Dossier Alternance : 2012... un nouveau souffle pour l'alternance

L'alternance regagne du terrain en France. Un succès du notamment aux PME & TPE. Cette association d’apprentissages pratiques et académiques s’étend de plus en plus aux cursus de l’enseignement supérieur.

Dossier Alternance : 2012... un nouveau souffle pour l'alternance

    L'alternance regagne du terrain en France. Un succès du notamment aux PME & TPE. Cette association d’apprentissages pratiques et académiques s’étend de plus en plus aux cursus de l’enseignement supérieur.

    Avec 627 000 contrats signés dans l’Hexagone en 2011, l’alternance reprend des couleurs après deux années de stagnation : + 8,3 % en un an selon le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé.

    Une tendance largement portée par l’essor des contrats de professionnalisation, qui concernent les jeunes en formation initiale et le retour à l’emploi (+ 17 %). Quant aux contrats d’apprentissage, ils restent en retrait (+ 2 % seulement)

    .

    Avec l’annonce faite par Nicolas Sarkozy fin janvier de porter le quota d’alternants, dans les entreprises de plus de 250 salariés, à 5 % d’ici à 2015 (contre 4 % actuellement), l’objectif visé est de 800 000 contrats, dont 600 000 en apprentissage.

    Trois régions devraient se démarquer par des bataillons d’apprentis très denses : l’Ile de- France (118 000), Rhône-Alpes (53 000) et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (40 230).

    Alternance : Les petites entreprises en pointe

    Si les noms du CAC 40 ont toujours les faveurs des jeunes, les plus dynamiques sont assurément les petites et moyennes entreprises (PME).

    Sur l’année 2010, les structures de moins de dix salariés ont embauché 59 % des apprentis, et 41,2 % des contrats de professionnalisation d’après les chiffres de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) de décembre et avril 2011.

    Pour Philippe Bouquet, secrétaire général du Comité Richelieu, association française de PME innovantes, «cette carte est d’autant plus intéressante pour les jeunes sans réseau. Leur CV ne va pas se retrouver dans une pile qui en compte déjà 10 000 dans les sociétés qui ont pignon sur rue».

    Le secteur tertiaire est particulièrement ouvert à l’alternance, avec 77 % des nouveaux contrats de professionnalisation (surtout dans le commerce et les services aux entreprises)

    , contre 55 % pour l’apprentissage. A contrario, l’industrie mise davantage sur l’apprentissage, avec 21 % des nouveaux contrats. Le taux n’est que de 13,6 % pour les contrats de professionnalisation. Et traditionnellement, la construction est une adepte des contrats d’apprentissage, à 20 % contre 8 % pour les contrats de professionnalisation.

    Alternance : Un nouveau visage de l’apprenti

    "Jusqu'à il y a peu, l'alternance était l'apanage de ceux qui étaient en rupture de scolarité et trop souvent perçue comme une voie de garage, explique Philippe Richert, président du conseil régional d'Alsace, ministre auprès du ministère de l'Intérieur, de l'Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration, chargé des collectivités territoriales. La palette des métiers visée est de plus en plus étoffée, avec des cursus qui montent en gamme."

    Du certificat d’aptitude professionnelle (CAP) au bac + 5, l’éventail est large. Plus de la moitié des contrats d’apprentissage préparent à une qualification de niveau au moins égale au baccalauréat.

    L’élévation vaut aussi pour les contrats de professionnalisation, même si elle est moindre ( 66% des entrants ont un niveau inférieur ou égal au baccalauréat, contre 76% cinq ans auparavant).

    "Cette formule permet à des classes moyennes d’amortir le coût des études qui peut aller de 5 000 à 10 000 €, voire plus pour une école privée, commente Henry Buzy-Cazaux, président de l’institut du management des services immobiliers (IMSI) à Paris.

    Son développement témoigne d’une ouverture sociologique de l’enseignement supérieur. C’est un atout considérable." Rares sont les sujets qui font à ce point l’unanimité.

    DOSSIER SPECIAL ALTERNANCE

    2012... Un nouveau souffle pour l'alternance

    L'enseignement supérieur se mobilise pour l'apprentissage

    L'université de Cergy-Pontoise professionnalise ses filières classiques

    Des candidats très convoités

    Témoignages d'entreprises, étudiants et diplômés

    Des étudiants directement opérationnels pour les entreprises

    Alternance / contrat d'apprentissage : en 14 questions

    L'alternance c'est quoi ? Rappel / mode d'emploi

    Que pensez-vous du quota d’alternants qui pourrait bientôt passer à 5 % pour les entreprises de plus de 250 salariés ?

    Si le Medef est évidemment favorable au développement de l’alternance, nous ne sommes toutefois pas des adeptes du quota.

    Cela revient à avoir, pêle-mêle, des entreprises censées être de bons élèves, comme le bâtiment ou l’industrie, à côté d’autres qui passeraient pour de prétendus mauvais élèves alors même qu’elles embauchent des jeunes en CDI. Nous sommes réservés sur ce type de stimulation.

    Ce qu’il convient de faire ? Banaliser ce mode d’apprentissage en le généralisant à tous les secteurs et à tous les niveaux.

    Par ailleurs, le pourcentage fixé par la loi n’est pas notre boussole. Ce qui compte avant tout est d’intégrer des jeunes dans la vie active.

    Plus de 300 000 emplois (chiffres du ministère du Travail) restent non pourvus actuellement. Aussi, la réflexion doit-elle également porter sur une réforme de l’orientation et sur l’attractivité des métiers.

    Pour quelles raisons l’alternance a-t-elle connu un palier ces deux dernières années ?

    Difficile pour les entreprises de recruter un alternant quand les carnets de commandes sont moins remplis. C’est la première observation qui remonte du terrain.

    La période que nous traversons actuellement est particulière. Les dirigeants de petites et moyennes entreprises (PME) se plaignent aussi du manque de fidélité de certains jeunes en alternance.

    Sitôt la formation achevée, ils les quittent. Aussi, l’idée d’un contrat qui lie les deux parties fait-elle son chemin.

    Avec cette formule basée sur la loyauté, chacun s’engagerait vis-à- vis de l’autre : l’entreprise à le recruter, le jeune à rester.

    Mais ce pourrait être aussi un guide de bonne conduite pour les deux parties en jeu. Rien n’est encore arrêté.

    D’autres évolutions sont-elles en préparation ?

    Contrat d’apprentissage d’un côté, contrat de professionnalisation de l’autre, cela paraît trop complexe. Faut-il les fusionner ? Il va falloir se mettre autour d’une table pour trancher.

    Même si ces deux contrats résultent déjà d’une simplification du précédent système, je suis pour aller plus loin,mais ce sujet fait débat en interne.

    DOSSIER RÉALISÉ PAR MAGDALENA MEILLERIE

    Article paru dans le Parisien Economie du lundi 12 mars 2012

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