Débouché du Bachelor : continuer vers le Master ou trouver un job ?

Après un bac +3, les étudiants sont prêts à prendre immédiatement des fonctions en entreprises. Du moins en théorie. En réalité, l’étudiant fait comme il l’entend.

Débouché du Bachelor : continuer vers le Master ou trouver un job ?

    Poursuivre ses études ou pas ? Après un bac +3, les jeunes sont prêts à prendre immédiatement des fonctions en entreprises. Du moins en théorie. En réalité, l’étudiant fait comme il l’entend.

    Il est censé être plus concret qu’un PGE (Programme Grande École), et surtout directement orienté vers l’emploi. Mais les faits sont têtus et le constat est sans appel : la majorité des étudiants de bachelor le prolongent par un master.

    Pour certains d’entre eux, c’est l’occasion d’intégrer une grande école sans passer par la case prépa. Ils évitent ainsi deux années compliquées et ajoutent à leur CV un tampon qui leur permettra par la suite de se porter candidats aux masters.

    Pour d’autres, l’objectif est clairement de travailler. « Mais au fil de leur cursus, ils apprennent beaucoup, réfléchissent. Il est fréquent que des étudiants qui pensaient s’arrêter après trois ans tiennent finalement à continuer », observe Benoît Auber, directeur d’ICD, école de commerce à Paris et Toulouse.

    Généralistes contre spécialistes

    Une vraie distinction est à faire entre les programmes. Les étudiants en bachelor généraliste continuent, pour une large majorité, leurs études.

    On retrouve ainsi sans surprise 74 % de taux de poursuite chez Kedge BS, 64 % à l’Inseec et jusqu’à 85 % pour le bachelor ICN Sup’Est, tous trois généralistes.

    Chez les spécialistes en revanche, « le projet s’est déjà précisé, ils sont logiquement prêts à démarrer leur carrière. » L’ICD offre un bon exemple de cette différence : dans son bachelor Event management, 80 % des diplômés entrent tout de suite sur le marché du travail ; dans son programme le plus généraliste, Business Development, près de 70 % choisissent un master.

    Pour moi, c’est trop tôt

    C’est le cas d’Alison Duchatel qui, en entrant en bachelor à l’Inseec, avait déjà en tête de le prolonger. Elle opte pour le master International Business Management, toujours dans la même école : « Un cursus pas si éloigné de mon bachelor pour ce qui est des sujets d’étude, mais très axé sur l’international », explique-t-elle. À la fin de son stage de 3e année pourtant, son entreprise l’aurait bien gardée. « Je ne me suis pas positionnée car je ne me voyais pas commencer la vie professionnelle aussi tôt, confie Alison. Et puis, mine de rien, il y a un petit écart de salaire entre des diplômés de bachelor et de master. » Dans sa promo, les choix ont été disparates. « Une petite majorité a fait comme moi. D’autres ont été embauchés dans l’entreprise où ils avaient fait leur stage, ou à l’étranger. » Sans oublier ceux qui se sont lancés en free-lance, par exemple dans le conseil en communication.

    Une affaire d’opportunité

    Saisir les occasions lorsqu’elles se présentent, c’est depuis toujours la philosophie de Valentin Klein. Il a choisi, lui, de travailler. Pourtant, la vie étudiante à EM Strasbourg lui allait comme un gant : « Je faisais partie de trois associations et m’investissais à fond dans le BDE [bureau des élèves] », se souvient-il.

    Mais pour ce fils d’entrepreneurs et de commerçants, l’envie de se lancer est tenace : « J’avais un projet de création d’entreprise et me suis rendu à un “start-up week-end” à Berlin », raconte-t-il. Là-bas, il noue des contacts, obtient un stage, puis retourne à l’école. « En terminant mon bachelor, je me suis posé la question. Un master ? pourquoi pas… Mais je voulais encore travailler un peu avant, quitte à reprendre les études l’année suivante. » Retour à Berlin, où il est embauché comme seul salarié aux côtés de deux fondateurs d’une startup : « J’ai participé à toutes ses phases importantes. Quand on est au bon endroit au bon moment, il faut savoir s’en rendre compte », conseille-t-il. Une expérience riche qui lui permet d'intégrer Ada, une entreprise qui compte, elle, 200 salariés. Aujourd’hui, Valentin ne songe plus au master. Il est déjà manager.

    LE CHIFFRE

    71% C’est le taux de poursuite d’études des étudiants en bachelor (Source : Conférence des Grandes écoles, Enquête insertion 2017)

    «L’insertion après notre bachelor est excellente »

    3 questions à Youssef Errami Directeur général de l’ESC Pau Business School

    À l’issue du bachelor, vos diplômés poursuivent-ils leurs études ?

    Ils le font à 81 %, pour la plupart en alternance. Mais ceux qui souhaitent entrer tout de suite dans la vie professionnelle le font sans difficulté. Le bachelor est avant tout un diplôme créé pour former des middle-managers, dont les besoins sont immenses. Les entreprises aiment ces bac +3 car elles peuvent les recruter, puis les faire évoluer elles-mêmes vers des fonctions de cadres.

    Quels postes, pour ceux qui veulent travailler tout de suite ?

    Dans les grandes entreprises, ils obtiennent des postes commerciaux, marketing ou en achat. Dans les PME et les start-up, leurs responsabilités sont importantes : diriger une ligne de produits, être responsable d’une zone géographique. À l’ESC Pau, les liens sont particulièrement forts avec l’Espagne et l’Amérique latine où nos diplômés ont de belles opportunités. Dans tous les cas, l’insertion après notre bachelor est excellente, le premier salaire s’élève à 31 800 € annuels, soit à peine moins que les bac +5 (entre 32 et 35 000 €).

    Que conseillez-vous à vos étudiants ?

    Je n’ai pas à les conseiller, mais à accompagner leur réflexion. Notre rôle est de leur donner toutes les cartes pour voir leur projet aboutir. Nous avons opté pour une pédagogie par l’expérimentation, faite d’études de cas réels, de coaching personnel et professionnel, de stages, d’alternance. La force de l’ESC Pau, c’est sa proximité avec les entreprises. Qu’un étudiant choisisse d’être salarié tout de suite ou plus tard, il est déjà en situation.

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