Dans quelques semaines, l’épreuve de philosophie pour le Bac Général et Techno 2018. A quels sujets, les candidats des séries générales et technologiques, peuvent-ils s’attendre dans cette discipline ? Nous avons posé la question à des enseignants.
Cette année, encore, ce sera l’épreuve de philosophie qui ouvrira le bal des écrits. Qu’ils soient en ES, L ou S, les candidats auront le choix entre trois sujets : deux dissertations et un commentaire de texte.
Quels sont les sujets qui pourraient tomber ?
« C'est difficile de prévoir, mais a priori, les sujets tombés l'an dernier en dissertation ne se répéteront pas, même s'il est possible de les retrouver en commentaire de texte », explique Mathias Gibert, enseignant à Limoux (11).
Oui, mais quoi réviser en priorité ? Parmi les 15 à 20 notions au programme en série générale, il est probable qu'au moins l'un des sujets porte sur l'une des « grandes » thématiques de l'année : l'art, l'Etat, l'histoire, le bonheur, le désir ou la morale. Des thèmes qui reviennent très souvent.
Impensable également de ne pas maitriser parfaitement les notions de liberté, de conscience et de vérité, qui sont transversales au programme. « La notion de vérité, notamment, permet de traiter plusieurs types de sujets », confirme Antoine Hazard, professeur au lycée Dumont d'Urville (78). « Et la notion de liberté peut être par exemple reliée à la culture, le langage, la religion, l'histoire.... » confirme son confrère.
Des sujets transversaux
Car, en dissertation, les sujets renvoient non pas à un chapitre, mais à plusieurs d'entre eux, obligeant les candidats à aller piocher dans tous leurs cours. « Concrètement, il peut s'agir de sujets comme « Le travail permet-il la conscience de soi ? » ou « La technique nous rend-il maitre de la nature ? » », poursuit l'enseignant. « Il faut avoir bien en tête, qu'en philo, tout est connecté et que la copie sera notée sur les capacités du candidat à sortir du cours et établir des passerelles entre les différentes notions ».
Une exception : en série technologique (STMG, STD2A …), le programme est plus restreint, il n’y a pas de « grande » notion et les sujets sont moins transversaux.
Des sujets selon les séries ? Pas sûr
On ne peut pas écarter la possibilité d'un sujet s'articulant spécifiquement avec sa série. Par exemple, un sujet concernant la vérité, la science, la démonstration, la technique en série S ; la société, les échanges, le travail en série ES ; et la liberté, la culture, l'art en série L.
Mais c'est loin d'être systématique. « C'est une probabilité qu'il faut avoir en tête, mais ce n'est pas la seule », relativise Antoine Hazard. Et l'an dernier, en 2017, ce sont les ES qui sont tombés sur l'art ! « Les correcteurs aiment bien sortir les élèves de leur zone de confort », prévient Mathias Gibert.
Dans l’air du temps ?
L'actualité influence-t-elle les équipes d'enseignants chargés de concevoir les sujets ? « Pas sûr, car les sujets sont définis à l'automne précédent. Bien que les commémorations de mai 1968, prévues à l'avance, puissent donner lieu à des sujets sur la désobéissance, la politique, la justice… », s'interroge Antoine Hazard.
Les correcteurs peuvent aussi penser à l'actualité de la recherche : « Ces dernières années, les chercheurs retravaillent des notions comme la nature et la culture, la religion et la raison, l'homme et l'animal… Un sujet sur la conscience animale est d'ailleurs tombé en série L il y a 2 ou 3 ans », remarque Mathias Gibert.
Ce qui devrait ne pas tomber
Les sujets les moins probables concernent les parties du programme les plus difficiles comme la matière et l'esprit, la théorie et l'expérience, la démonstration et l'interprétation… réputées plus techniques. Encore que cela ne soit pas rédhibitoire. « Il n'y a pas de notion facile ou difficile en soi, et les sujets qui paraissent simples peuvent être difficiles », relativise Antoine Hazard. Ce qui est le cas avec le bonheur, l'inconscient, la liberté… qui tombent souvent et que les élèves aiment bien. Attention alors à ne pas rester dans le superficiel : « la philosophie permet, justement, de questionner des évidences et de bâtir une véritable réflexion ».
Les sujets les plus délicats pourraient être écartés, comme la religion, en dissertation. « Le danger, c'est que l'élève n'arrive pas à conceptualiser, mais qu'il fasse un hors-sujet ou écrive un pamphlet », constate Mathias Gilbert.
Autres sujets qui tombent rarement : ceux qui marquent les inégalités. « Dans les milieux peu favorisés, on s'aperçoit que les élèves sont moins à l'aise quand on travaille sur l'art, auquel ils n'ont pas toujours accès, ainsi que sur l'Etat, la politique, les institutions, dont ils peuvent avoir une représentation biaisée », poursuit-il.
Revoir son cours
Pour bien se préparer, mieux vaut éviter de se disperser : « Les élèves aiment bien bachoter sur des Anabacs. Mais plutôt que d'apprendre des choses nouvelles, mieux vaut se concentrer sur ce qu'ils ont vu en classe. Cela leur donnera de la matière pour tout type de sujet ! » conseille Antoine Hazard.
Son collègue conseille également de ne pas oublier la partie sur les repères : légal/ légitime, absolu/ relatif, etc. Et de ne pas faire d’impasse.
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