Comment booster le nombre d'apprentis en Erasmus ?

« L’Auberge espagnole », version apprentis. La ministre du Travail reçoit aujourd’hui un rapport visant à doper les programmes Erasmus pour les apprentis.

Le nombre d’apprentis français partant se former à l’étranger dans le cadre du programme Erasmus est encore faible. Crédit photo : PHOTOPQR_LA PROVENCE
Le nombre d’apprentis français partant se former à l’étranger dans le cadre du programme Erasmus est encore faible. Crédit photo : PHOTOPQR_LA PROVENCE

    L’ouverture à d’autres cultures, le gain d’expérience, la pratique d’une langue sont autant de plus sur un CV. C’est l’esprit du programme Erasmus créé il y a trente ans au niveau européen.

    «De nombreux étudiants en ont bénéficié, il n’en va pas de même pour les apprentis », constate l’ancien ministre centriste Jean Arthuis, qui remet aujourd’hui un rapport à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, pour identifier et lever les freins.

    Alors qu'une réforme de l'apprentissage et de la formation est en cours de discussion, le gouvernement veut mettre un coup d'accélérateur à la mobilité des apprentis en Europe. Seuls 25 600 d'entre eux ont bénéficié d'Erasmus depuis 1995, année de lancement du programme, contre plus de 600 000 étudiants au total. Ils n'étaient que 6 800 l'an dernier contre 43 000 étudiants et pour des durées moyennes de seulement 2 à 3 semaines contre plusieurs mois pour les autres.

    Un budget de 8 à 9 millions d’euros

    « Cette différence n’est pas acceptable car les freins ne sont pas du côté des jeunes », dénonce Muriel Pénicaud

    qui a acté un objectif précis : « doubler le nombre d’apprentis partant en Erasmus d’ici à 2022 ». Soit 15 000 apprentis français par an. Cette année, la France aura un budget de l’Europe de 8 à 9 millions d’euros pour financer ces bourses de mobilité longue appelées « Erasmus Pro ».

    Le rapport pointe d'abord les obstacles juridiques et la nécessité de modifier le Code du travail. Pour créer un statut ad hoc, il faudra « mettre en veille » certaines clauses du contrat d'apprentissage et ce afin de « sécuriser la responsabilité de l'employeur ». Parmi les changements, « l'employeur n'aura pas à verser de salaire ni les charges sociales afférentes » ; il ne sera pas tenu responsable « en cas d'accident du travail ou de maladie ». L'autre axe important pointé par le rapporteur est de garantir les ressources de l'apprenti et de « les multiplier par trois » afin d'avoisiner un montant de 800 € par mois (comme en Allemagne) grâce à un abondement financé par les OPCA (organismes de formation).

    Pour garantir le maintien de la couverture sociale des apprentis — modifiée du fait de la mise en veille de leur contrat — une prise en charge des cotisations pourra être financée par les OPCA, selon les cas.

    Enfin, l’ancien ministre mise tout particulièrement sur les centres de formation des apprentis (CFA) pour faciliter cette mobilité : avec la désignation d’un référent, l’organisation de cours de langue et la constitution d’un vivier d’entreprises prêtes à accueillir de jeunes étrangers.

    « Toutes les décisions seront prises à la mi-février mais, d’ores et déjà, la plupart des arbitrages sont rendus », nous affirme la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, assurant qu’« une grande part des propositions du rapport figureront dans le projet de loi sur l’apprentissage et la formation ».

    Catherine Gasté

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    IÉSEG School of Management
    Commerce / Gestion / Management
    Lille
    Institut Lyfe (ex Institut Paul Bocuse)
    Tourisme / Hôtellerie / Restauration
    Écully
    ISTEC
    Commerce / Gestion / Management
    Paris