Brevet 2019 : le corrigé de l’épreuve de français (1ère et 2ème partie)

Première épreuve et premier corrigé du Brevet 2019 : l’épreuve de français en deux parties (pause de 15 minutes entre les 2 parties). Voici le corrigé pour la série générale.

Brevet 2019 : le corrigé de l’épreuve de français (1ère et 2ème partie)

    Les corrigés du français sont en ligne pour cette première épreuve du brevet 2019 en série générale

    Rappel : l’épreuve de Français du brevet des collèges se découpe en deux temps depuis 2017.

    Avis du correcteur : les phrases doivent être entièrement rédigées.

    Le sujet inverse le traitement traditionnel des deux parties grammaticales et de compréhension de l’œuvre, ce qui permet à l’élève de s’approprier de façon plus efficace le texte en passant par la réflexion sur la langue. En outre, les questions de grammaire restent classiques, mais les questions de compréhension suscitent un grand sens de l’analyse des élèves et peuvent être parfois un peu difficiles à traiter dans le détail.

    1ère partie - Travail sur le texte littéraire et l’image

    Toutes les réponses doivent être rédigées et justifiées à l’aide de citations du texte.

    1] Grammaire et compétences linguistiques

    1.

    a. Le groupe complément d’objet de « savourait » est « l’unique friandise chaude et parfumée d’huile forte qu’il leur laissait. » La formulation de la question invitait à retrouver un groupe nominal avec toutes ses expansions possibles.

    b. Le groupe complément d’objet peut être remplacé par le pronom « la » : « L’usage était alors qu’il offrît une frite à chacun des camarades, qui la savourait religieusement. »

    c. Le nom commun « friandise » comporte plusieurs expansions du nom de nature différente : « unique » et « chaude » sont des adjectifs qualificatifs ; « parfumée » est un participe passé à valeur adjectivale ; « qu’il leur laissait » est une proposition subordonnée relative.

    2.

    Les deux groupes soulignés peuvent être remplacés par « Après que le festin fut terminé, quand plaisir et frustration furent aussitôt oubliées ». La transformation impose la restitution d’un verbe conjugué dans chacune des deux propositions subordonnées conjonctives.

    3.

    Cette question correspond à un exercice de réécriture. Il faut éviter les fautes de copie et mettre, comme l’y invite la question, le passage au pluriel : il fallait être vigilant au changement de pronom personnel, aux accords sujet-verbe, des adjectifs ou participes passés épithètes ou apposés au nom ou au pronom et aux déterminants, ici aux adjectifs possessifs.

    Si par hasard deux d’entre eux avaient la pièce nécessaire, ils achetaient un cornet, avançaient gravement vers la plage, suivis du cortège respectueux des camarades et, […], plantant leurs pieds dans le sable, ils se laissaient tomber sur les fesses, portant d’une main leur cornet bien vertical et le couvrant de l’autre ».

    2] Compréhension et compétences d’interprétation

    Remarque : les phrases doivent être entièrement rédigées.

    4. a. Les deux groupes nominaux, « la plupart du temps », utilisé deux fois (l. 1 et 11), et « l’usage » (l. 7), ainsi que l’emploi de l’imparfait d’habitude ou de répétition (« achetait », avançait », « se laissait ») indiquent qu’il s’agit d’une scène qui se répète plusieurs fois.

    b. Ce moment est particulièrement important pour les enfants, car il s’agit d’un moment de partage, celui d’un cornet de frites, sur la plage : « L’usage était alors qu’il offrît une frite à chacun des camarades » (l. 7), « on suppliait le repu de bien vouloir les partager » (l. 11). Les enfants se contentent même des miettes, « des débris de frites ». Le plaisir naît d’une enfance marquée par la pauvreté : « le petit groupe n’avait même pas l’argent nécessaire ». Tous partagent le plaisir de déguster une frite ou les miettes du cornet acheté par l’un d’entre eux : « savourait » est répété deux fois.

    5. a. Les enfants sont heureux de se baigner dans la mer comme l’indiquent la vitesse avec laquelle ils se jettent à l’eau : « la course » (l. 13), « en quelques secondes » (l. 15), « l’instant d’après » (l. 16), « courant de la plage à la mer » (l. 23). Ils manifestent aussi leur bonheur en criant de joie « une joie qui les faisait crier » (l. 19). L’accumulation des participes présents indique aussi cette enthousiasme, ce bonheur d’être dans l’eau à travers leurs jeux (« nageant vigoureusement et maladroitement, s’exclamant, bavant et recrachant, se défiant à des plongeons ou à qui resterait le plus longtemps sous l’eau » (l. 14-17).

    b. Les enfants sont changés par la baignade, car ils ont le sentiment d’être les rois du monde « ils régnaient sur la vie et sur la mer ». Ils profitent de ces instants de joie, de bonheur, que leur offrent le soleil et la mer. Ils se sentent riches de ce que leur apporte la nature à travers cette baignade (« ce que le monde peut donner de plus fastueux » l. 21), comme l’illustrent l’emploi de la comparaison « comme des seigneurs assurés de leurs richesses irremplaçables » et de la métaphore « la gloire de la lumière ». Leur bonheur leur fait perdre tout repère temporel : « Ils en oubliaient même l’heure » (l. 23).

