution à deux Etats, qui permettrait de reconnaître les droits de chacun.

    III) Le Proche et Moyen Orient, une région à l’équilibre géopolitique fragile.

    Le Proche et Moyen Orient est une région aux multiples facteurs de conflits et à l’équilibre fragile. C’est pourquoi l’accroissement de la puissance d’un des Etats de la région peut venir perturber l’équilibre géopolitique. C’est en partie ce qui explique que les Etats-Unis s’opposent à l’obtention de l’arme nucléaire par l’Iran, tout en reconnaissant le droit de ce dernier à développer un programme civil.

    Mais l’opposition des Etats-Unis s’explique aussi par les relations tendues entre ces deux pays depuis la révolution islamique de 1979, qui s’est faite en partie contre l’ingérence américaine. De plus l’Iran est un pays à majorité Chiite et depuis les années 80, il y a une montée des tensions entre sunnites et chiites. C’est pourquoi l’Arabie Saoudite, sunnite, fait pression sur son allié américain contre l’Iran.

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