Des cursus pour inventer la voiture du futur

Véhicules électriques ou communicants, l’automobile de demain prend forme aujourd’hui dans les écoles d’ingénieurs. Le secteur automobile a un grand besoin d'ingénieurs pour répondre aux nouveaux besoins des voitures.

Les élèves ingénieurs d'HEI (Lille) devant le prototype de véhicule solaire Hélios qui est exposé au Mondial de l'automobile
Les élèves ingénieurs d'HEI (Lille) devant le prototype de véhicule solaire Hélios qui est exposé au Mondial de l'automobile

    Véhicules électriques ou communicants, l’automobile de demain prend forme aujourd’hui dans les écoles d’ingénieurs. L’automobile est un secteur de passion et d’avenir. Les grandes écoles ont formé les pionniers

    — André Citroën est polytechnicien tout comme l’actuel PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn; René Panhard et Emile Levassor sont centraliens — et donnent à leurs successeurs les armes pour inventer le véhicule écologique et intelligent de demain.

    Imaginer des véhicules différents…

    40% des diplômés de l'Estaca se placent dans l'automobile chaque année. Formés pour intégrer le secteur, « ils sont passionnés par le véhicule en lui-même et par les questions de mobilité », constate Pascale Ribon, directrice de l'école. Hier, les innovations des constructeurs étaient orientées vers la vitesse et la puissance. Elles s'intéressent désormais à l'écoconception, aux moteurs électriques et hybrides, à la gestion de l'énergie à bord, au design sonore.

    « Nous préparons aussi nos ingénieurs à des problématiques futuristes comme les matériaux à mémoire de forme, complète Pascale Ribon. Les entreprises ont plus que jamais besoin d'ingénieurs dotés de capacité d'imagination pour inventer des véhicules différents. » Ce sont les ingénieurs conception et R&D qui mettent au jour et déploient les ruptures technologiques dont a besoin l'automobile, notamment pour relever ses défis environnementaux.

    Des véhicules plus sobres

    L’EIGSI La Rochelle cultive aussi sa proximité avec l’automobile grâce aux 25% de ses diplômés y débutant chaque année. « Les jeunes sont surtout attirés par les

    problématiques énergétiques et de développement durable

    », constate Olivier Paccaud, directeur des études. Au sein de la dominante énergie et environnement, ils se forment ainsi à l’

    efficacité énergétique des moteurs traditionnels, aux moteurs des véhicules électriques et hybrides

    . Ils étudient par ailleurs la

    mécatronique

    et les

    systèmes embarqués

    , technologies clés pour une meilleure sobriété énergétique des véhicules.

    Des véhicules électriques

    On annonce une première F1 électrique pour 2014. Au centre de Lille des Arts et métiers ParisTech, le professeur Philippe Degobert y croit. Renault a en effet fait appel à 4 écoles d'ingénieurs du groupement ParisTech (Mines Paris, Ponts, ENSTA et Arts et métiers) pour monter des formations de masters et de mastères spécialisés dédiées aux voitures électriques. « Ces formations abordent les technologies nécessaires à la conception et au déploiement des véhicules », explique Philippe Degobert.

    Les enseignements, adossés à 12 laboratoires dans ces écoles, bénéficient des derniers développements scientifiques, « en acoustique, répartition des masses, batteries ou encore énergétique des véhicules électriques et hybrides », illustre Philippe Degobert.

    Des véhicules intelligents

    A l'Insa de Rouen aussi, le futur s'apprend en option d'approfondissement. Au côté d'Abdelaziz Bensr-hair, enseignant-chercheur du Litis (Laboratoire d'informatique, de traitement de l'information et des systèmes), les élèves ingénieurs découvrent comment rendre un véhicule intelligent. « Je travaille sur les systèmes de perception en temps réel capables de détecter les obstacles ou une situation météorologique dégradée. » Le laboratoire a ainsi breveté des systèmes antibrouillard équipant déjà des véhicules. « Ils pourront aussi travailler sur des systèmes coopératifs ou d'aide à la conduite », ajoute Abdelaziz Bensrhair.

    TEMOIGNAGE

    « Nous voulons créer de toutes pièces un véhicule solaire »

    Pourquoi avez-vous intégré le projet Hélios ?

    D’abord, pour l’apprentissage technique. Il s’agit ni plus ni moins de créer de toutes pièces un véhicule solaire! Cela permet d’aller plus loin qu’en cours, de faire le lien entre les disciplines étudiées, d’appréhender un projet dans sa globalité. J’ai aussi choisi Hélios pour le défi du concours World Solar Challenge. Notre prototype Hélios IV a joué la course, sans la remporter, de 3000 km en 2007 et 2008 en Australie, roulant à 60 km/h en moyenne. Lors du European Solar Challenge de 2010, en revanche, nous avons décroché la 2e place !

    Que représente la participation d’Hélios au Mondial de l’auto pour vous ?

    C’est un moment génial ! Hélios IV est exposé pour la deuxième fois sur le stand de HEI. Il suscite l’intérêt des visiteurs. C’est aussi l’occasion de prendre des contacts car nous préparons le prototype Hélios V pour la course de 2013 en Australie et cherchons des sponsors.

    Ce projet a-t-il influencé vos envies professionnelles ?

    Oui, j’ai choisi le domaine d’études énergie systèmes électriques et automatisés. J’aimerais réaliser mon stage de fin d’études sur les véhicules hybrides.

    Mondial de l'automobile 2012 : Helios 4 - WSC... par Helicoidee

    Consultez aussi :

    Secteur automobile : un grand besoin d'ingénieurs

    Mondial de l'auto Porte de Versailles jusqu'au 14 octobre 2012

    Dossier réalisé par Ariane Despierres-Féry

    en partenariat avec Le Journal des Grandes Ecoles

    Article paru dans le Parisien Economie, édition du lundi 1er octobre 2012.

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