Brevet 2019 : le sujet de l’épreuve de français (1ère et 2ème partie)

Lundi 1 juin : la session du Brevet 2018 démarre avec l’épreuve de français (1ère et 2ème partie) - voici les sujets et les corrigés !

Brevet 2019 : le sujet de l’épreuve de français (1ère et 2ème partie)

    Le Brevet démarre cette année avec l’épreuve de français pour les séries générales qui est en composée de deux parties, avec une pause de 15 minutes entre les deux. Les sujets de ces deux parties sont à découvrir ci dessous avec le corrigé.

    Au menu cette année : un texte d'Albert Camus extrait de son roman Le Premier Homme.

    L'épreuve de français du Brevet est composé de 3 exercices en 2 parties :

    > 1ère partie : Grammaire et compétences linguistiques / Compréhension et compétences d’interprétation

    > 1ère partie : Dictée

    > 2ème partie : Rédaction

    Français : 100 points

    Durée de l'épreuve : 3h (séparée en 2 parties avec 15min de pause)

    1ère partie : Grammaire et compétences linguistiques / Compréhension et compétences d’interprétation

    A. Texte littéraire

    Dans son roman Le Premier Homme, Albert Camus raconte son enfance en Algérie dans les années 1920. Il s’est représenté dans le personnage de Jacques et évoque ici les jeux qu’il partage avec ses camarades.

    Tous les jours, à la saison, un marchand de frites activait son fourneau. La plupart du temps, le petit groupe n’avait même pas l’argent d’un cornet. Si par hasard l’un d’entre eux avait la pièce nécessaire, il achetait son cornet, avançait gravement vers la plage, suivi du cortège respectueux des camarades et, devant la mer, à l’ombre d’une vieille barque démantibulée, plantant ses pieds dans le sable, il se laissait tomber sur les fesses, portant d’une main son cornet bien vertical et le couvrant de l’autre pour ne perdre aucun des gros flocons croustillants. L’usage était alors qu’il offrît une frite à chacun des camarades, qui savourait religieusement l’unique friandise chaude et parfumée d’huile forte qu’il leur laissait. Puis ils regardaient le favorisé qui, gravement, savourait une à une le restant des frites. Au fond du paquet, restaient toujours des débris de frites. On suppliait le repu(1) de bien vouloir les partager. Et la plupart du temps, sauf s’il s’agissait de Jean, il dépliait le papier gras, étalait les miettes de frites et autorisait chacun à se servir, tour à tour, d’une miette. […] Le festin terminé, plaisir et frustration aussitôt oubliés, c’était la course vers l’extrémité ouest de la plage, sous le dur soleil, jusqu’à une maçonnerie à demi détruite qui avait dû servir de fondation à un cabanon disparu et derrière laquelle on pouvait se déshabiller. En quelques secondes, ils étaient nus, l’instant d’après dans l’eau, nageant vigoureusement et maladroitement, s’exclamant, bavant et recrachant, se défiant à des plongeons ou à qui resterait le plus longtemps sous l’eau. La mer était douce, tiède, le soleil léger maintenant sur les têtes mouillées, et la gloire de la lumière emplissait ces jeunes corps d’une joie qui les faisait crier sans arrêt. Ils régnaient sur la vie et sur la mer, et ce que le monde peut donner de plus fastueux(2), ils le recevaient et en usaient sans mesure, comme des seigneurs assurés de leurs richesses irremplaçables.

    Ils en oubliaient même l’heure, courant de la plage à la mer, séchant sur le sable l’eau salée qui les faisait visqueux, puis lavant dans la mer le sable qui les habillait de gris. Ils couraient, et les martinets(3) avec des cris rapides commençaient de voler plus bas au-dessus des fabriques et de la plage. Le ciel, vidé de la touffeur(4) du jour, devenait plus pur puis verdissait, la lumière se détendait et, de l’autre côté du golfe, la courbe des maisons et de la ville, noyée jusque-là dans une sorte de brume, devenait plus distincte. Il faisait encore jour, mais des lampes s’allumaient déjà en prévision du rapide crépuscule d’Afrique. Pierre, généralement, était le premier à donner le signal : « Il est tard », et aussitôt, c’était la débandade, l’adieu rapide. Jacques avec Joseph et Jean couraient vers leurs maisons sans se soucier des autres. Ils galopaient hors de souffle. La mère de Joseph avait la main leste(5). Quant à la grand-mère de Jacques…

    Albert Camus, Le Premier Homme, 1994

    1 - le repu : celui qui n’a plus faim.

    2 - fastueux : très luxueux.

    3 - martinets : oiseaux au vol rapide, qui ressemblent aux hirondelles.

    4 - touffeur : chaleur étouffante.

    5 - avoir la main leste : donner facilement des gifles, des coups, en guise de réprimande.

