Brevet série Pro 2018 : le corrigé de l'épreuve de français (1ère et 2ème partie)

Le premier corrigé du Brevet pour les séries pro est désormais disponible : pour les 3 parties de l'épreuve de français en Série Pro DNB 2018

Brevet série Pro 2018 : le corrigé de l'épreuve de français (1ère et 2ème partie)

    Premier corrigé du Brevet pour les séries pro (79733 candidats) en ce jeudi 28 juin, l'épreuve de français en deux parties. Il est désormais disponible sur notre site !

    Rappel : l’épreuve de Français du brevet des collèges se découpe en deux temps depuis 2017.

    Un sujet qui correspond bien à la réforme du brevet, puisqu’il se divise comme attendu en deux parties distinctes, l’une présentant des questions de compréhension sur le texte et invitant les élèves à réfléchir sur son lien avec l’image, et une autre spécifiquement consacrée à la grammaire, nouveauté de cette session, et comprenant la réécriture. En revanche, il s’avère assez difficile : en effet, les questions sur le texte font appel à des qualités d’interprétation assez fines et celles de grammaire auront sans doute désarçonné certains élèves.

    1re partie – Travail sur le texte littéraire et l’image

    Les réponses doivent être entièrement rédigées et justifiées par le recours à des citations du texte.

    Compréhension et compétences d’interprétation

    1. a) Les deux lignes de chemin de fer n’existent plus au moment de l’énonciation, comme l’indique la ligne 5 : « Aucune des deux n’est plus en service aujourd’hui, les rails ont été retirés ». Par ailleurs, les tracés correspondant à ces deux lignes sont devenus « ce que l’on appelle des voies vertes » (l. 7), c’est-à-dire des chemins dont l’utilisation est réservée « aux promeneurs, joggeurs et cyclistes » (l. 7).

    b) Le tunnel évoqué par le narrateur appartient à la deuxième ligne, « au second tracé » (l. 14) et passe « en contrebas » (l. 12) de l’autre ligne de chemin de fer, décrite comme « la mieux équipée » (l. 8-9). En comparaison de celle-ci, cette seconde ligne semble en effet partiellement laissée à l’abandon : le narrateur précise d’ailleurs que ce tunnel ressemble davantage à « une grotte » (l. 19), tant les aménagements, à l’exception de l’éclairage, semblent sommaires (« sol défoncé et ruisselant d’eau boueuse », l. 18 ; « parois rocheuses », l. 19).

    2. Le narrateur évoque la « chute » (l. 26) de son père et remarque, à la ligne 11, que c’est sur la première voie qu’il « aurait mieux fait d’aller se promener ». On peut donc en déduire qu’il a été victime d’un accident dans le tunnel, accident qui a de toute évidence causé sa mort puisque le narrateur évoque également « le fantôme de son père » (l. 22) qu’il pensait pouvoir y croiser.

    3. Le narrateur évoque la fascination qu’il éprouve pour ce tunnel (« fascinant », l. 14) et le présente comme un lieu fantastique. En effet, sa longueur, son aspect de « grotte » (l. 19) et son caractère abandonné (« Je n’y ai jamais croisé personne », l. 15) lui confèrent un caractère inquiétant. Ainsi évoque-t-il sa peur de se « faire capturer, trucider, dévorer » (l. 21) ou d’y croiser une « famille de morts-vivants » (l. 21). Toutefois, il s’agit également d’un lieu « calme, isolé, irréel » (énumération de la ligne 24) dans lequel il s’imagine pouvoir sentir la présence de son père.

    4. Le narrateur recherche dans ce lieu la solitude (« je n’y ai jamais croisé personne » l. 15) et espère y détecter la présence de son père, dont il espère pourvoir « croiser le fantôme » (l. 22) et avec qui il s’imagine pouvoir « parler » (l. 23), être « écout[é] » par lui (l. 24). Il semble également vouloir trouver une explication à son accident, comprendre les raisons de sa disparition : « j’ai voulu l’interroger sur sa chute, lui demander ce qui s’était passé » (l. 26).

    5. Dans le dernier paragraphe, le narrateur explique se rendre dans le tunnel de nuit pour y rencontrer son père, comme si l’obscurité lui permettait d’avoir à un accès à l’au-delà. Cependant, l’arrivée de la « lumière du jour » (l. 27) sonne pour lui comme un retour à la réalité et à la vie et le pousse à sortir du tunnel. La comparaison « plus blanche que celle des néons » (l. 27-28) insiste d’ailleurs sur cette sorte de réveil, qui l’amène à quitter symboliquement son père.

