Bac 2019 : les corrigés de philosophie

Épreuve tant redoutée qui lance les épreuves du Bac. Voici les corrigés de philosophie, première épreuve passée ce lundi 17 juin par les candidats des séries générales et technologiques au Bac 2019.

Bac 2019 : les corrigés de philosophie

    Épreuve tant redoutée, qui lance les épreuves du Bac. Voici les corrigés de philosophie, première épreuve passée ce lundi par les candidats des séries générales et technologiques au Bac 2019. Propositions de corrigé de chaque sujet et commentaires des correcteurs sur le niveau de difficulté des sujets.

    => Consultez ici les sujets du Bac Philo 2019 (Documents PDF officiels)

    Examen du lundi 17 juin 2019 de 8h à 12h

    Durée de l'épreuve de philosophie : 4h

    Corrigés Séries L - Corrigé des Séries ES - Corrigé des Séries S - Corrigé des Séries Techno

    Les propositions qui suivent ne constituent pas une correction définitive mais des éléments de réflexion. Il est important que les candidats se rappellent que les attentes, en ce qui concerne l'épreuve de philosophie, sont avant tout l'exercice réfléchi du jugement et le témoignage d'une culture philosophique initiale.

    Corrigé du Bac Philo Série L : Littéraire (Coef. 7)

    Corrigé Sujet 1 : Est-il possible d’échapper au temps ?

    Le ressenti du correcteur : Le sujet est très classique dans sa formulation et dans son contenu, aussi bien en philosophie que dans le sens commun. Mais les sujets dits classiques ne sont pas pour autant des sujets faciles.

    La première chose à faire ici est de se demander : pourquoi chercher à échapper au temps (le vieillissement, la mort, la perte des jours heureux ou de la jouissance de l’instant présent) ?

    Le sujet sous-entend la volonté de l’être humain d’échapper au temps mais la question est : est-ce possible, en avons-nous le pouvoir, la capacité ?

    Ainsi, reformulée, la question peut donner : Le temps est-il une donnée à laquelle nous sommes capables de nous soustraire ?

    Il faut également se poser deux questions :

    - la question des moyens d’échapper au temps (comment ?) : ces moyens sont-ils efficaces (nous permettent-ils vraiment d’échapper au temps ?)

    - la question du ou des buts visés : où sommes-nous alors si nous échappons au temps, dans quel état (cet état et ce lieu existent-t-il: s’ils n’existent pas, s’ils sont simplement pensés, imaginés ou espérés, pouvons-nous vraiment échapper au temps ?). Deux buts principaux se dégagent : 1) vivre l’instant présent, 2) accéder à l’éternité dans une vie suprasensible.

    Il fallait aussi de s’interroger sur le verbe « échapper » qui implique deux idées. D’abord : fuir de… (se soustraire à…). Ensuite : fuir vers (aller vers…).

    Les notions du programme en jeu dans le sujet sont : le temps, l’existence, le sujet, la conscience [du temps].

    Quelques auteurs possibles :

    -Platon, Phédon

    -Platon, Banquet, discours d’Aristophane (sur l’intemporalité du mythe)

    -Kierkegaard, Stades sur le chemin de la vie.

    -Bergson, Durée et simultanéité.

    -Et tout le registre de la poésie (Ovide, « Carpe diem » échapper au temps en vivant l’instant présent ; Lamartine, Le lac : « Ô temps suspens ton vol » : Ronsard, Les Regrets ; Apollinaire, Le pont Mirabeau,…)

    Il était possible de raisonner selon le plan suivant :

    I- Il n’est pas possible d’échapper au temps

    II- Il est possible d’échapper de notre vivant (vivre l’instant présent).

    III- Il est possible d’échapper au temps dans une vie suprasensible.

    Ouverture sur l’existence :

    Faut-il au fond toujours penser le sens de son existence ?

    Corrigé Sujet 2 : A quoi bon expliquer une œuvre d’art ?

    Le ressenti du correcteur : Ce sujet est lui aussi classique dans sa formulation et dans son contenu, aussi bien en philosophie qu’en philosophie de l’art.

