Métier Community manager : enfin des cursus diplômants

Il parle communauté, base fan, viralité mais aussi bad buzz ou social marketing. Le community manager (« animateur de communautés en ligne » depuis le « Journal officiel » du 8 septembre) maîtrise un jargon teinté d’anglicisme en perpétuelle évolution.

Au sein de l’Ifocop, Guillaume Ermenault a créé son poste de webmarketer en gérant la stratégie online de l’entreprise, puis de community manager en y développant les réseaux sociaux.
Au sein de l’Ifocop, Guillaume Ermenault a créé son poste de webmarketer en gérant la stratégie online de l’entreprise, puis de community manager en y développant les réseaux sociaux.

    Il parle communauté, base fan, viralité mais aussi bad buzz ou social marketing. Le community manager (« animateur de communautés en ligne » depuis le « Journal officiel » du 8 septembre) maîtrise un jargon teinté d’anglicisme en perpétuelle évolution.

    Un peu comme sa pratique. Si le métier est encore jeune, il a tout de même pris quelques rides et a dû s’adapter aux évolutions du Web et à l’explosion des mobiles. Il s’est surtout imposé dans de nombreuses entreprises.

    Le « CM » est le grand spécialiste des réseaux sociaux devenus incontournables pour n'importe quelle marque. Son but : créer et fédérer une communauté d'internautes autour d'un intérêt partagé. « Le community manager est une vitrine entre les marques et les consommateurs sur le Web », détaille Djivan Minassian, créateur de l'agence de communication Spitak et fondateur de Mycommunitymanager.fr, un blog collaboratif spécialiste du domaine.

    Même si les stagiaires sont encore nombreux, la majorité est en CDI selon une étude

    Professionnel de Twitter, YouTube ou encore Facebook (pour les plus connus), il doit accomplir de multiples tâches, le plus souvent les yeux rivés devant son écran. Le community manager crée ou agrège du contenu qu'il diffuse à sa communauté, met en place des événements afin d'attirer des internautes et assure souvent une partie du service après-vente d'une marque, répondant aux remarques mais aussi aux critiques des membres de sa communauté. « Pour être community manager, il faut rester humble, patient, avoir le sens de l'écoute avec les fans et savoir créer du lien avec eux, explique Djivan Minassian. Il faut aussi avoir de bonnes qualités rédactionnelles et se montrer curieux de tout ce qui se passe sur le Web, pour être à la pointe de l'innovation et être très réactif car les temps de réponse sur les réseaux sociaux sont très courts. »

    Le métier s’exerce au sein d’entreprises, d’agences spécialisées ou en free-lance et, même si les stagiaires y sont encore nombreux, la majorité des community managers sont aujourd’hui en CDI, selon l’enquête 2013 du blog du modérateur qui rassemble un panel de 600 professionnels.

    Community Manager : quelles formations sont disponibles ?

    Ces spécialistes des réseaux sociaux, qui ont en grande majorité étudié la communication ou le marketing, sont en général diplômés d'un bac + 5, même si 33% affichent un bac + 3 et 13% un bac + 2 sur leur CV. Pour apprendre le métier, des modules sont désormais proposés par des organismes de formation professionnelle, tandis que des cursus diplômants sont également apparus, notamment dans les écoles de commerce, comme par exemple à l'Inseec, à Bordeaux (Gironde), qui propose un master de Web community management et réseaux sociaux. Des écoles privées spécialistes du Web, comme les parisiennes Sup'Internet ou l'Ecole européenne des métiers de l'Internet, cofondée par Xavier Niel, le PDG de Free, proposent également des cursus permettant d'acquérir les compétences nécessaires à la pratique du métier.

    Les écoles du web et du numérique dans toute la France

    Côté finances, l’étude du blog du modérateur affiche un salaire médian en dessous de 25000 € brut par an, tandis qu’ils ne sont que 7% à gagner plus de 40000 € brut par an, même s’il existe de nombreuses disparités entre les salariés, les free-lances et… les stagiaires.

    TEMOIN

    "Je me suis formé moi-même après des études en marketing et commerce"

    Guillaume ERMENAULT, 30 ans, webmarketer et community manager à l'Ifocop, Paris (XIIe)

    Il passe six à sept heures chaque jour devant un écran mais assure ne pas être un geek. Ou pas complètement. « Un bon community manager a un profil très empathique et ne reste pas forcément devant son ordinateur toute la journée », assure Guillaume Ermenault. Le tout juste trentenaire, qui surfe avec aisance entre Twitter, Facebook, Viadeo ou Linkedln, travaille depuis cinq ans au sein de l'Ifocop (Paris XIIIe), une entreprise spécialiste de la formation professionnelle. « J'ai créé mon poste, détaille-t-il. D'abord de webmarketer, en gérant la stratégie online de l'entreprise, puis de community manager : je développe la partie réseaux sociaux de l'Ifocop. »

    « Il faut être en veille constante pour rester performant »

    Le jeune homme est, comme tout bon « CM », un grand lecteur tous azimuts : il fouille le Web pour s'informer sur toutes les problématiques liées à l'emploi et à la formation, puis diffuse des informations ciblées aux communautés de chaque réseau social. Réactif, il répond aussi aux questions des membres de la communauté, assurant le relais de tous les services de l'entreprise. « Pour être performant, il faut être en veille constante sur son métier et se remettre en question sur de nouveaux outils », reprend-il.

    Un métier auquel ce professionnel s’est formé lui-même après des études en marketing et commerce.

    Guillaume Ermenault est en effet diplômé d’une licence professionnelle en marketing des services et technologies de l’information et de la communication de l’IUT de La Rochelle (Charente-Maritime) après avoir obtenu un bac STT suivi d’un BTS action commerciale. Il gagne aujourd’hui entre 25000 € et 30000 € brut par an.

    En savoir plus

    À LIRE

    « Community management : Comment faire des communautés Web les meilleures alliées des marques », de Matthieu Chéreau, Ed. Dunod, 2012, 170 pages. 22 €.

    « Le Community management : Stratégies et bonnes pratiques pour interagir avec vos communautés », de Sylvain Guéguen, Catherine Ertzscheid et Benoît Faverial, Ed. Diateino, 2010, 263 pages. 19 €.

    À CONSULTER

    Les résultats de l’enquête 2013 sur les community managers en France

    Pour être à la pointe des pratiques du community management

    Le métier résumé avec la fiche métier du portail des métiers de l’Internet

    Dossier réalisé par Flore Mabilleau

    Article paru dans le supplément éco du Parisien daté du lundi 16 septembre 2013

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