    6. Dans ce tableau représentant un paysage plongé dans l’obscurité, avec au premier plan l’entrée d’un tunnel, qui n’est pas sans rappeler celui du texte, les élèves auront pu percevoir une atmosphère inquiétante (arbres qui ne sont que des ombres, absence de présence humaine, ciel sombre) : or, ceci peut tout à fait correspondre au texte, dans lequel le narrateur évoque ses peurs lorsqu’il se trouve dans le tunnel, peur de se « faire capturer, trucider, dévorer par un ours ou une famille de morts-vivants » (l. 20-21). Néanmoins, on pourrait tout au contraire considérer qu’une atmosphère plus calme et sereine s’en dégage : en effet, les arbres sont immobiles et le paysage en arrière-plan semble peu accidenté. Dans ce cas, les élèves auront pu montrer que, selon eux, le tableau n’illustrait pas le texte (on notera d’ailleurs que la question posée dans le sujet reste ouverte).

    Grammaire et compétences linguistiques

    7. a) Le pronom « vous » et le verbe « rassurez » (l. 2) montrent que le narrateur s’adresse directement au lecteur dans le premier paragraphe.

    b) Le verbe est à l’impératif.

    8. La proposition transformée à la voix active donnerait : « Deux lignes traversaient la forêt de Revigny. »

    9. a) Le pronom « celle-ci » renvoie à l’expression « la voie verte PLM » (l. 9). On pourra sans doute également accepter l’expression « La plus connue des gens d’ici » (l. 8).

    b) « C’est sur la voie verte PLM que mon père aurait mieux fait d’aller se promener. »

    10. « Ces tunnels fascinants appartiennent au second tracé. […] Les tunnels sont tout de même éclairés. Les édifices, de plus de trois cent mètres de long, sont pourvus de détecteurs de présence […] »

    2e partie – Dictée

    En rejoignant le chemin de verdure où a été prise la photo qui figurait en une du journal, je lui présente autre chose dont je lui ai également beaucoup parlé : un immense tunnel en pierre de taille creusé dans la pente. À quelques dizaines de mètres de l’endroit où mon père est tombé. Une porte noire. Une bouche monstrueuse, silencieuse, monumentale. Une vision hallucinante.

    D’après Pierric Bailly, L’Homme des bois, 2017.

    3e partie – Rédaction

    Sujet A

    Un sujet qui reprend le thème du texte support de la première partie, à savoir un élément urbain – un ancien tunnel ferroviaire pour le texte, une autoroute pour la rédaction – mais dont les enjeux semblent assez éloignés.

    Le texte devra prendre la forme d’une lettre officielle (ce qui aura pu surprendre certains élèves, sans doute plus habitués à retrouver ce genre dans le sujet d’imagination) et l’on attendra donc des candidats qu’ils en respectent les codes : en-tête et formule d’appel, formule de politesse et signature (en veillant toutefois à bien respecter l’anonymat de la copie). Les élèves devront également veiller à respecter la situation d’énonciation imposée par le sujet (emploi de la première personne, adresse au maire) et s’assurer de n’utiliser aucune familiarité, étant donné l’identité du destinataire.

    Le contenu de la lettre devra par ailleurs être organisé en parties clairement distinctes. Les élèves devront donc :

    - décrire dans un premier temps le lieu qui leur est cher : on attendra alors que cette description soit précise et organisée, qu’elle fasse appel au lexique des sensations et des sentiments, puisqu’il s’agit de montrer l’attachement à ce lieu ;

    - rappeler en quelques phrases la nature du projet auquel ils doivent s’opposer (la construction d’une autoroute) et ainsi motiver l’écriture de la lettre ;

    - développer plusieurs arguments pour convaincre le destinataire de protéger ce lieu, chaque argument faisant l’objet d’un paragraphe ;

    Exemples d’arguments (qui varieront selon la nature du lieu choisi) : protéger l’environnement (préservation de la faune et de la flore s’il s’agit d’un environnement rural), éviter la dégradation du paysage, les nuisances sonores, préserver un lieu de rencontres, d’échanges…

    - proposer une rapide conclusion permettant de clore la lettre.

    Sujet B

    Un sujet assez classique, auquel les élèves sont normalement habitués. Le lien avec le texte est ici plus évident que pour le sujet précédent (mention « comme le narrateur »).

    Les élèves sont invités à raconter leur retour sur un lieu qui les a marqués, à le décrire et à préciser leurs impressions : si le début du texte devra être narratif (rappel des circonstances dans lesquelles ils retournent sur ce lieu), l’essentiel du devoir devra donc relever de la description.

    L’ensemble devra être rédigé à la première personne (emploi de « vous » dans l’énoncé) mais le système des temps est laissé au libre choix des candidats, qui devront toutefois veiller à rester cohérents, c’est-à-dire à choisir un système temporel et à s’y conformer.

    On attendra des descriptions organisées et précises (mention des différents éléments qui composent le lieu, précisions sur les formes, les couleurs, etc.) et le recours au lexique des sensations et des sentiments.

    Les élèves auront dû bien évidemment veiller tout particulièrement à la correction de la langue : orthographe, conjugaison, vocabulaire, syntaxe, ponctuation.

    Le sujet complet de français du Brevet série pro 2018 est disponible ici

    Le sujet complet de français du Brevet série générale 2018 est disponible ici

    Le corrigé de français du Brevet série générale 2018 est disponible ici

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