    Il faut se demander : pourquoi ne parviendrions-nous pas à expliquer une œuvre d’art, les œuvres d’art en général ?

    Mais le sujet va plus loin : la formule « A quoi bon » impose une tournure défaitiste supposant qu’on ne pourrait le faire. Or, le problème est que le sujet présuppose en même temps notre tendance naturelle à l’explication des choses, de l’art en général et des œuvres que nous ne comprenons pas (ex. « 4’33’’ » de John Cage, ou « Carré blanc sur fond blanc » de Malévitch).

    Reformulation de la question : Faut-il s’acharner à expliquer l’œuvre d’art ou, au contraire, faut-il y renoncer, faute de pouvoir le faire vraiment et utilement ? Le sujet interroge le scepticisme appliqué à la rationalisation de l’art.

    Le « à quoi bon » renvoie à deux éléments : 1) Nous ne pourrions pas expliquer les œuvres d’art. 2) Même si nous le pouvions, est-ce qu’au fond ce serait vraiment utile, mais aussi est-ce que ce serait pertinent (Les explications seraient-elles bonnes ? Quand savons-nous que l’explication d’une œuvre est la bonne ?)

    Il faut aussi mettre la notion d’explication en opposition avec le sentiment ou l’intuition (expliquer VS ressentir) : si une œuvre d’art se ressent et ne s’explique pas, il serait donc vain de le faire.

    Dans un sujet sur l’art, il convient d’être concret et de proposer l’analyse d’œuvres précises.

    Les notions du programme en jeu dans le sujet sont : l’art, la culture, la raison (expliquer), la vérité (la question de l’explication vraie, juste)

    Il était possible de raisonner selon le plan suivant :

    Il était possible de raisonner selon le plan suivant :

    I- Il faut chercher à expliquer les œuvres d’art pour que nous puissions leur trouver un sens

    II- A bon quoi ? Il faut y renoncer : une œuvre se ressent de façon incommunicable et ne s’explique pas par la raison

    III- La tendance à l’explication est irrésistible mais il faut admettre que toute explication d’une œuvre d’art est temporaire, subjective, relative

    Auteurs possibles :

    Aristote, Poétique.

    Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation, 3.

    Hegel, Esthétique.

    Nietzsche, Naissance de la tragédie.

    Heidegger, L’Origine de l’œuvre d’art.

    Ouverture :

    mettre en lien avec la question du beau.

    Corrigé Sujet 3 : explication de texte :Texte de Hegel, Principes de philosophie du droit

    Le ressenti du correcteur : Le sujet 3 assez difficile dans son approche de la notion de loi humaine et de droit humain (domaine du droit, juridique) dans la mesure où Hegel comprend cette notion par une comparaison avec la loi de la nature (domaine des sciences physiques, scientifique).

    L’objet du texte : la nature du rapport de l’homme à son droit (système de lois).

    La thèse du texte : contrairement à la loi de la nature qui ne peut pas ne pas être acceptée (elle s’impose à nous), le droit humain n’est pas toujours admis et, en ce sens, a la caractéristique d’être modifiable.

    Le problème que le texte soulève : Nous pouvons connaître et changer le droit, mais nous ne pouvons connaître seulement les lois de la nature.

    La question que le texte soulève : Peut-on assimiler la loi humaine à la loi naturelle ? Les lois de la nature nous fournissent-elles un modèle pour comprendre nos lois, notre droit ? Qu’est-ce qui rend la loi naturelle inchangeable, à l’inverse de la nôtre ?

    Les étapes du raisonnement (plan du texte > plan du développement):

    - « Pour savoir … s’accroître (ligne 5) » - Les lois de la nature, en elles-mêmes, puisqu’elle émanent de la nature – et non de l’homme – ne sont pas humainement modifiables.

    - « La connaissance … donné (ligne 10) » - La comparaison loi de la nature / loi humaine (droit) met en avant une analogie : le droit existe déjà pour l’individu.

    - « Toutefois … de l’homme (ligne 14) » - En revanche, cette même comparaison fait apparaître une différence importante : le droit est fait par l’homme (pas les lois de la nature) et celui-ci a la possibilité de les modifier.

