« Un relâchement des pratiques », « beaucoup d’individualisme », « toujours plus de conducteurs accros à leur portable »… Parfait reflet des mauvais chiffres 2014 de la sécurité routière (+ 3,7 % de tués), l’enquête annuelle dévoilée par l’association Axa Prévention sur le comportement des Français en voiture révèle que « le nombre de bons conducteurs diminue sur les routes ». A une exception près : en matière de consommation d’alcool, de vitesse et d’usage du téléphone, les 18-25 ans ont fait de « nets progrès ». Un constat d’autant plus encourageant que les accidents de la route sont la première cause de mortalité dans cette tranche d’âge.
Si 21 % d'entre eux reconnaissent prendre le volant après avoir bu deux verres d'alcool, ils sont « plus vertueux que la moyenne des automobilistes (28 %) et que les seniors (25 %) ». Ils sont aussi bien moins nombreux que l'an dernier à déclarer rouler à plus de 65 km/h en ville. Et même s'ils sont nés avec le portable, les jeunes conducteurs « sont beaucoup moins nombreux à passer des appels au volant (42 % contre 57 % l'année précédente) ». « Si le nombre de 18-24 ans tués sur les routes a l'an dernier baissé de 8 %, c'est parce qu'il y a eu beaucoup de campagnes de prévention ciblées sur leur tranche d'âge, à la télévision et sur les réseaux sociaux, qui ont sans doute conduit à une certaine prise de conscience » veut croire le président d'Axa Prévention, Eric Lemaire.
Un taux légal d’alcoolémie inférieur pour les conducteurs novices
Pour que cette tendance ne s'inverse pas, le ministre de l'Intérieur a annoncé l'abaissement cette année du taux légal d'alcoolémie de 0,5 g/l à 0,2 g/l pour les conducteurs novices, et des modules spécifiques lors du passage du code « consacrés aux risques au volant et à la gestion des situations complexes ». Axa Prévention prépare de son côté une nouvelle campagne axée sur les dangers de « l'hyper connexion au volant » : « Il y a quelques années, 17 % des conducteurs avouaient téléphoner au volant, explique Eric Lemaire. Aujourd'hui, 40 % des Franciliens avouent prendre ce risque. »
*Enquête réalisée du 16 au 30 décembre auprès d’un échantillon représentatif de 1 510 automobilistes.
Frédéric Mouchon