Bac Techno 2019 : le corrigé d'histoire-géographie (STMG)

Deuxième jour du Bac 2019, l'épreuve d'histoire-géo ce mardi 18 juin pour certaines séries technologiques (dont STMG)

Bac Techno 2019 : le corrigé d'histoire-géographie (STMG)

    Voici les corrigés d'histoire géo STMG, la seconde épreuve écrite pour les séries technologiques

    Consultez ici les sujets du Bac d'histoire-géographie 2019 des séries technologiques en intégralité

    Série Technologique STMG (Coef. 2)

    Durée de l'épreuve : 2h30

    PREMIERE PARTIE

    Questions d'histoire

    Question 1.

    La fin de la Guerre Froide, dont la date symbolique est souvent la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, bouleverse l’Europe car elle entraîne la chute des démocraties populaires à l’Est du mur, en Europe centrale et orientale, alors que l’Union Soviétique disparaît au profit de la Fédération de Russie et de Républiques autonomes (dont, par exemple, les trois pays baltes, Lettonie, Lituanie, Estonie). La recomposition n’est pas que politique, elle est aussi démographique. A court terme, la chute du Mur entraîne de nombreux flux de populations, entre l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest, mais aussi par l’Autriche, entre les pays d’Europe centrale et les pays d’Europe occidentale.

    Mais surtout, la fin de l’opposition entre les deux blocs, celui d’inspiration libérale à l’Ouest, et celui d’inspiration communiste à l’Est, recompose aussi la géopolitique régionale, et permet l’extension de la construction européenne. Alors que la Communauté Economique Européenne avait bâti une alliance politique et économique entre des pays d’Europe occidentale, depuis 1957, la construction européenne s’étend aux ex-pays de l’Est, à moyen terme. La Slovénie rentre par exemple dans l’UE en 1995, les pays baltes en 2004.

    Question 2.

    En Indochine, Hô Chi Minh : il proclame l’indépendance, face à la France, après l’occupation japonaise, de la République démocratique du Vietnam (1945).

    En Afrique, Léopold Sédar Senghor et Félix Houphouët-Boigny : ils créent le rassemblement démocratique africain (1946).

    Question 3.

    Constitution de la Ve République : 4 octobre 1958.

    Référendum sur l’élection du président au suffrage universel : 28 octobre 1962.

    Première alternance : élection de François Mitterrand, 1981.

    Début d’une période de cohabitation. Il y a eu trois périodes de cohabitation en France, celle de 1986-1988 et celle de 1993-1995 sous la présidence de François Mitterrand (premier et second mandat), et celle de 1997-2002, sous la présidence de Jacques Chirac. 1986, 1993 et 1997 sont donc les trois bonnes réponses possibles.

    Questions de Géographie.

    Question 1.

    Centre d’impulsion : lieu du monde (ville, région, pays) où l’on trouve des fonctions de commandement c’est-à-dire une capacité à commander et à influencer les autres dans les domaines politiques, militaires, économiques et culturels.

    Question 2.

    Une firme transnationale est une entreprise possédant au moins une unité de production (pas seulement de commercialisation) à l'étranger. Habituellement, les FTN ont plusieurs unités de production (ou filiale) à l’étranger. Elles peuvent établir un réseaux de relations entre ces filiales, à l’échelle du monde. Une FTN se développe, fonctionne et est gérée à l’échelle du monde et non plus à l’échelle d’un pays : ainsi Danone, Renault, Apple, etc. Néanmoins, le développement international d’une FTN ne met pas fin à son ancrage national. Ainsi, Renault est une FTN française, Apple une FTN états-unienne.

    Question 3.

    SECONDE PARTIE

    Le candidat traitera au choix un seul des 4 exercices

    Exercice 1. Sujet d'étude : L'élection présidentielle, un enjeu majeur de la vie politique française

    Questions :

    1) Montrez l’évolution générale de l’abstention à l’élection présidentielle de 1965 à 2002. (Documents 1 et 2)

    L’abstention à l’élection présidentielle est allée de façon croissante, de 1965 à 2002. Hormis le contre-coup, en 1974, de l’élection précédente en 1969, elle passe de 15% à 24%. Voici comment on peut expliquer la seule chute de l’abstention au premier tour, en 1974. La mort du président Pompidou, élu en 1969 contre le centriste A. Poher, avant le terme de son mandat, provoque des élections anticipées, et permet le retour à un pluralisme bipartisan, avec un candidat de gauche (Mitterrand) et un candidat de droite (Giscard d’Estaing), alors que l’élection de 1969 mettait aux prises deux candidats de droite. Mais après 1974, l’abstention remonte, au premier tour.