    - « La conviction … vigueur (ligne 20) » - Ces modifications sont liée à des conflits, soit intérieurs (cas de conscience) soit extérieurs (domination autoritaire par la loi).

    - « Dans la nature … admise » (fin) : contrairement à la loi de la nature qui, supérieure et non modifiable, s’impose à nous, le droit humain n’est pas toujours accepté.

    Notions du programme en jeu :

    le droit, la politique, la raison et le réel.

    Corrigé du Bac Philo Série ES : Economique et sociale (Coef. 4)

    Corrigé Sujet 1 : La morale est-elle la meilleure des politiques ?

    La confrontation des notions de morale et de politique est assez classique mais n'est jamais dénuée d'intérêt. En effet, on estime assez simplement qu'en politique il n'y a pas de morale. La morale correspond aux critères de distinction du bien et du mal là où la politique se donne pour mission d'organiser les rapports des hommes entre eux au sein d'une société. La politique est là pour diriger les hommes, ce qui n'est pas chose facile.

    Le sujet comporte un présupposé, celui selon lequel la morale est une modalité de la politique. Et de fait, elle l'est. Puisque la morale cherche à distinguer le bien du mal et que la politique a, entre autres, pour mission d'organiser la vie de la cité pour la loi, elle doit nécessairement se poser des problématiques d'ordre moral.

    Néanmoins, la morale n'est pas la seule finalité de la politique car cette dernière doit aussi viser une certaine efficacité en vue d'assurer la meilleure gestion possible de la société.

    La morale n'est donc pas toujours la meilleure des politiques car la politique doit parfois déplacer les problématiques morales pour parvenir à son but.

    Les candidats pouvaient solliciter un certain nombre d'auteurs classiques comme Platon dans la République qui insiste sur la nécessité de la moralité en politique et le fait que le politique doit aussi être philosophe et donc moral. On pouvait également faire référence à Aristote dans les Politiques qui insiste sur le fait que la moralité des lois permet à l'homme de devenir lui-même moral et donc de favoriser le fonctionnement optimal de la cité. Le théoricien qui distingue l'ordre moral de l'ordre politique est bien entendu Machiavel dans le Prince mais on pouvait aussi faire référence à Hobbes dans le Léviathan qui insiste sur la nécessité d'un pouvoir fort qui contraint les passions humaines.

    Corrigé Sujet 2 : Le travail divise-t-il les hommes ?

    Le travail se définit comme l'ensemble des activités permettant à l'homme de modifier son milieu et de se modifier lui-même. Le sujet demande donc si le travail est un facteur de cohésion, d'harmonie ou, au contraire, s'il n'est pas plutôt celui d'oppositions. A première vue, le travail est plutôt un facteur de division car il classe les hommes à l'intérieur de la société. Lorsque nous rencontrons quelqu'un pour la première fois, l'une des premières questions qu'on lui pose est de savoir ce qu'il fait, ce qui prouve bien que le travail est un facteur d'identification et de distinction des individus entre eux.

    Mais, si chaque individu possède un travail spécifique, c'est bien parce que la société est un ensemble qui nécessite que chacun prenne en charge une partie de son fonctionnement global. Une société où tout le monde ferait le même travail serait certes indivisée mais également invivable. La division par le travail est également source de complémentarité des hommes entre eux.

    Il faut donc que les hommes travaillent dans cette compréhension de leur utilité réciproque sans négliger aucun type de travail car chaque travail possède sa nécessité sociale.

    Les candidats pouvaient faire référence à Aristote dans les Politiques qui montre à la fois la division par le travail à travers la distinction entre le maître et l'esclave et que la société est comme un organisme à l'intérieur duquel toutes les parties sont nécessaires. On pouvait également faire référence à Marx qui montre à quel point le travail peut distinguer les individus entre eux et aliéner les prolétaires. Nietzsche constitue également une référence intéressante au sens où il montre que le travail est la meilleure des polices et donc unit les hommes contre leur volonté.

