Coronavirus : « Le télé-alternant, futur télé-travailleur est né »

Le directeur général Yves Hinnekint de Talis Education Group souligne l'importance de l'apprentissage par l'alternance en entreprise, avec un développement de plus en plus fort en France, même en situation de télétravail avec une formation à distance.

Coronavirus : « Le télé-alternant, futur télé-travailleur est né »

    Groupe de formation spécialisés dans l’apprentissage, Talis Education Group rassemble à ce jour 4500 jeunes du BTS au bac+5. Spécialiste de l’alternance, Yves Hinnekint, son directeur général, revient sur les conséquences ce confinement pour les jeunes.

    Que conseillez-vous aux jeunes dans les entreprises qui connaissent des problèmes de continuités d’activité ?

    Je le rappelais le contrat d’apprentissage est un contrat de travail comme les autres. Et si l’entreprise qui emploie l’apprenti connait des problèmes de continuité d’activité, c’est tous les salariés qui en pâtissent. Le gouvernement apporte en matière d’alternance, bon nombre de souplesses, pour étendre les périodes de formation, de recherche d’entreprises, de poursuite d’études. Aucun jeune ne doit rater le train de la compétence. De fait les conditions sont réunies pour a minima permettre au jeune de poursuivre sa formation, et obtenir son diplôme, certificat ou titre, voire de changer d’employeur avec l’appui des CFA, écoles, et des OPCO.

    Plus globalement, quelle est la situation de l’alternance aujourd’hui ?

    Avant le confinement, l’alternance et l’apprentissage tout particulièrement étaient en plein essor.

    Le nombre d’apprentis a bondi de 16% en 2019, pour atteindre 490000 jeunes. Ce qui s’explique par le focus et le coup de booster mis par le gouvernement, une image rénovée de l’alternance, et des entreprises, qui en période de réveil économique ont joué le jeu. Même constat dans le réseau Talis, partagé par les membres de l’association Walt, il se passe ou passait quelque chose de positif. Tout est dans le temps du verbe. Car le confinement lié au Covid, vient quelque peu embrumer le temps qui s’annonçait radieux, et brouiller la donne.

    D’un point de vue réglementaire rien ne s’oppose à ce que cet essor continue ?

    Clairement rien ne s’y oppose, au contraire les bonnes fées de l’alternance sont toutes penchées sur le berceau de l’apprentissage. Le 13 mars 2020, avec l’annonce du confinement, marque un changement en profondeur de la pédagogie alternée. En 24H Chrono les CFA (Centre de Formation d’Apprentis) et écoles ont du basculé en mode distanciel pour assurer et assumer les cours aux alternants de France (Excepté en cas de plateaux techniques, conduites d’engins, etc…). L’impossible est devenu possible, le télé-alternant, futur télé-travailleur est né. Certes pas sans difficultés, mais il est bon de noter l’enthousiasme mis à la tâche par les campus, les profs, sans oublier les as des systèmes d’information. L’ensemble des acteurs est invité à faire preuve de souplesse et d’inventivité en période de « guerre pédagogique » : OPCO (Opérateurs de compétences qui financent les contrats d’apprentissage et de professionnalisations), CFA , Ecoles, Entreprises, pour rendre possible la continuité pédagogique. La seule vraie ombre au tableau est la situation économique post-covid des entreprises. Difficile de mesurer les conséquences d’un événement mondial sans précédent.

    Le maître d’apprentissage joue un rôle clé ?

    Il le joue et l’a toujours joué. C’est le maillon indispensable entre le jeune apprenti, l’entreprise et le centre de formation. L’accueil dans l’entreprise, le lien avec l’école, l’adéquation de la théorie et de la mise pratique sont les cocktails de la réussite. Il faut valoriser ces missions de tuteurs et de maîtres d’apprentissage. On ne mesure pas assez combien ils sont les garants d’une insertion professionnelle réussie. Le binôme Ecole/tuteur est l’assurance pédagogique du jeune. Rappelons que le contrat d’apprentissage est un contrat de travail, pour un public qui est encore plus en questionnement, construction personnelle et professionnelle. Avoir un guide est essentiel.

    Les entreprises jouent-elles le jeu de leur côté ?

    Oui les entreprises ont été invitées à jouer le jeu, et l’ont fait. La simplification portée par la réforme de l’apprentissage y est pour beaucoup. L’incitation à créer des CFA d’entreprise aussi. Dans un contexte économique qui jusqu’alors était plutôt porteur. L’apprentissage, et l’alternance en général sont des solutions d’avenir, souple et agile pour s’adapter aux besoins en compétences des entreprises. Le Covid vient nous questionner sur de nouveaux enjeux de déglobalisation, de réindustrialisation locale, d’indépendance de production. Prônons le « Know futur » plutôt que le no-future en période d’après-guerre, pour aborder positivement la phase de reconstruction. Notre pays aura besoin de s’appuyer sur sa jeunesse, même si la tâche est ardue.

    Réseau Talis présent sur 9 campus en Nouvelle Aquitaine et sur Paris.

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    Propos recueillis par Gilbert Azoulay

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