    6. Ce passage décrit la fin de la baignade qui correspond à la fin de la journée. Les jeux se terminent à la tombée de la nuit qui est annoncée par le vol des oiseaux, le changement du paysage « le ciel, vidé de la touffeur du jour, devenait plus pur ». La répétition du verbe « devenait » indique cette transformation successive et rapide du jour à la nuit : « déjà » « rapide crépuscule d’Afrique ». Cette rapidité est aussi marquée par la séparation expéditive et brutale du groupe : « c’était la débandade, l’adieu rapide ». Chaque enfant regagne sa famille avec précipitation : « couraient », « galopaient hors de souffle ». Le temps du partage est fini, chacun se désolidarise du groupe « sans se soucier des autres » : c’est chacun pour soi. Le retour dans les familles le soir fait contraste avec le bonheur de la journée : la brutalité de ce retour se traduit notamment par l’accueil de Joseph et de Jacques chez leurs parents : « la main leste » (l. 32).

    7. Le titre du premier moment de la journée doit faire apparaître le moment de partage autour du cornet de frites sur la plage : « Le plaisir procuré par le partage du cornet de frites sur la plage ».

    Le second moment évoque « Le bonheur partagé de la baignade dans la mer », tandis que le dernier temps est consacré au « Retour brutal à la réalité à travers la séparation du groupe à la tombée de la nuit ».

    8. La photographie de Robert Doisneau intitulée « La voiture fondue » est une photographie datée de 1944, en noir et blanc, qui représente au premier plan un groupe d’enfants jouant dans une épave de voiture sans doute dans la décharge ou le terrain vague d’une ville que l’on aperçoit au loin.

    Plusieurs points peuvent être relevés (quelques éléments de réponse)

    - Le noir et blanc se veut nostalgique et s’associe à la représentation du souvenir : tout comme l’extrait d’Albert Camus, la photographie renvoie aux jeux de l’enfance, à une époque éloignée de la nôtre (modèle de la voiture, coiffure des enfants).

    - Les enfants prennent possession de la voiture : un garçon est assis sur le capot, un autre est installé derrière lui sur le toit, tandis que les autres sont à l’intérieur de la vieille carcasse : l’un d’entre eux est au volant, comme s’il la conduisait et se retourne vers ses camarades de jeux positionnés à l’arrière.

    - Les deux premiers assis sur le véhicule semblent regarder devant eux et dominer l’espace. Ils jouent loin des immeubles de la ville qui sont visibles en arrière-plan. Ils apparaissent comme seuls au monde, éloignés de la surveillance des adultes, tout comme dans le souvenir d’enfance de Camus : « Ils régnaient sur la vie ».

    - La pauvreté qu’évoquent les détritus, et autres débris de la carcasse de la voiture sur le sol en premier plan, n’empêche pas les enfants de jouer et de profiter de ce moment privilégié de jeux. Le décor rappelle la « vieille baraque démantibulée » (l. 4-5) et la « maçonnerie à demi détruite » (l. 14) du texte d’Albert Camus.

    2ème partie - Dictée

    Précisions données aux élèves : les chiffres doivent être écrits en lettres ; « ils » désigne Jacques et ses camarades : l’orthographe du mot « glycine ».

    Dès qu’ils étaient au complet, ils partaient, promenant la raquette le long des grilles rouillées des jardins devant les maisons, avec un bruit qui réveillait le quartier et faisait bondir les chats endormis sous les glycines poussiéreuses. Ils couraient, traversant la rue, essayant de s’attraper, couverts déjà d’une bonne sueur, mais toujours dans la même direction, vers le champ, non loin de leur école, à quatre ou cinq rues de là. Mais il y avait une station obligatoire, à ce qu’on appelait le jet d’eau, sur une place assez grande, une énorme fontaine ronde à deux étages, où l’eau ne coulait pas, mais dont le bassin, depuis longtemps bouché, était rempli jusqu’à ras bord, de loin en loin par les énormes pluies du pays.

    D’après Albert Camus, Le Premier Homme, 1994

    3ème partie - Corrigé de la rédaction

    Sujet A : Sujet d’imagination

    Devenu adulte, un des enfants de la photographie de Robert Doisneau raconte, comme Albert Camus, les jeux de son enfance. Il évoque la scène représentée sur la photographie.