    Corrigé Sujet 3 : explication de texte : Texte de Leibniz, Remarques sur la partie générale des principes de Descartes

    Le ressenti du correcteur : Cette année les candidats de la série ES ont du se confronter à des sujets assez complexes car ne faisant pas sens immédiatement. Le premier sujet est peut-être un peu plus classique. Le deuxième sujet peut apparaître surprenant dans sa formulation mais son traitement n'est pas si difficile après un traitement un peu approfondi. Le texte de Leibniz est très difficile car il est très riche en notions complexes. Il est bon de rappeler que les éléments qui suivent ne constituent pas un corrigé type (le temps accordé au correcteur était trop court) mais plutôt des pistes de réflexion.

    Ce texte de Leibniz est très riche et relativement complexe. Il aborde le thème de la liberté, plus précisément du libre arbitre. Son problème est de savoir dans quelles circonstances nous sommes libres et quand est-ce que nous ne le sommes pas ? Sa thèse consiste à soutenir que le libre arbitre est assez limité car il ne se place que dans le domaine de l'action. Le texte est divisé en deux parties. Dans la première partie, Leibniz pose sa thèse et montre les domaines où le libre arbitre ne s'applique pas. Dans un deuxième temps, il montre quel est le pouvoir de la volonté.

    La richesse du texte fait qu'il y a beaucoup de notions à définir, en commençant par le libre arbitre. Ce dernier peut se définir comme une faculté, propre à l'homme, de se déterminer exclusivement par lui-même. Il fallait également repérer l'opposition entre la perception et l'action, s'intéresser aux exemples proposés par l'auteur et définir les notions de conscience, attention, volonté et vérité.

    Les candidats pouvaient également faire des références extérieures au texte. Il est possible de solliciter Spinoza ou Sartre par exemple, le premier qui défend une position déterministe, le second qui propose une théorie de la liberté absolue.

    Corrigé du Bac Philo Série S : Scientifique (Coef. 3)

    Corrigé Sujet 1 : La pluralité des cultures fait-elle obstacle à l’unité du genre humain ?

    Le ressenti du correcteur : Sujet assez classique.

    Reformulée, la question donne : la persistance de l'unité du genre humain peut-elle être mise en cause par cette autre caractéristique de l’Homme : sa diversité. On doit relever un présupposé : il existe ou il existerait une unité du genre humain. De là, la question est : cette unité peut-elle mise en difficulté ? Si oui, par quoi ? Une piste classique est proposée : la pluralité des cultures.

    Le problème posé est le suivant : d’un côté, « pluralité des cultures » renvoie à la diversité humaine (diversité des cultures, des sociétés, époques, mentalités, coutumes, lois, arts, façon de vivre,…). Mais d’un autre côté « harmonie du genre humain » renvoie à une vison de l’Homme comme tout harmonieux. Dès lors, comment la pluralité humaines (plusieurs) peut-elle se concilier avec l’unité humaine (un seul tout, unitaire et unique) ? Ce sont là deux caractéristiques essentielles de l’humain qui sont mis en confrontation. L’humanité est-elle toujours particulière ou universelle (toujours la même en temps lieu et en tout temps) ?

    Il faut se demander que signifie concrètement « unité du genre humain » et prendre en compte différents aspects (ne pas réduire le traitement du sujet à un seul de ses aspects) :

    - unité de fait : biologique (le corps, les besoins)

    - unité de droit, unité morale : tout être digne est digne de respect, universellement (Kant)

    - unité de droit, unité sociale et politique (dimension universellement sociale de l’être humain, « animal politique » selon Aristote)

    Les notions du programme en jeu dans le sujet sont : « la culture » et l’ensemble des notions que le chapitre contient (la religion, l’art,…), la morale, la politique.

    Quelques auteurs possibles :

    Aristote, Politique

    Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs.

    Schopenhauer, Parerga et paralipomenon, « la fable des porcs-épics »

    L’anthropologie (Levi-Strauss, Marcel Mauss notamment)

    Il était possible de raisonner selon le plan suivant :

    I- L’unité du genre humain est inaltérable, de fait comme de droit : la pluralité des cultures n’est pas un obstacle.

