Covid-19. Comment les écoles de management font face à la crise pour aider les étudiants

Entre contraintes sanitaires, avènement du digital et détresse des étudiants, quelle année 2021 les écoles de management préparent-elles ?

Illustration - Journée portes ouvertes de l'école ICD Paris en janvier 2021 - crédit photo : ICD Paris
Illustration - Journée portes ouvertes de l'école ICD Paris en janvier 2021 - crédit photo : ICD Paris

    2020 restera dans la mémoire des étudiants ainsi que des équipes pédagogiques, sollicitées comme rarement depuis un an. « Une fois la crise passée, notre travail restera quelque chose de précieux, car nous avons repensé, réinventé, chaque dimension de nos programmes », explique Patricia Thery-Hart, directrice de l'ICD Business School, à Paris. « Nos journées portes ouvertes ont été recréées à l'aune de la crise sanitaire », ajoute-t-elle. Avec parfois des effets surprenants, comme le succès des forums d'entreprise. « Les contraintes géographiques et de temps empêchaient certaines entreprises de venir. Aujourd'hui, les forums sont remplis », illustre la directrice d'ICD BS.

    Points d’alerte

    Si elles ont su tenir le cap, les écoles ne sont pas pour autant soulagées. De vrais points d’alerte subsistent, à commencer par un contexte économique qui menace l’emploi des jeunes diplômés. En outre, nombre de familles sont frappées par la crise, les empêchant parfois de laisser leurs enfants dans des écoles coûtant de 7 000 à 15 000 € l’année… Viennent ensuite l’international, fortement freiné, les stages, dont beaucoup ont été reportés ou annulés.

    L’avenir est encore plus incertain pour les cursus préparant à des secteurs très impactés. C’est ce que l’ICD doit gérer pour son bachelor Event management. Dans l’évènementiel, donc. Pour faire face à l’anesthésie générale du secteur, l’école a dû redoubler de créativité. « Nous avons décidé de transformer les stages en projets », explique Patricia Thery-Hart. Pour ce faire, l’école s’appuie sur des entreprises ou des associations, désireuses de créer des évènements, même digitaux. « Nos étudiants ont ainsi organisé beaucoup de conférences, de webinaires, colloques, films, etc. Ils ont réfléchi à l’hybridation de tous types d'événements ! » Des compétences qu’ils feront valoir dans le monde post-covid.

    Et beau succès

    « L’apprentissage a tenu bon, et c’est sans doute la plus grande satisfaction de l’année », juge Roselyne Hubert, directrice du CFA (Centre de formation des apprentis) IGS (Lyon, Paris, Toulouse) et vice-présidente de la Fnadir (Fédération nationale des associations régionales de CFA). Aux craintes printanières a succédé le plan d’aide massif du gouvernement. Le système a tenu bon et les étudiants se pressent toujours plus nombreux dans les bachelors qui le proposent : « Cette année, 70 % environ de nos étudiants ont demandé à faire de l’alternance. D’habitude, ils étaient plutôt 40 % », observe Claire Souvigné, directrice des bachelors de l’Inseec. Un vrai succès.

    Le chiffre : 8 jeunes sur 10 déclarent avoir subi un préjudice important pendant l'épidémie

    Source : Sondage Odoxa pour France Bleu/France Info, 2020

    Zoom

    Vente et relance font bon ménage

    Il existe un motif sérieux d’espoir pour les Business Schools : les grands besoins de talents commerciaux, pour des recruteurs qui ont repoussé les embauches l’an dernier. « En temps de relance économique, l'entreprise a besoin de bons vendeurs ! » plaide Aymeric Mairand, directeur communication et sourcing de Sup de Vente. Il est donc serein : « Nous avons une multitude de partenaires qui nous envoient des offres de postes, de stages ou d’alternance. Et avec notre nouvelle plate-forme digitale pour les mettre en relations avec nos étudiants, le job dating bat son plein », explique-t-il.

    Mais attention, si les fonctions commerciales sont moins impactées que les autres, le digital commence sérieusement à montrer ses limites. « Le travail et les études à distance sont formidables, mais nous avons hâte de retrouver ce qui donne sa motivation à un vendeur, tous les matins : le contact humain ! », prévient-il.

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