Ces étudiants, pros du drone, sont convoités par de grands groupes

Les inventeurs en herbe s’envolent vers le succès - Fous de robotique et d'informatique : ces étudiants intéressent déjà de grands groupes pour leurs talents dans ce nouveau secteur.

Le Kremlin-Bicêtre. A quelques minutes d’Epitech, leur école d’informatique,les étudiants testent leur drone, conçu pour résister aux bourrasques. (LP/E.M.)
Le Kremlin-Bicêtre. A quelques minutes d’Epitech, leur école d’informatique,les étudiants testent leur drone, conçu pour résister aux bourrasques. (LP/E.M.)

    Dans cet immeuble du Kremlin-Bicêtre, les habitants ne prêtent même plus attention aux curieuses expériences menées au fond de la cour pavée. Il ne s’agit pas d’une bande d’ados squatteurs. Mais presque.

    À quelques mètres de leur école d'informatique Epitech, une joyeuse équipe d'étudiants aux cheveux longs fait souvent voler ses drones dans cette arrière-cour, à l'abri des regards.

    «C'est interdit par la loi. Ici, on nous fout la paix», rit Antoine Davoine, 28 ans. Ordinateur allumé, commandes en mains, drone sur le sol. Chacun a son poste. Il est l'heure de vérifier la fiabilité de leur invention : un drone capable de résister aux bourrasques. Alors, avec un manche à balai accroché à l'appareil en vol, il tente de le déstabiliser en l'envoyant contre le mur mais il ne bouge pas. La méthode est au point. «D'habitude, c'est une canne à pêche mais elle s'est cassée. Les résidents nous voient tout le temps faire des trucs bizarres », plaisante Maxime Bourgeois, 27 ans.

    Avec ses copains Pierre-Marie Laguet, 33 ans, Antoine Davoine, 28 ans et Kevin Lederman, 23 ans, ils ont créé leur start-up «Blackfoot R » en janvier 2015 bien avant d'obtenir leur diplôme prévu en septembre prochain. Leur entreprise réunit leurs deux projets de fin d'études. Une partie des copains a planché sur la stabilisation du drone et a remporté fin novembre le premier prix des cent meilleurs projets du concours Epitech 2016. Les autres ont mis au point un logiciel de modélisation 3D qui permet aux drones de filmer l'intérieur d'un espace et de retranscrire ces données sur une carte en trois dimensions.

    Pour la centrale de Tchernobyl

    Et leurs innovations intéressent déjà beaucoup. Bouygues Energie qui vient de remporter l'appel d'offres pour refaire le coffrage de la centrale de Tchernobyl veut utiliser leur drone qui résiste au vent. Ils pourront vérifier que les amas de béton s'emboîtent bien malgré le mauvais temps. Ce n'est pas tout. La multinationale Veolia, experte dans l'eau, leur a proposé un rendez-vous. Et la direction générale de l'armement les a aussi repérés. Grâce au logiciel 3D des garçons, ils pourraient filmer l'intérieur d'une zone à risque et mieux la sécuriser avant d'intervenir. De sacrées opportunités.

    Des fous de robotique

    Dans les étages de l'école, ces petits génies de la robotique mettent au point leur technologie pendant leur stage de fin d'études. «On s'est embauchés nous-mêmes comme stagiaires dans notre start-up », s'amuse Kevin. Car ils sont encore en phase d'apprentissage, suivis par un incubateur, une structure d'accompagnement des jeunes projets. «On est des techniciens, pas des business man. On doit apprendre », prévient Maxime. Et la petite troupe déborde d'idées. Ils ont la capacité de créer plein de machines. Les quatre copains vivent dans un loft à leur image. Dans la coloc, ils ont mis au point des robots spécialisés. Il suffit de demander aux volets de se fermer pour qu'ils s'exécutent. De bouger mollement la main de gauche à droite pour changer les chaînes de la télé…

    Elsa Mari

    Consultez aussi :

    Les écoles d'informatique et du web

    le Guide des métiers du Parisien

    Grande école du numérique : des formations gratuites et labellisées

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    EM Normandie
    Logistique / Transport
    Clichy
    L'Ecole Multimedia
    Arts / Audiovisuel / Design
    Paris