    B. Image

    La voiture fondue, 1944 © Atelier Robert Doisneau

    Grammaire et compétences linguistiques (18 points)

    1. Lignes 7-8 : « L’usage était alors qu’il offrît une frite à chacun des camarades, qui savourait religieusement l’unique friandise chaude et parfumée d’huile forte qu’il leur laissait. »

    a. Quel est le groupe complément d’objet de « savourait » ? (1 point)

    b. Pour vérifier la délimitation de ce groupe complément d’objet, réécrivez la phrase en le remplaçant par un pronom. (1 point)

    c. Relevez deux expansions du nom « friandise » de nature (ou classe) grammaticale différente. Précisez la nature (ou classe) grammaticale de chacune d’elles. (4 points)

    2. Lignes 12-13 : « Le festin terminé, plaisir et frustration aussitôt oubliés, c’était la course vers l’extrémité ouest de la plage ».

    Remplacez les deux groupes soulignés par deux propositions subordonnées conjonctives compléments circonstanciels de temps. (2 points)

    3. « Si par hasard l'un d'entre eux avait la pièce nécessaire, il achetait un cornet, avançait gravement vers la plage, suivi du cortège respectueux des camarades et, […], plantant ses pieds dans le sable, il se laissait tomber sur les fesses, portant d'une main son cornet bien vertical et le couvrant de l'autre. »

    Réécrivez ce passage en remplaçant « l'un d'entre eux » par « deux d'entre eux ». Faites toutes les modifications nécessaires. (10 points)

    Compréhension et compétences d’interprétation (32 points)

    4. Lignes 1 à 12 :

    a. La scène évoquée se répète plusieurs fois. Qu’est-ce qui l’indique précisément ? Deux éléments de réponse sont attendus. (2 points)

    b. Pourquoi ce moment est-il particulièrement important pour les enfants ? Vous justifierez votre réponse en vous appuyant sur le texte. Deux éléments de réponse sont attendus. (4 points)

    5. Lignes 12 à 24 :

    a. Comment l’écrivain montre-t-il que les enfants sont heureux au moment de la baignade ? Vous justifierez votre réponse en vous appuyant sur le texte. Deux éléments de réponse sont attendus. (4 points)

    b. Pourquoi peut-on dire qu’ils sont transformés par la baignade ? Vous justifierez votre réponse en vous appuyant sur le texte. Deux éléments de réponse sont attendus. (4 points)

    6. Lignes 24 à 33 : quels changements apparaissent à la fin du texte ? Développez trois éléments de réponse en vous appuyant sur des passages précis. (6 points)

    7. En vous aidant de vos réponses aux questions précédentes, donnez un titre significatif à chacun des trois moments de la journée évoqués dans le texte (lignes 1 à 12, lignes 12 à 24 et lignes 24 à 33). (6 points)

    8. Quels liens pouvez-vous établir entre la photographie de Robert Doisneau et le texte d’Albert Camus ? Développez votre réponse en vous appuyant sur des éléments précis. (6 points)

    1ère partie : dictée

    Dès qu’ils étaient au complet, ils partaient, promenant la raquette le long des grilles rouillées des jardins devant les maisons, avec un grand bruit qui réveillait le quartier et faisait bondir les chats endormis sous les glycines poussiéreuses. Ils couraient, traversant la rue, essayant de s’attraper, couverts déjà d’une bonne sueur, mais toujours dans la même direction, vers le champ, non loin de leur école, à quatre ou cinq rues de là. Mais il y avait une station obligatoire, à ce qu’on appelait le jet d’eau, sur une place assez grande, une énorme fontaine ronde à deux étages, où l’eau ne coulait pas, mais dont le bassin, depuis longtemps bouché, était rempli jusqu’à ras bord, de loin en loin, par les énormes pluies du pays.

    D’après Albert Camus, Le Premier Homme, 1994

    Avant de commencer la dictée,

    - on indiquera aux candidats que le « ils » utilisé dans le texte de la dictée désigne Jacques et ses camarades ;

    - on indiquera que les chiffres doivent être écrits en lettres ;

    - on inscrira au tableau de manière lisible par l’ensemble des candidats :

    - les glycines

    - D’après Albert Camus, Le Premier Homme, 1994

    2ème partie : Travail d'écriture (rédaction)

    Vous traiterez à votre choix l’un des sujets suivants :

    Sujet d’imagination

    Devenu adulte, un des enfants de la photographie de Robert Doisneau raconte, comme Albert Camus, les jeux de son enfance. Il évoque la scène représentée sur la photographie.

    Vous imaginerez son récit en montrant comment le jeu permet aux enfants, dans un moment de joie partagée, de transformer la réalité qui les entoure.

    Vous choisirez d’écrire votre récit à la première ou à la troisième personne.

    Sujet de réflexion

    La littérature, le cinéma et les autres arts permettent de découvrir la vie de personnages fictifs ou réels. Que peut vous apporter cette découverte ?

    Vous développerez votre point de vue en prenant appui sur des exemples précis, issus de votre culture personnelle et des oeuvres étudiées lors de votre scolarité.

    Sujets en intégralités au format PDF ici

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