    II- La pluralité du genre humain peut se traduire en oppositions, conflits, inégalité et injustice : elle constitue un obstacle à l’unité du genre humain.

    III- La pluralité du genre humain est finalement une richesse et, dès lors, contribue à la préservation de l’unité du genre humain.

    Ouverture :

    on pouvait ouvrir sur la question de ma place personnelle dans le genre humain.

    Corrigé Sujet 2 :Reconnaître ses devoirs, est-ce renoncer à sa liberté ?

    Le ressenti du correcteur : Le sujet est classique dans sa formulation et son contenu.

    Le problème de cette question repose sur une mise en opposition entre :

    - Les « devoirs » : contraintes morales, légales ; imposés par une autorité extérieure ou que je m’impose à moi-même.

    - La « liberté » : est-ce faire ce que l’on veut absolument, sans limites (sans respects des devoirs) ou est-ce faire ce que l’on veut dans un cadre (celui des devoirs) ?

    Il faut insister sur le verbe « reconnaître » qui donne au sujet sa spécificité :

    - Le sujet présuppose qu’il existe une difficulté à reconnaître ses devoirs : pourquoi (contraintes imposées).

    - En quoi consiste « reconnaître » : 1) Connaître ses devoirs (être informé de ses devoirs). 2) Les accepter. 3) Les mettre en application.

    - Se pose dès lors le problème de l’obéissance (reconnaître ses devoirs, non seulement au plan théorique mais aussi et surtout les mettre en pratique)

    Il faut aussi insister sur le 2e verbe, « renoncer » :

    - Reconnaître VS renoncer.

    - Renoncer comme accepter de perdre un bien qui nous est cher.

    Reformulée, la question donne : Être libre, est-ce renoncer à reconnaître ses devoirs ? Ou, la reconnaissance des devoirs n’est-ce pas ce qui donne à la liberté un cadre et donc une condition de possibilité ? Les notions du programme en jeu dans le sujet sont : la liberté, le devoir, le droit, la politique, la morale, le sujet, la conscience.

    Il était possible de raisonner selon le plan suivant :

    I- Reconnaître ses devoirs c’est renoncer à sa liberté (liberté naturelle, ou liberté de faire tout ce que l’on veut)

    II- Reconnaître ses devoirs n’a pas d’impact sur notre liberté (la liberté de l’artiste par exemple ou la liberté de la pensée) : indépendance entre devoirs et liberté, l’un n’empêche pas l’autre, l’un ne conditionne pas l’autre

    III- Reconnaître ses devoirs c’est donner un cadre à la liberté et donc la rendre possible (la liberté morale ; la liberté collective, politique, dans une République)

    Auteurs possibles :

    Hobbes, Léviathan (part. I)

    Rousseau, Contrat social (part. III)

    Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs (part. III)

    Kant offre même, par ailleurs, une autre possibilité : la liberté comme condition possibilité de la morale et du devoir.

    Ouverture :

    s’interroger sur les liens entre liberté et bonheur, par exemple.

    Corrigé Sujet 3 :Texte de Freud, L’Avenir d’une illusion.

    Le ressenti du correcteur : : Le sujet est assez difficile dans sa structure.

    L’objet du texte : La validité des connaissances scientifiques.

    La thèse du texte : Si les connaissances scientifiques ne sont pas si valides qu’on le croit, c’est parce que la science est historiquement encore jeune et qu’elle formule encore autant d’hypothèses à vérifier que de vérités.

    Le problème que le texte soulève : Le texte soulève le problème de la vérité que la science propose ; contrairement à la vérité religieuse (donnée d’un coup et absolument), la vérité scientifique se construit, d’hypothèses en vérifications, d’erreurs en erreurs corrigées.

    La question que le texte soulève : Faut-il avoir confiance en la science (sous-entendu : oui, il faut être patient pour qu’elle donne des connaissances pouvant être considérées comme vraies).

    Les étapes du raisonnement (plan du texte > plan du développement) :

    - « La science … davantage (ligne 4) » - On reproche (« ennemis) à la science d’avoir ruiné la foi contre des connaissances incertaines.