    L’abstention croit aussi au 2e tour, en valeur absolue, de 15% à 20%. Cependant, à partir de 1974, elle est beaucoup moins forte au 2e tour qu’au premier tour. Ici encore, c’est l’élection de 1969 qui apparaissait comme une exception, en raison de sa configuration particulière (le binôme Poher-Pompidou). Par contraste, c’est 2002 qui marque la plus forte dimension de l’abstention entre le 1e et le 2e tour. Si l’abstention au 1e tour avait atteint des sommets inégalés, l’abstention au second tour, qui reste forte, se situe cependant à la hauteur de celle de 1995 (entre Chirac et Jospin). Cette diminution de 8 points est en partie dû au fait que pour la première fois, un candidat de l’extrême-droite arrive au second tour de la présidentielle. Par comparaison, le décrochage entre le premier et le second tour de 1981, qui voit l’élection du premier président socialiste de la Ve République, et avait mobilisé les espoirs de toutes les gauches, n’était que de 4,8 points.

    2) Donnez deux particularités de l’élection de 2002 dans l’histoire des élections présidentielles sous la Ve République. (Documents 1 et 2)

    - L’abstention au premier tour, en 2002, était un record : 28,4%.

    - Jamais la diminution de l’abstention n’aura été aussi forte entre le premier et le second tour : on passe de 28,4 % d’abstention à 20,3% d’abstention, soit une diminution de 8 points.

    - Pour la première fois, elle met aux prises au second tour le candidat d’un parti républicain (ici de droite, J. Chirac) en face d’un parti d’extrême-droite, antiparlementariste et antirépublicain (J-.M Lepen, pour le Front national).

    On peut donc supposer qu’il y a eu un réflexe de défense de la démocratie : un quart environ de ceux qui n’avaient pas voté au premier tour sont allés votés au second tour.

    3) Quels sont les différents facteurs de l’abstention record aux élections présidentielles de 1969 et 2002 selon le journaliste ? (Document 2)

    Pour le journaliste, qui écrit entre les deux tours, et qui donc cherche à trouver les raisons de l’abstention record au premier tour de l’élection de 2002, il y a des causes structurelles et conjoncturelles.

    - Conjoncturellement, la date du scrutin, qui tombe sur une période de vacances, où potentiellement une partie des votants ne se trouve pas sur son lieu de résidence ou n’a pas fait de procuration : « Sans doute les congés scolaires de la zone A et C expliquent-ils en partie ce phénomène ».

    - Conjoncturellement également, en 2002, le « nombre des indécis », c'est-à-dire ceux qui ne savent pas pour qui aller voter. L’indécision souligne la diminution des convictions politiques ou du sentiment d’affiliation d’un citoyen à un parti, ou à ses idées. Mais elle peut également renvoyer au nombre de partis présentant des candidats.

    - Conjoncturellement, pour 1969, il fait un lien entre la forte abstention et l’absence de candidat de gauche au second tour, c'est-à-dire à une alternative politique entre deux candidats de droite, l’un centriste, l’autre modéré. Il met en contraste l’abstention, qu’il attribue implicitement aux électeurs de gauche qui ne se sont pas reconnus dans le scrutin, avec la force du Parti communiste à l’époque (21%).

    - Structurellement, il évoque la désaffection du scrutin, ou « asthénie » de la démocratie, chez les citoyens. Si la démocratie est un régime bien implanté, les citoyens ne se sentent plus l’obligation d’aller voter pour défendre un régime, en même temps qu’ils ne se reconnaissent pas ou plus dans l’offre politique.

    4) Expliquez ce que l’abstention révèle des rapports des citoyens au politique. (Document 2)

    L’abstention souligne une désaffection des citoyens à l’égard de la politique. Soit, ils ne voient plus l’utilité du scrutin, ou font passer le devoir du vote après d’autres préoccupations personnelles (c’est l’hypothèse du journaliste lorsqu’il corrèle l’abstention avec les zones de départ en vacances). Soit, ils ne se reconnaissent plus dans les partis politiques représentés lors des scrutins : c’est l’hypothèse du journaliste lorsqu’il suppose l’abstention des électeurs de gauche face à l’élection de 1969, entre deux représentants de la droite.

