Bac : les recalés pourront rester dans leur lycée, et leur notes seront conservées

Dès la rentrée de septembre 2016, les lycées auront obligation d’accueillir leurs élèves qui ont échoué au bac. Les recalés pourront aussi garder leur note dans les matières où ils ont obtenu la moyenne.

Toutes fillières confondues, 85 600 élèves sur 703 500 candidats ont échoué au bac en 2015
Toutes fillières confondues, 85 600 élèves sur 703 500 candidats ont échoué au bac en 2015

    C'est une épée de Damoclès en moins au-dessus de la tête des lycéens. D’après un décret paru le 27 octobre 2015 au « Journal officiel », les élèves qui ratent leur bac, leur CAP ou leur BTS pourront d’office redoubler dans leur lycée, sans que ce dernier puisse s’y opposer.

    Une double bonne nouvelle...

    Mieux, comme à la fac, les recalés n'auront pas à repasser les matières dans lesquelles ils ont obtenu la moyenne, et leur emploi du temps pourra d'ailleurs être adapté en fonction des épreuves qu'il leur reste à valider. Par exemple, un élève redoublant pourrait être dispensé de certains cours au profit d'un stage, « avec l'accord de l'équipe pédagogique », précise le ministère de l'Education nationale qui insiste sur le fait que « la présence des élèves à tous les cours reste la règle générale. Le décret permet surtout de la souplesse pour adapter certains parcours ».

    Dans son viseur : les 140 000 jeunes qui quittent chaque année le système scolaire sans diplôme. La mesure, de fait, avait déjà été esquissée l'année dernière dans le cadre du plan de lutte de l'Education nationale contre le décrochage scolaire, et en partie expérimentée pour les élèves de la voie professionnelle. Elle est désormais généralisée.

    Une mesure applicable ?

    Si, sur le principe, tout le monde ou presque est d'accord pour donner une seconde chance aux ados en difficulté, le décret en laisse plus d'un dubitatif quant à sa faisabilité et sa mise en œuvre. « Tout cela reste dans le brouillard le plus complet, juge Philippe Tournier, proviseur au lycée Duruy de Paris et secrétaire général du syndicat des chefs d'établissement SNPDEN-Unsa. Conserver ses notes sur plusieurs années comme cela se fait à la fac est empreint d'un certain bon sens, mais cela ouvre, de fait, un droit à passer son bac en plusieurs fois, et cela n'échappera pas aux élèves, qui risquent de changer leur comportement. »

    Les proviseurs vont perdre le seul vrai moyen de pression...

    Les proviseurs craignent particulièrement de perdre le seul vrai moyen de pression dont ils disposaient jusqu'ici auprès des jeunes perturbateurs ou absentéistes chroniques : la menace de ne pas être repris dans leur établissement en cas d'échec. Car, si les lycées sont tenus d'offrir une place aux redoublants quand ils en ont, la pression démographique dans les grandes villes et particulièrement dans la région parisienne laisse chaque année des élèves sur le bas-côté. Ainsi, en septembre, environ 200 jeunes du Val-de-Marne attendaient encore une affectation dix jours après la rentrée. Pour la fédération des lycéens Fidl, le décret paru la semaine dernière « répond à ce problème majeur » des sans-bahut… tout en ouvrant une autre question : « Comment les établissements sous tension pourront-ils accueillir tout le monde ? » demande Valérie Marty, présidente de l'association de parents PEEP. Rue de Grenelle, on promet que « les moyens nécessaires » seront déployés pour ouvrir des classes là où c'est nécessaire.

    Recalés : les chiffres clés du Bac 2015

    85 600 candidats

    (sur 703 500) ont échoué au bac en juin 2015, toutes filières confondues (12,2 %).

    Les trois quarts des recalés

    au bac obtiennent des notes inférieures à 10/20 dans au moins cinq matières.

    Sept recalés sur dix

    se réinscrivent au bac l’année suivante dans les séries générales et technologiques, mais ils ne sont que trois sur dix dans la voie professionnelle, selon une étude de l’Education nationale menée sur les bacheliers de 2013 et parue en octobre.

    Le taux de réussite

    des redoublants de terminale est plus faible que celui de leurs camarades qui passent leur bac pour la première fois. Les recalés de 2013 ont été 77,8 % à obtenir leur diplôme en 2014 dans les séries générales et technologiques, contre 90,9 % pour l’ensemble des candidats.

    Christel Brigaudeau

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