Bachelors. Les écoles d'ingénieurs s'ouvrent elles aussi aux diplômes en 3 ans

Elles ont tardé à franchir le pas mais le mouvement est bien lancé. Les filières techniques s’ouvrent largement aux diplômes en trois ans

Bachelors. Les écoles d'ingénieurs s'ouvrent elles aussi aux diplômes en 3 ans

    Le ton a été donné par l'école Arts et Métiers en 2014 puis l’École Polytechnique elle-même qui, non sans créer une certaine surprise, a lancé il y a quelques années son propre bachelor. Un programme un peu spécial, il est vrai, car l’X le destine en grande majorité aux étudiants internationaux. Mais il a fait des émules : « Il fallait proposer une offre nouvelle mieux adaptée à l’évolution des parcours d’études, capable de créer des passerelles entre les formations mais aussi avec les établissements étrangers », juge Antoine Bonte, adjoint au directeur des études d’ESTP Paris (École spéciale des travaux publics). Pour l’heure, l’école ne compte aucun bachelor. En septembre prochain, elle en proposera deux : l’un en Management de la construction, l’autre en Architecture et ingénierie.

    Vrai besoin économique

    L’essor des bachelors répond à un besoin latent de l’économie : celle de techniciens supérieurs, équivalents du fameux Mittelstand allemand (que l’on peut traduire par cadre intermédiaire), dont les entreprises françaises manquent. Cesi École supérieure de l’alternance a ainsi choisi de déployer huit bachelors, chacun axé sur un type de métiers : responsable Qualité sécurité environnement, responsable en Ingénierie des logiciels… « Les entreprises accueillent très positivement ce nouveau format en trois ans », note Frédéric Meunier, directeur général d’Efrei Paris, école d’ingénieurs informatique, qui propose aujourd’hui un bachelor et en ajoutera trois nouveaux à son catalogue dès la rentrée.

    Le chiffre: 474 000 recrutements pour des fonctions numériques ont été réalisés l'année dernière

    Source: Syntec, 2019

    Ouvrir les portes

    Le niveau bac +3 répond enfin aux nouvelles exigences des étudiants, désireux de pouvoir construire leur parcours comme ils l’entendent, sans forcément passer par la case prépa, ni s’engager sur cinq ans dans un cursus unique.

    « Proposer un premier niveau de sortie en trois ans est devenu indispensable », estime Antoine Bonte. Et Frédéric Meunier insiste sur la belle occasion de s’adresser à des profils qui ne se dirigeaient pas spontanément vers la filière ingénieur jusqu’alors : « Écoles comme entreprises cherchent des parcours différenciés, des jeunes qui ont découvert plusieurs domaines, pas uniquement scientifiques et techniques. » Un besoin de talents transversaux particulièrement présent dans les métiers du digital.

    Nouvelles synergies

    Pour le satisfaire, Efrei Paris et Isit, l'institut de management et de communication interculturels, nouent à la rentrée un nouveau partenariat. Ensemble, ils proposent le bachelor International Communication Management & Creative Technology. « Une offre originale, explique Frédéric Meunier, qui allie notre enseignement technologique à celui de la communication et de la linguistique dispensé par l’Isit à Paris. »

    L’idée de cette formation, qui réunira deux publics fort différents, part d’un constat : « Aujourd’hui, le même projet peut réunir un développeur à Dublin, un graphiste à Moscou et un rédacteur à Paris. D’où l’importance de savoir dia loguer, tant entre différentes langues que différentes expertises », analyse encore le directeur général de l’Efrei.

    Il s’agit aussi d’apprendre à cumuler deux casquettes – technologie et marketing. Autrefois bien séparées en entreprise, ces domaines ne vont désormais plus l’un sans l’autre.

    Par Nicolas Chalon.

    « L’enseignement est tourné vers la réalité des entreprises  »

    Baudoin Kana étudiant en bachelor web et mobile à ECE Paris, école d’ingénieurs

    Pourquoi avez-vous choisi un bachelor ?

    J’ai commencé mes études par un BTS SIO (Services informatiques aux organisations), avec l’idée de poursuivre en école d’ingénieurs. Cependant, les établissements qui m’intéressaient vraiment ne recrutaient pas de BTS, ou très peu. La possibilité d’y entrer en bachelor était une excellente opportunité pour moi. J’ai donc passé des entretiens, puis intégré le bachelor Web et Mobile de l’ECE Paris, directement en troisième année.

    L’enseignement est-il différent que pour les autres ingénieurs ?

    Il y a quelques nuances importantes. La première année d’un Programme grande école d’ingénieurs est très axée sur les mathématiques et la physique. En bachelor, nous nous concentrons davantage sur l’aspect technologique pur, la programmation et la gestion de projet. L’enseignement est un peu plus concret, tourné vers la réalité des entreprises.

    Que pensez-vous de votre formation ?

    J’apprends énormément de langages de programmation et j’ai le sentiment de devenir chaque jour plus professionnel. J’étudie en alternance, ce qui rend le cursus encore plus opérationnel et enrichissant. Cela me plaît tant que, malgré un planning chargé, je n’ai pas du tout l’impression d’aller au travail chaque matin !

    Vous êtes déjà professionnel, en somme…

    Pas tout à fait encore, je progresse. Mais tout me laisse penser que j’ai fait les bons choix d’orientation, car mon profil intéresse déjà les entreprises, j’ai reçu quelques propositions d’embauche !

    Allez-vous les accepter ?

    Non, car mon parcours d’études n’est pas terminé. L’an prochain, mon objectif est de rejoindre le cursus ingénieurs classique pour les deux dernières années. Je devrai donc passer des concours pour le faire, celui de l’ECE Paris en tête.

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