    Ainsi, l’abstention peut être perçue comme une réaction de passivité à l’égard de la démocratie, c’est ce que le journaliste évoque encore à travers l’ « asthénie » structurelle de la démocratie, qui ne touche pas seulement la France, mais toutes les démocraties occidentales – il serait intéressant de comparer avec les taux d’abstention, pour d’autres élections, dans d’autres pays d’Europe. Mais l’abstention peut aussi faire figure de fronde, c'est-à-dire de refus de participer au jeu politique, dans lequel on ne se reconnait plus et que l’on ne veut plus cautionner par son vote. C’était par exemple l’idée avancée par le mouvement des Gilets Jaunes, qui s’accompagnait d’un fort antiparlementariste, mais qui n’a pas percé lors des élections européennes. Enfin, notons un paradoxe : les partis anti-parlementaristes, qui critiquent la représentation du peuple par un corps politique de députés, font de très bons scores lors des scrutins présidentiels, au suffrage direct, dans la mesure où ceux-ci sont censés incarnés la « démocratie directe ». Autrement dit, voter pour un candidat « anti-républicain » est une autre forme de fronde et de critique du fonctionnement politique.

    Ce sont ces représentations politiques de l’abstention auxquelles fait allusion le journaliste, lorsqu’il évoque l’affrontement Le Pen / Chirac au second tour. Il espère un sursaut des citoyens, contre la désaffection du suffrage universel, qui garantit le fonctionnement républicain du pays.

    5) Pourquoi l’élection présidentielle est-elle un moment majeur dans la vie politique française sous la Ve République ?

    L’élection présidentielle est un moment majeur dans la vie politique française de la Ve République, car elle se fait au suffrage universel direct, selon une disposition d’octobre 1962, actualisée pour la première fois en 1963. Auparavant, l’élection présidentielle était indirecte, et reposait sur les parlementaires. Elle permet au peuple de choisir le chef de la nation, qui nommera à son tour le chef du gouvernement (premier ministre), qui composera le gouvernement. Par ailleurs, c’est le président de la République qui décide de l’orientation politique de la nation. C’est donc un moment-clé dans la vie politique du pays. Mais c’est aussi un moment-clé dans le rapport des citoyens à la politique : ils déterminent directement l’orientation du pays en choisissant leur président.

    La réforme de l’élection présidentielle, qui n’était pas prévue dans la Constitution de la Ve République en 1958, mais est une réforme passée en 1962, change aussi les rapports de pouvoir entre exécutif et législatif. Si le Parlement est hostile, le Président peut le dissoudre immédiatement, de sorte que le Parlement fait figure de simple « chambre d’enregistrement ». Cependant, les élections parlementaires qui suivent les dissolutions du Parlement ne confirment pas toujours l’orientation politique d’un président. Elles peuvent aboutir à une situation de cohabitation, comme en 1997, sous Jacques Chirac, qui doit prendre Lionel Jospin comme Premier Ministre, à la suite de la victoire de la gauche plurielle, aux élections parlementaires anticipées.

    Exercice 2 / Sujet d'étude :

    Les femmes dans la société française.

    Questions :

    1) Quels progrès ont été réalisés dans le domaine de l’égalité entre hommes et femmes en politique sous la Ve République ?

    Progression du point de vue de l’égalité dans les droits politiques, principalement :

    - Droit de vote des femmes.

    - Droit d’éligibilité (les femmes peuvent être élues).

    - Mesures de sanction visant à favoriser la parité en politique : pénalités pour les partis qui ne présentent pas assez de femmes.

    Le texte, qui insiste sur l’enjeu politique, ne mentionne pas les acquis sociaux de la lutte pour les droits des femmes : par exemple, le droit à l’avortement et la légalisation de la contraception (pilule) qui permet aux femmes d’avoir une sexualité maîtrisée – quand bien même la question ne concerne pas seulement les femmes. On peut aussi penser aux acquis en termes de droits parentaux, mais souvent, ils sont marqués par une asymétrie entre hommes et femmes, et sont loin d’être paritaires (comme le congé maternité).

    2) Quelles inégalités entre hommes et femmes subsistent dans la société française actuelle ?

    Subsistent les égalités socio-économiques en dépit des efforts en termes de droits politiques.