    Vous imaginerez son récit en montrant comment le jeu permet aux enfants, dans un moment de joie partagée, de transformer la réalité qui les entoure.

    Vous choisirez d’écrire votre récit à la première ou à la troisième personne.

    Quelques éléments de correction

    Le sujet invitait l’élève à l’écriture d’un récit reconstituant un souvenir d’enfance à la manière d’Albert Camus, mais à partir de la photographie proposée. Il s’agissait donc a priori d’un sujet narratif traditionnel dans lequel le choix de l’énonciation était laissé aux candidats : emploi de la première ou de la troisième personne, comme c’est le cas du genre de l’autofiction. Le thème était celui des jeux de l’enfance. Le sujet prenait une valeur argumentative à travers l’évocation du jeu comme facteur de créativité chez l’enfant.

    Il convenait, dans le cadre du récit d’un souvenir, de conserver le système temporel du texte d’Albert Camus, à savoir les temps du passé (narration à l’imparfait et au passé simple), d’utiliser le vocabulaire des sentiments, et en particulier celui de la joie.

    La difficulté était, sans doute, de bien percevoir le décalage entre le temps du passé, celui des jeux de l’enfance et le souvenir du bonheur partagé, dans la mesure où l’énonciateur est adulte au moment où il écrit. Il ne fallait pas omettre d’argumenter à travers le récit l’apport du jeu dans le développement de l’imagination : l’enfant est capable de s’inventer un monde à partir de peu de choses. La carcasse de voiture devient, dans le jeu de l’enfant, une vraie voiture capable de rouler…

    Les meilleurs devoirs seront ceux dans lesquels un soin particulier aura été apporté à la correction de la langue : conjugaison, syntaxe, ponctuation, orthographe, richesse du vocabulaire.

    Quarante à cinquante lignes sont attendus au minimum pour réussir l’épreuve.

    Sujet B : Sujet de réflexion

    La littérature, le cinéma et les autres arts permettent de découvrir la vie de personnages fictifs ou réels. Que peut vous apporter cette découverte ?

    Vous développerez votre point de vue en prenant appui sur des exemples précis, issus de votre culture personnelle et des œuvres étudiées lors de votre scolarité.

    Avis sur le sujet : La question est très intéressante, car elle fait appel à la culture du candidat, celle qu’il s’est forgée depuis le début de sa scolarité. Elle n’est pas très surprenante, puisque le sujet de réflexion du brevet 2018 invitait le candidat à exploiter les lectures personnelles ou scolaires qu’il avait pu mener tout au long de sa scolarité. Elle permet à l’élève de puiser sur ses connaissances concrètes non seulement littéraires, mais artistiques.

    Ce sujet était en lien avec le thème du souvenir qui était développé dans le texte d’Albert Camus. Il s’agissait de rendre compte de l’intérêt de la découverte de l’autre à travers l’évocation de sa vie, réelle ou inventée. Il renvoyait notamment à une des questions du programme qui est celle de l’autobiographie.

    Le sujet demandait, en outre, de s’appuyer sur des connaissances larges acquises par le candidat tout au long de sa scolarité ou issues de sa culture personnelle. Plusieurs arts étaient, en effet, ici convoqués : le cinéma, la littérature et les autres champs artistiques (autoportraits, …).

    Ce type de sujet nécessite une rédaction organisée autour de trois parties bien distinctes : une introduction, un développement et une conclusion.

    L’introduction annonce le thème de la rédaction, ici l’apport du récit de vie ou de la représentation de la vie d’un personnage à travers les arts (cinéma, littérature, peinture, musique, etc.), suivi d’une problématique, le plus souvent posée sous la forme d’une question (par exemple : qu’apporte la découverte de la vie de l’autre dans notre vie ?), puis du plan proposé dans le développement (par exemple : nous montrerons comment la découverte de la vie d’un personnage, fictif ou réel, permet de mieux connaître l’autre et de mieux comprendre ses différences, mais aussi comment cette découverte nous apprend à mieux nous connaître à travers des expériences communes).

    Le développement est organisé autour de deux grandes parties, qui correspondent à l’annonce du plan. Il s’agit d’un texte argumentatif : il est donc important de construire des paragraphes argumentés qui rendent compte du raisonnement suivi avec des articulations ou connecteurs logiques. Chaque argument doit être accompagné d’un exemple tiré de la culture personnelle ou acquise durant la scolarité.

    Enfin, la conclusion constitue la dernière partie qui a pour but de reprendre les deux grandes idées développées et de donner son avis sur la question posée. Il est possible de proposer une ouverture à partir du thème proposé.

    Le sujet complet de français du Brevet 2019 est disponible ici

    Le corrigé de français du Brevet 2019 série Pro

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