    - « Mais on oublie … trop courts (ligne 9) » - Réponse au reproche : mais si la science a encore des résultats incertains c’est qu’elle est historiquement encore très jeune.

    - « Nous devrions … fausses (ligne 13) » - Constat d’une accusation : la science transmet surtout des erreurs.

    - « La transformation … à son tour (ligne 20) » - Réponse à l’accusation : chaque connaissance nouvelle est une nouvelle adaptation de la raison à la réalité étudiée, une erreur rectifiée.

    - « Dans divers domaines … (fin) » : l’investigation (la recherche) et l’hypothèse sont les piliers de la science, en attendant que les connaissances soient véritablement établies.

    Notions du programme en jeu : la raison et le réel, la démonstration, la vérité, la religion.

    Corrigé du Bac Philo Séries Technologique sauf STHR (Coef. 2)

    Les propositions qui suivent ne constituent pas une correction définitive mais des éléments de réflexion. Il est important que les candidats se rappellent que les attentes, en ce qui concerne l'épreuve de philosophie, sont avant tout l'exercice réfléchi du jugement et le témoignage d'une culture philosophique initiale.

    Cette année les candidats des séries technologiques ont été confrontés à des sujets assez classiques mais d'un niveau élevé. Le premier sujet peut paraître assez simple dans sa formulation mais est difficile à problématiser. Le deuxième sujet peut, en apparence, apparaître déroutant mais est très intéressant. Le texte est clair mais le traitement des questions demande d'en avoir une bonne compréhension et d'être précis. Les éléments qui suivent ne constituent pas un corrigé mais seulement quelques pistes de réflexion permettant d'aborder les sujets.

    Corrigé Sujet 1 : Seul ce qui peut s'échanger a-t-il de la valeur ?

    La notion d'échange se définit par le fait de faire un don tout en espérant quelque chose en retour. Ce sujet suppose que tout ce qui s'échange possède une valeur. C'est la notion de valeur qui mérite un intérêt et un traitement particulier ici. De quel type de valeur parle-t-on? Il y a bien entendu la valeur au sens monétaire du terme, la monnaie apparaissant comme une mesure commune permettant de favoriser les échanges. Mais, il est possible également de penser à des valeurs morales.

    Il faut donc se demander s'il n'existe de valeur qu'à l'intérieur des échanges ou si des valeurs peuvent exister en-dehors de tout échange. Les candidats pouvaient partir de l'idée selon laquelle tout ce qui s'échange possède une valeur. Ensuite, ils pouvaient s'intéresser au fait que les valeurs n'appartiennent pas exclusivement au domaine des échanges. Les valeurs morales ne reposent pas sur le principe de l'échange mais sont plutôt la condition de possibilité d'échanges justes. Un individu valeureux l'est indépendamment des échanges qu'il fait ou non.

    Les références utiles pour un tel sujet sont Mauss dans son Essai sur le don qui réfléchi à la logique des échanges dans les sociétés premières. Il était également possible de faire référence à Kant dans les Fondements de la métaphysique des mœurs où il montre que la morale possède un caractère inconditionnel.

    Corrigé Sujet 2 : Les lois peuvent-elles faire notre bonheur ?

    Les lois sont l'ensemble des textes permettant l'organisation optimale de la société. Elles interdisent ou, au contraire, obligent les citoyens à agir. Elles sont la condition de la vie des hommes entre eux. A première vue, l'objectif des lois n'est donc pas d'assurer le bonheur des citoyens, ce dernier pouvant être défini comme un état de satisfaction durable. Néanmoins, si nous n'étions pas soumis aux lois, nous tomberions à l'état de nature, c'est-à-dire un état de guerre des individus entre eux. De plus, si les lois ne se donnent pas pour tâche exclusive la simple organisation de la société mais aussi le bonheur des citoyens, elles peuvent apparaître comme un moyen pour eux d'y parvenir. Il faut tout de même se méfier de lois qui se proposent de conduire au bonheur car souvent, cela cache d'autres intentions de la part du législateur.