    Inégalités économiques au travail : différence de salaire, et rapport à la précarité au travail (temps partiel, contrats à durée déterminée).

    Inégalités sociales : prise en charge des enfants, en particulier à la naissance (asymétrie des congés parentaux, entre congés de paternité et de maternités) et lors d’un divorce (pension alimentaire).

    Violences faites aux femmes, en milieu familial (violences conjugales) ou dans la société (formes latentes ou ouvertes de sexisme).

    Ainsi, l’enjeu de l’égalité hommes-femmes n’est pas seulement une égalité théorique de droits, devant la loi, notamment en termes de participation à la vie politique, mais aussi une égalité en pratique, dans les relations sociales.

    3) Quels sont les objectifs de ce discours ?

    Célébrant le 70e anniversaire du droit de vote et d’éligibilité des femmes, le président de la République, François Hollande, entend réactualiser la lutte. Il fait mémoire des acquis politiques en termes de droits, pour les femmes, tout en soulignant les limites de fait de cette égalité de représentation, y compris en politique (c’est l’enjeu implicite de sa référence au système de pénalité des partis insuffisamment paritaires dans leurs représentants). Par ailleurs, il entend remobiliser ce combat, et le porter sur le terrain social, notamment dans le champ du travail et dans le champ des relations sociales.

    On passe ainsi de la commémoration des droits politiques à l’engagement au nom de droits socio-économiques – tout en soulignant la différence entre l’engagement au nom de valeurs et la situation de fait, qui reste fortement asymétrique.

    4) Montrez l’évolution de la place des femmes dans la société française sous la Ve République.

    Sous la Ve République, on peut parler d’une émancipation de la place des femmes, dans la famille, dans la société, au travail et en politique. En entendant « société » au sens large, on peut examiner chacun des trois premiers domaines cités.

    - Famille : réforme du régime matrimonial, loi sur le divorce par consentement mutuel

    - Société : droit à l’avortement (loi Weil, 1975) ; mobilisation contre les violences faites aux femmes (par exemple, Manifeste des 313 contre le tabou du viol, en 2012, après le manifeste des 343 « salopes », en 1971, de femmes reconnaissant avoir avorté, alors que l’avortement était encore illégal).

    - Travail : promotion de l’égalité hommes-femmes au travail (ex : loi Roudy, 1983). ; mais aussi accession des femmes à un certain nombre de postes de direction d’entreprises (Anne Lauvergeon, à la tête d’Areva, 2001-2011) ; de même on peut penser à la féminisation de métiers considérés auparavant comme masculins (astronaute), ou à la féminisation du sport.

    - Politique : outre le droit de vote de 1944, augmentation de la part des femmes dans le corps politique. Ainsi, Yvette Chassagne est la première femme préfet en 1971 ; Ségolène Royal, la première femme candidate à la Présidentielle présente au second tour en 2007.

    Exercice 3 / Sujet d'étude :

    Les migrations internationales.

    Questions :

    1) Justifiez que la Chine est à la fois un pays de départ et un pays d’accueil.

    Le document illustre la place de la Chine comme foyer de départ et d’accueil pour les migrations (temporaires ou définitives) d’étudiants.

    - La Chine est foyer de départ : migrations vers les pays de l’Ouest, principalement nord-américains (Etats-Unis et Canada) ou d’Europe, anglophones (Grande-Bretagne). « Au cours de l’année universitaire 2015/2016, la Chine […] figurait parmi les 10 premiers pays d’origine des étudiants internationaux aux États-Unis, la Chine comptant à elle seule plus de 300 000 étudiants dans ce pays ». Il s’agit de migrations à l’échelle mondiale, (migrations transcontinentales)

    - La Chine est foyer d’accueil, à l’échelle régionale (l’Asie du Sud-Est) en accueillant des étudiants asiatiques, notamment de Corée du Sud, premier contingent (migrations régionales, entendues ici au sens des macro-régions).

    On peut élargir par nos connaissances, ces cas d’études portant sur un type de migration très spécifique (les étudiants), aux autres flux migratoires, notamment professionnels. Cependant, à l’échelle asiatique, la Chine, malgré son boom économique, reste une destination secondaire par rapport aux pays du Golfe Persique, qui polarisent l’essentiel de ces flux. (Par ailleurs, on peut aussi rappeler l’importance des « migrations » intérieures, sans passage de frontières, en provenance de la Chine intérieure vers la bordure côtière. Les flux de travailleurs en Chine sont principalement chinois).

