Métier. Contrôleur technique : une formation qui évolue

Depuis 1992, les 38 millions de véhicules qui sillonnent chaque jour le territoire doivent se soumettre tous les deux ans au contrôle technique. Plus de 11500 contrôleurs opèrent et inspectent les véhicules sous toutes les coutures…

Ancien agent de sécurité, Frédéric Cauchard est devenu contrôleur technique dans le cadre d’un congé individuel de formation.
Ancien agent de sécurité, Frédéric Cauchard est devenu contrôleur technique dans le cadre d’un congé individuel de formation.

    Depuis 1992, les 38 millions de véhicules qui sillonnent chaque jour le territoire doivent se soumettre tous les deux ans au contrôle technique. Plus de 11500 contrôleurs opèrent dans des centres agréés par l’Etat et y inspectent les véhicules sous toutes les coutures : freinage, éclairage, pneumatiques, direction…

    « Actuellement, nous contrôlons plus de 124 points. La réglementation évolue régulièrement, aussi les contrôleurs techniques doivent se former tous les ans, pendant vingt heures sur deux jours, pour connaître les changements. La formation concerne également la méthode, les nouveaux points de contrôle et les nouvelles technologies du véhicule. Ainsi, en 2013, les professionnels apprennent à traiter les véhicules électriques et hybrides », détaille Nicolas Boulanger, formateur au contrôle technique automobile dans le groupe SGS (Auto Sécurité et Securitest).

    Formation pour devenir Contrôleur technique

    La formation au métier est accessible après un premier bagage dans l'automobile. « Elle comprend au minimum 900 heures après un CAP (certificat d'aptitude professionnelle), 175 heures après un bac professionnel, résume Jean-Michel Herbstmeyer, chargé de mission à l'Association nationale pour la formation automobile (Anfa). Elle peut déboucher sur le certificat de qualification professionnelle (CQP) de contrôleur technique, ou le titre de contrôleur technique automobile du ministère de l'Emploi. »

    L’agrément permet d’exercer sur tout le territoire

    , dans une des 6000 installations de contrôle de véhicules légers, structurées en cinq réseaux : Securitest, Dekra Automotive, Vivauto-Autovision, Autosur et Auto Sécurité France. Le contrôle des poids lourds fait l’objet d’une formation spécifique et est effectué dans 400 centres en France.

    Un secteur où les emplois sont à 92% en CDI

    Le contrôle technique s'effectue en partie au moyen de mesures par des appareils électroniques et se révèle moins pénible que d'autres activités comme la réparation. Il est souvent rejoint en deuxième partie de carrière par des professionnels du secteur : l'âge moyen des contrôleurs (39,3 ans) est d'ailleurs plus élevé que dans d'autres activités comme la mécanique (35 ans). Le métier comprend aussi un important volet pédagogique, pour expliquer au conducteur les défauts repérés et éventuellement la nécessité d'une contre-visite (21% des contrôles en 2011). Le contrôleur technique, qui démarre à 1478 € brut mensuel, ne peut exercer d'autres fonctions, comme la réparation, en plus de son métier. Dans les grands groupes, il évoluera à des postes de management ou vers des responsabilités régionales, ou il peut ouvrir son propre centre, avec un investissement de 75000 € à 250000 €, estime le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA). « Les opportunités se situent plutôt dans la reprise que dans la création de centres, qui sont déjà nombreux. Notre activité a 20 ans, on peut donc tabler sur un certain nombre de départs à la retraite », souligne Christian Sibrik, président de la Commission nationale des contrôleurs techniques du CNPA.

    Environ 370 salariés par an ont été embauchés ces dernières années et les emplois sont à 92% en CDI.

    « C’est un métier pour les amoureux de l’automobile, on peut contrôler dans une même journée une Twingo, une Audi puis une voiture des années 1920. Le contact avec les clients est très important », indique Nicolas Boulanger. Des atouts qui séduisent aussi les femmes : le secteur en emploie 18%, dans la partie technique ou administrative d’un centre.

    TEMOIN

    « Je me suis reconverti dans ce métier à l’âge de 35 ans »

    Frédéric CAUCHARD, 38 ans, contrôleur technique et responsable du centre ACO Sécurité des Noyelles-Godault (Pas-De-Calais)

    La route n'était pas forcément toute tracée pour lui. Après l'obtention de son CAP en mécanique automobile en 1996, Frédéric Cauchard choisit d'abord une voie tout à fait différente. « J'ai eu l'opportunité d'être agent de sécurité, je l'ai saisie », explique le jeune homme. Il restera dans ces fonctions durant treize ans, avant de revenir à ses premières amours automobiles.

    Attiré par le métier de contrôleur technique que certains de ses amis pratiquent, il se tourne vers le Fongecif pour mobiliser son congé individuel de formation. Il obtient le financement adéquat et part se former pendant un an au lycée polyvalent Le Mans-Sud (Sarthe), pour préparer la formation complémentaire (900 heures). « Ce n'était pas évident de se replonger dans les cours à 35 ans, mais mon nouveau travail me plaît énormément! Je me sens utile en contrôlant la sécurité des véhicules, ce qui participe à l'amélioration du parc automobile français. C'est intéressant aussi d'échanger avec le client, de faire en sorte qu'il comprenne bien les défauts que l'on a soulignés dans le rapport », explique Frédéric Cauchard.

    « En plus des contrôles, je fais un peu de comptabilité »

    Ce trentenaire a connu la société qui l'emploie, ACO Sécurité, durant son année de formation. Le président était venu présenter son activité et annoncer l'ouverture d'un nouveau centre dans le Pas-de-Calais, auquel il a postulé une fois son diplôme obtenu. Après avoir intégré, en septembre 2011, le centre de Noyelles-Godault, il en est devenu responsable en août 2012. Une fonction qui lui rapporte entre 1300 € et 1500 € net par mois.

    « Je travaille avec un second contrôleur technique. En plus des contrôles, je fais un peu de comptabilité, nous sommes responsables aussi de l'entretien des machines et du matériel. Je suis très content de ma reconversion, je vois beaucoup de véhicules et je dialogue avec les clients. Lorsque ceux-ci sont satisfaits et se sentent bien accueillis, nous les revoyons deux ans plus tard! »

    Dossier réalisé par Coralie Donas

    Article paru dans le supplément éco du Parisien

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