Fondée par Stéphane Richard, Président d’Orange et Dominique Goutard, la Déléguée générale, l’association Capital Filles s’engage depuis 6 ans aux côtés des lycéennes des quartier difficiles pour promouvoir la mixité et la diversité culturelle dans tous les métiers.
Leur donner confiance et perspectives afin de les mener vers la réussite, notamment professionnelle, tel est l’objectif de Capital Filles. Rencontre avec Dominique Goutard.
La mixité demeure un sujet qui doit être prise en compte dès le plus jeune âge ?
Bien sûr et c’est pour cette raison que nous avons créé Capital Filles. Notre souhait est que des jeunes filles des quartiers populaires et des territoires ruraux aient toutes leurs chances de réussir leur avenir professionnel grâce à des choix d’orientation bien informés et autonomes. Avec une soixantaine d’entreprises partenaires, nous nous mobilisons pour favoriser notamment l’accès à des métiers techniques et industriels, des métiers qui vont recruter et qui méritent largement d’être féminisés. Or, pour changer les choses, compte tenu du poids stéréotypes, dans la tête des jeunes filles mais aussi des recruteurs, il faut s’y prendre le plus tôt possible..
Comment fonctionne Capital Filles ?
Essentiellement de deux façons. Des ateliers collectifs dès la troisième et la seconde, années clé pour les choix d’orientation pré-bac. Les collaboratrices de nos entreprises partenaires viennent témoigner de leur parcours, des difficultés surmontées, mais aussi des préjugés encore largement partagés, liés aux métiers dits « masculins » ou « féminins ». En classe de Première, nous organisons avec Radio France des ateliers collectifs de « coaching à l’oral ». Si beaucoup de jeunes filles se débrouillent bien à l’écrit, elles sont encore nombreuses à peiner à l’oral. Dans un monde de communication, c’est un véritable handicap pour trouver un stage, un contrat d’apprentissage ou même réussir le futur grand oral du Bac 2021. Plus de 12 000 jeunes filles bénéficient cette année de nos ateliers collectifs. L’apport déterminant de Capital Filles réside également dans le tutorat individuel en Terminale.
Cette année, nous comptons 1059 marraines, collaboratrices de nos entreprises partenaires, volontaires pour accompagner toute l’année une jeune fille de terminale scolarisée dans l’un de nos 149 lycées associés. Ce regard bienveillant et éclairé de nos Marraines est essentiel pour aider nos Filleules à gagner en confiance et ambition personnelle.
Où en est-on aujourd’hui et quelles sont vos perspectives ?
Aujourd’hui, Capital Filles est partout en France et nous sommes ravis de constater que pour la seconde année, malgré des difficultés de départ évidentes, économiques et sociales notamment, nos Filleules réussissent le BAC mieux que la moyenne nationale.
Je pense que ce succès est dû à un cocktail gagnant : des entreprises et des Marraines très mobilisées et spécialement formées, des professeurs qui ont compris que nous sommes complémentaires et sont de vrais partenaires ; et je dirai surtout grâce à nos filleules qui sont des hauts potentiels qui l’ignorent trop souvent. Et nous sommes là pour les en convaincre et les accompagner vers l’avenir qu’elles méritent.
Plus globalement, nous sentons qu’il y a un mouvement de fond et une véritable prise de conscience et volonté d’agir dans les entreprises pour accueillir plus de talents différents, plus de talents féminins, à tous les étages et dans toutes les fonctions.
Nos perspectives ? pas de limites pour Capital Filles : toujours plus d’entreprises partenaires, donc plus de marraines et de lycées partenaires et, in fine, plus de jeunes filles bénéficiaires.
Gilbert Azoulay
Écoles à la une
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