    2) Donnez la définition de « réfugiés ».

    Un réfugié est une personne qui a dû fuir son pays afin d'échapper à un danger (guerre, persécutions, catastrophe naturelle). Le statut des réfugiés a fait l’objet d’une première définition lors de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. Elle craint d’être persécutée du fait de son appartenance communautaire, de sa nationalité, de sa religion, de son appartenance à un groupe social ou à ses opinions politiques. Elle ne peut réclamer la protection de son pays d’origine, ou y retourner, du fait de cette crainte.

    3) En vous appuyant sur deux exemples, montrez que les migrations asiatiques s’effectuent à l’échelle mondiale et à l’échelle régionale.

    Les migrations asiatiques illustrent la mondialisation et sa complexité, car elles sont multi-scalaires, c'est-à-dire qu’elles se développent en même temps à plusieurs échelles.

    - Ainsi, à l’échelle régionale, les pays du golfe persique polarisent une partie des flux économiques de travail. Ces migrations de travail, très anciennes (à l’échelle du demi-siècle) ont vu leurs foyers de départ traditionnels (Inde, Pakistan, les pays les plus proches) à tout le bassin de l’Asie du Sud (Sri-Lanka, Bangladesh).

    - Mais ces migrations ne se cantonnent pas à l’échelle régionale, les flux de la migration économique sont mondiaux. On peut par exemple penser à l’existence de la diaspora philippine. Les flux migratoires depuis les Philippines partent à la fois vers les Pays du Golfe, vers Israël, et vers les pays occidentaux, européens et nord-américains. On estime ainsi à 11% le nombre de Philippins qui habitent en dehors des Philippines, en 2012. Il s’agit principalement de personnes (souvent des femmes) travaillant dans le service à la personne (garde d’enfants, assistance des personnes âgées, ménage), parfois sans contrat de travail et donc soumis à leurs employeurs.

    De même, l’exemple des migrations étudiantes en Asie, à partir de la Chine, permet de montrer un autre aspect de la complexité des migrations à l’échelle mondiale : les foyers de départ peuvent aussi être des foyers d’accueil.

    4) Quelles sont les motivations des migrants ?

    Le texte insiste sur les migrations à motif économique : « la perspective de salaires plus élevés et de possibilités d’emploi accessibles s’est traduite par une forte augmentation de départs de la sous-région ces dernières années », c'est-à-dire trouver du travail, en cas de pression sur le marché du travail national, ou obtenir de meilleurs salaires.

    Dans cette perspective, on peut aussi évoquer les migrations étudiantes : la migration géographique s’accompagne d’un espoir de trajectoire d’ascension sociale (se former pour obtenir un meilleur métier). Ce faisant, elle souligne aussi le développement et la massification des classes sociales moyennes et aisées en Asie, capables d’envoyer leurs enfants se former à l’étranger – ce qui était, historiquement, réservé auparavant à une minorité.

    Cependant, le texte ne dit mot d’un autre type de migration, celui des migrations forcées, pour des raisons politiques ou environnementales : ce sont celles des réfugiés. Les flux de départs de réfugiés ont façonné l’histoire de l’Asie du Sud-Est : on peut penser aux boat people, fuyant le Vietnam communiste dans les années 1970, aux tentatives de départ des cambodgiens, devant le génocide perpétré par les Khmers Rouges, des années 1970 aux années 1990 (mais l’exil a été très restreint). Enfin, on pensera à une dernière catégorie de migration, plus récente, celle des réfugiés environnementaux, qui a été mobilisé notamment pour les réfugiés du Bangladesh, devant les inondations de leur pays.

    5) Expliquez comment les migrations internationales participent à la mise en relation des territoires.

    Les migrations internationales ont des impacts sur la vie individuelle des migrants, mais aussi sur les sociétés qu’ils quittent et dans laquelle ils arrivent.

    - A l’échelle individuelle, la stabilisation d’un migrant dans un nouveau pays peut engendrer sa demande de naturalisation, sa présence sur le territoire pour une longue durée, même sans naturalisation, (titre de séjour légal, ou migration illégale), et la construction d’une famille, dont les enfants sont nés sur le sol du pays d’accueil, et qui peuvent être, en fonction des dispositions des Etats, est directement citoyens de ce pays (droit du sol). De la sorte, la migration peut conduire à l’établissement de familles binationales, sur plusieurs générations (que les parents aient ou non la nationalité de leurs enfants). Dans certains cas, on parle de diaspora, lors que la population d’un pays vit dans des proportions significatives en dehors des frontières nationales : diaspora libanaise, philippine, chinoise, etc.

