Candidats au bac, à quels sujets vous attendre en SES ? L’épreuve écrite dure 4 ou ou 5 heures pour ceux qui ont choisi en spécialité sciences politiques ou économie approfondie.
Si possible, mieux vaudrait en SES ne faire aucune impasse. « Il est extrêmement périlleux de se livrer au jeu des prévisions, car il n’y a pas 50 000 sujets possibles, explique Philippe Watrelot, enseignant au lycée Corot de Savigyn sur Orge (91).
« Travail, intégration, justice sociale, mobilité… Ce sont souvent les grands classiques qui reviennent d’une année sur l’autre, mais sous une autre forme. » Car l’épreuve comporte, au choix, un sujet de dissertation ou bien une épreuve composée, qui se divise en 3 parties : une question de cours, une analyse de documents et une mini dissertation, basé sur une étude documentaire.
Un sujet tombé en dissertation l’an passé peut ainsi tomber en analyse de documents, ou bien être nécessaire au développement d’un raisonnement : en SES, tous les thèmes sont liés. « Il n’est pas rare qu’un sujet porte sur différents chapitres : on ne s’en sort que si l’on a vu l’ensemble du programme » poursuit l’enseignant.
Quid de l’actualité ?
Les sujets feront-ils écho à l’actualité ? « C’est probable, car en SES, tout résonne avec l’actualité : les ordonnances travail, le conflit à la SNCF, la Cop 21, etc. » prévient Delphine Durand, enseignante à Créteil (94).
Mais impossible de savoir « quelle » actualité tombera en 2018 : non seulement les sujets échappent à l’agenda, puisque les commissions planchent dessus dès l’automne, mais elles élaborent une vingtaine de sujets, pour les centres étrangers, les sportifs de haut niveau, la France métropolitaine, etc.
« Elles évident qu’ils ne soient trop en prise directe avec l’actualité : on ne demande pas aux candidats de commenter un événement, mais d’en tenir compte pour alimenter leur réflexion, pour l’illustrer et la valoriser» conseille plutôt Philippe Watrelot.
« Car le risque, notamment en sociologie, est, plutôt que de réfléchir, de tomber dans la discussion type « café du commerce » et d’enfiler les lieux communs », prévient-il. Pour jouer la sécurité, mieux vaut prendre plutôt le sujet « économie », type « croissance économique » : « c’est réputé plus difficile, mais il suffira de dérouler le cours. Si vous maitrisez bien le mécanisme et que vous arrivez à prendre de la hauteur, cela sera mention assurée. »
Sujets probables : Travail, environnement, inégalités
S’il est difficile de faire des pronostics, les enseignants évoquent le chapitre "Travail, emploi, chômage", qui n’est pas tombé depuis longtemps. Ils évoquent des sujets portant en dissertation, sur la politique de l’emploi et le fonctionnement du marché du travail, avec la question de la flexibilité. « Comment flexibiliser le marché du travail ? C’est dans l’air du temps et cela pourrait tomber », réfléchit Delphine Durand.
Cette année, les enseignants verraient bien un sujet sur le chapitre « Economie et développement durable », liant par exemple croissance économique, préservation de l’environnement, lutte contre le réchauffement climatique… en dissertation ou en question de cours. « C’est un sujet plutôt facile, que les élèves aiment beaucoup et qui n’est pas tombé depuis 2013 en métropole », constate Delphine Durand. « Tout le monde pensait qu’il tomberait après la Cop 21 et les élèves, l’an dernier, avaient été très déçus »
Probable également de tomber sur les deux chapitres « Justice sociale et les inégalités » et « Classes, stratification et mobilités sociales », qui peuvent se décliner en de nombreux sujets, notamment sur l’égalité de chances, la mobilité sociale, l’ascenseur social, le déclassement… « une thématique dans l’air du temps, qui pourrait revenir au bac, notamment en dissertation. ». Sans oublier les sous parties sur les « conflits sociaux », ni celles sur « les liens sociaux et l’individualisme », après l’année électorale.
Ne pas oublier les grands classiques
Parmi les grands classiques, on ne peut pas oublier le chapitre « Croissance fluctuations et crise », avec tous les « sujets bateaux», en question de cours, sur les sources de la croissance économique ou bien sur l’instabilité de la croissance économique (mécanismes, crises…)
L’épreuve pourrait aussi porter sur le commerce international, avec tout ce qui tourne autour du libre-échange et du protectionnisme. « Il est peu probable que cela soit une dissertation, comme l’an passée, mais pourquoi pas en question de cours ou mini dissertation ??», s’interroge Delphine Durand.
Qui pense à un énoncé « tout simple », par exemple, « Présentez les avantages du libre échange et du protectionnisme ? » ou « Dans quelle mesure le commerce international peut il être avantageux ? »
A maitriser également le chapitre « Intégration, conflit, changement social » qui pourrait retomber cette année en mini-dissertation. « Exemple : l’analyse en terme de classes sociales est elle toujours pertinente ? » explique l’enseignante.
Le sujet difficile : l’UE
Même s’il est tombé il y a deux ans, il est impensable de ne pas réviser, en économie, le chapitre sur l’intégration européenne. Mal aimé, complexe, étudié en fin d’année, il pourrait revenir en mini-dissertation, avec une question par exemple sur les difficultés, en lien avec le Brexit. « Il y a beaucoup de dates, c’est un peu technique… mais il faut le voir quand même » conseille Philippe Watrelot.
Leurs derniers conseils
Il reste quelques jours : « révisez bien votre cours », avertissent les enseignants. « Notamment les définitions du vocabulaire économique, vu en terminale et en Première » et « soyez prêts à articuler plusieurs notions entre elles, à détailler un mécanisme. »
Révisez la méthode. « Si vous avez le temps, entraînez vous à l’étude documentaire, pour vous familiariser avec la procédure : présenter le document, aller chercher l’information, montrer que vous savez lire un document statistique… » explique Philippe Watrelot. Et bien gérer le temps.
En dissertation, évitez le piège de la récitation, le « défaut majeur des élèves ». « Il faut faire le tri dans ses connaissances pour répondre à la question posée et toujours s’imaginer écrire pour quelqu’un qui n’y connaît rien.» « C’est un exercice risqué, prévient il, mais si vous savez bien construire une argumentation, vous ferez un carton ! »
AM
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