    Les candidats pouvaient faire appelle à Hobbes qui, dans le Léviathan, insiste sur la nécessité d'un caractère contraignant de la loi. Il était également possible de faire référence à Aristote dans les Politiques qui montre que c'est seulement à l'intérieur de la cité et donc grâce aux lois que l'homme peut parvenir au bonheur.

    Corrigé Sujet 3 : Extrait de "Les Essais" de Montaigne

    Question 1

    Il s'agit ici d'un texte de Montaigne où l'auteur aborde le thème de la vérité. Il défend la thèse selon laquelle la vérité est presque impossible à obtenir du fait de la multiplicité et de la variabilité de nos opinions. L'auteur ouvre son texte sur l'idée selon laquelle notre capacité de jugement ne repose pas sur une faculté naturelle, ce qui est à l'origine de la multiplicité des opinions. Cette multiplicité des opinions est à l'origine des désaccords entre les hommes si bien qu'ils sont incapables de parvenir à une vérité universelle. Enfin, l'auteur montre que la diversité des opinions ne concerne pas seulement les hommes entre eux mais aussi chaque homme individuellement car, au cours de notre vie, nous changeons constamment d'opinions.

    Question 2 a)

    Ici la formulation peut prêter à de mauvaises interprétations. L'auteur veut dire que toutes les thèses donnent lieu à des attaques et à des discussions infinies. L'origine de ce phénomène provient de notre capacité de jugement qui est défaillante. Le jugement est la capacité que possède l'homme de choisir lorsque plusieurs options s'offrent à lui. Or, les jugements varient d'une personne à l'autre, ce qui crée une impossibilité d'entente des hommes entre eux et conduit à la remise en cause de toutes les thèses.

    Question 2 b)

    Ici l'auteur insiste sur un point important. Non seulement, les hommes ne sont pas d'accord entre eux mais, plus grave peut-être, ils ne sont pas capable d'être en accord avec eux-mêmes. Cela crée une forme d'incertitude, c'est-à-dire qu'ils sont constamment plongés dans le doute. Cette incertitude n'est pas rationnelle mais plutôt affective puisque chacun la ressent.

    Question 2 c)

    Malgré la variabilité de nos opinions, l'auteur insiste sur un paradoxe. Quand bien même nous savons que les hommes ne sont pas d'accord entre eux et que nous changeons régulièrement d'opinion, nous nous accrochons à nos opinions comme si elles étaient des vérités absolues. C'est là la force des opinions, elles apparaissent presque comme un objet de foi.

    Question 3

    A première vue le changement d'opinion n'est pas un vecteur d'accès à la vérité. Au plus, il y a d'opinions, au plus on s'éloigne de la vérité. Néanmoins, peut-être faut-il distinguer l'ordre de l'opinion et l'ordre de la vérité. Il y a certains domaines pour lesquels on ne peut accéder qu'à des opinions et d'autres où la vérité est possible. Les candidats pouvaient utiliser Montaigne bien évidemment mais également Bachelard qui, dans La formation de l'esprit scientifique, montre que le scientifique, pour parvenir à la vérité, doit rejeter ses opinions.

    => Retrouvez ici les sujets complets du Bac Philo 2019 (PDF et textes complets)

    Consultez aussi :

    Spécial BAC 2019

    : les sujets et conseils de préparation...

    Dates du Bac : épreuve par épreuve

    Corrigés du bac : Les épreuves corrigées par nos profs sélectionnés

    Les sujets probables du Bac : ciblez vos révisions...

    Conseils de révisions : à quelques jours ou heures des examens

    Quiz de révisions du Bac : testez votre niveau matière par matière...

    Les alertes résultats du Bac : officiels et gratuits, en direct des académies...

    Bac de Philo : derrière l'épaule d'un correcteur

    Bac : pourquoi la philo ouvre le bal des épreuves ?

    Alerte Mail Corrigés du Bac :

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    EDC Paris Business School
    Marketing / Communication
    Courbevoie
    IÉSEG School of Management
    Commerce / Gestion / Management
    Lille
    Institut Lyfe (ex Institut Paul Bocuse)
    Tourisme / Hôtellerie / Restauration
    Écully