    - La migration individuelle a donc des conséquences sur les sociétés. Le lien n’est pas rompu avec le pays d’origine. Il faut penser par exemple à la rente migratoire, c'est-à-dire aux revenus gagnés à l’étranger par les migrants, et envoyés à leur famille aux pays. Ainsi, les migrations internationales participent à la solidarité des territoires les uns avec les autres. Ces rapatriements de fond permettent de réduire la pauvreté au pays. Le texte donne l’exemple de leur impact en Inde : « de fait, les pays d’Asie du Sud comptent parmi les principaux pays destinataires de rapatriements de fonds dans le monde. En 2016, les fonds rapatriés en Inde s’élevaient à 62,7 milliards de dollars É.-U., le montant le plus élevé dans le monde ».

    - Elle participe au métissage des sociétés, au sens de la découverte, de la coexistence et des interactions entre des cultures différentes, en même temps qu’elle contribue, en parallèle à la diffusion d’une culture mondialisée, dont les standards et les références, qu’il s’agisse de références culturelles ou d’objets, sont les mêmes d’un bout à l’autre du globe.

    Exercice 4 / Sujet d'étude :

    Transports et routes maritimes

    Questions :

    1) Décrivez l’organisation du transport et des routes maritimes en Méditerranée. (Documents 1 et 2)

    L’axe majeur du transport méditerranéen est un axe Ouest/ Est ou Est/ Ouest, du détroit de Gibraltar au Canal de Suez. Il souligne l’internationalisation des routes maritimes. En effet, le commerce intra-régional, sur le pourtour méditerranéen, ou entre les rives Nord et Sud de la Méditerranée, a diminué au profit d’échanges macro-régionaux ou mondiaux, notamment entre l’Europe du Nord (Rotterdam) et les pays du Golfe persique (enjeu du pétrole et des flux énergétiques).

    On pourrait en revanche critiquer la carte n.1 qui n’indique pas les flux Nord-Sud, entre l’Afrique et l’Europe, que met au contraire en valeur le document 2, en évoquant le port de Tanger, au Maroc. Ces flux Nord/ Sud sont bien réels, et largement diversifiés : ils concernent le transport de marchandises, pour l’industrie (Siemens), l’industrie des biens de consommation (Renault), l’agroalimentaire (Coca, Danone).

    Qu’il s’agisse des flux E/O ou N/S, ce qu’il faut retenir, c’est que la Méditerranée ne fonctionne plus comme un système régional, entre ses deux rives, mais s’intègre à un système mondial, dont elle est partie prenante. Les ports de commandement de ce commerce sont de plus en plus extérieurs à la Méditerranée, mais situés dans le Nord de l’Europe (Hambourg, Amsterdam, Rotterdam, et le Havre).

    Ce commerce s’articule autour de hubs, c'est-à-dire des ports de transbordement, qui permettent de convertir le transport maritime en transport par la route ou le rail. Sans surprise quatre des plus gros hubs se situent de part et d’autre du détroit de Gibraltar à l’Ouest (Tanger Med et Algésiras), et sont accolés au trafic du canal de Suez, à l’Est, pour Damiette et Port-Saïd. En dehors de Malte, qui au milieu de la Méditerranée, se trouve encore sur l’axe principal de transport, les deux ports de Gioia Tauro et Tarente, en Italie, se trouvent secondarisés, en termes d’importance du trafic, quand bien même Tarente, fondée par les Grecs au VIIIe siècle avant JC, a eu un rôle historique dans le développement du commerce antique en Méditerranée. Enfin, dernier point illustrant la mondialisation du transport maritime, c’est la présence d’armateurs internationaux dans ces ports : Maersk et CMA CGM sont les deux plus importants.

    2) Identifiez les aménagements qui favorisent le développement du port de Tanger. (Document 2)

    Le développement du port de Tanger repose sur une double série d’aménagements, pour renforcer les aménités du port.

    - Du point de vue logistique, des aires réservées aux activités de transbordement, c'est-à-dire au passage du transport par mer (naval) à la route ou au rail. Ceci implique des aménagements en termes de grues et d’espace de stockage des conteneurs. En effet, la conteneurisation a participé à la standardisation des échanges de marchandises, ce qui a en retour, facilité les échanges et permis leur augmentation. La présence de plusieurs armateurs internationaux souligne à la fois l’attractivité logistique du port et participent à la qualité de ses infrastructures, coûteuses.

    - Du point de vue économique, Tanger a également développé différents types de zones franches (exemptions de taxes), de zones d’activités industrielles, ou d’outsourcing (en favorisant la sous-traitance) pour attirer les entreprises, qui transforment sur place les marchandises reçues. L’enjeu ici est de diminuer les coûts de transport (en temps et en argent) et de favoriser par la proximité la rapidité des processus de production et de commercialisation. Ceci s’est traduit par l’implantation massive de FTN, d’origine européenne (Danone, Lesieur), mais aussi nord-américaine (Coca), dans une logique véritablement mondialisée des échanges.

    3) Justifiez l’affirmation suivante : « les aménagements du port de Tanger Med renforcent l’attractivité du Maroc ». (Documents 1 et 2)

    Les aménagements du port renforcent l’attractivité du Maroc de plusieurs manières :

    - D’une part, le Maroc profite de son hub portuaire pour chercher à développer l’industrie dans son pays, en s’appuyant sur les FTN. De fait, la sous-traitance industrielle a été l’un des fleurons de l’industrie marocaine, depuis son indépendance (ex : industrie textile). Mais ici, on note la diversification vers une pluralité de secteurs d’activités (industrie automobile) et vers une pluralité de FTN. Par exemple, la présence de Coca-Cola marque un changement dans l’organisation du commerce agro-alimentaire, historiquement caractérisé par une faible transformation sur place, et principalement orienté dans un sens N/S, de part et d’autre de la Méditerranée. Désormais, le commerce est mondialisé, et le Maroc cherche de plus en plus à développer les activités de transformation sur place.

    - D’autre part, le hub de Tanger s’inscrit dans une politique volontariste de défiscalisation : les zones franches, créées pour attirer des entreprises et donc pour favoriser l’emploi local, impliquent que l’Etat renonce à la perception de taxes.

    4) Expliquez que les grands ports et les grandes routes maritimes jouent un rôle majeur dans la mondialisation.

    Il faut tout d’abord rappeler que les transports maritimes sont à la fois un facteur et un reflet de la mondialisation, dont on peut dire qu’ils sont l’un des réseaux structurants de la mondialisation. Ils représentent 90% du trafic international des marchandises, et sont responsables de la croissance du commerce international : entre 1970 et 2001, les flux du transport maritimes ont été multipliés par 5. De ce fait, grands ports et grandes routes maritimes ont un rôle central dans la mondialisation.

    Le transport maritime est contraint par des éléments géographiques : certains points de passage sont obligés, ou aménagés pour, tel le détroit de Gibraltar ou le canal de Suez. C’est ce qui explique la concentration du trafic dans un petit nombre de ports, qui sont aussi les mieux équipés. Ainsi, les routes maritimes sont fortement hiérarchisées, de même que le commerce maritime internationale. Parmi les centres de commande ou centres d’impulsion à l’échelle mondiale, on peut trouver la façade littorale de l’Asie du Sud-Est, puis la Northern Range. La Méditerranée a donc été devancée.

    La mondialisation a conduit à une évolution de l’aménagement des ports et des routes maritimes. On a cherché les voies maritimes les plus courtes, d’où le creusement des canaux dans les détroits, au début du 20e s (Panama, Suez). Mais surtout, les ports ont dû s’adapter à l’augmentation et à la standardisation du trafic maritime, avec les porte-conteneurs. Autre conséquence de la mondialisation des flux maritimes, et de la part de ceux-ci dans le commerce global, la littoralisation de l’économie et des activités. Les hubs portuaires concentrent les activités, non seulement de transbordement, mais aussi de production, de transformation et d’échanges. De la sorte, les grands ports ont des fonctions de structuration des échanges, en tant que centres d’impulsions, tandis que les ports les plus petits, ou ne bénéficiant pas des capitaux nécessaires pour faire des aménagements très coûteux, ou situés sur des voies maritimes moins empruntés, se trouvent relégués à des fonctions secondaires.

    En ce sens, la mondialisation renforce la hiérarchisation des voies de commerce et creusent les inégalités entre les ports.

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