Écoles de journalisme : les formations reconnues ou pas, comment y accéder et leurs débouchés

Pour devenir journaliste, métier très prisé mais difficile d’accès, il existe des écoles de journalisme et des formations spécifiques. On vous aide à vous y retrouver et à sélectionner votre école avec soin, y compris quand elle n’est pas reconnue par la profession.

Illustration. Cérémonie d’investiture au palais de l'Elysée en présence de beaucoup de journalistes. Photo LP / Fred Dugit
Illustration. Cérémonie d’investiture au palais de l'Elysée en présence de beaucoup de journalistes. Photo LP / Fred Dugit

    Le journaliste a pour objectif à partir de premières informations, d’enquêter, recouper l’information pour la vérifier puis la retranscrire le plus clairement possible à un public. De nombreuses écoles existent pour mener au métier de journaliste, car il correspond à un métier très connu et donc choisi par les étudiants. Mais attention aux débouchés difficiles et aux formations non reconnues !

    Le métier de journaliste

    Beaucoup de prétendants, peu d’élus. Il s’agit d’un métier difficile marqué par la précarité, ce dont il faut avoir conscience. De même, il faut savoir que tous les journalistes ne sont pas toujours sur le terrain : présentateur télé, rédacteur web, radio, photographe, journaliste reporter d’images… le métier s’exerce de différentes manières mais les missions et compétences se croisent comme les médias se transforment : les radios sont sur internet, les sites ont des studios tv ou produisent des podcasts… Les frontières entre média s’estompent.

    Pour accéder au métier, vous pouvez vous lancer dans le métier sans formation, en comptant sur votre talent et la chance, soit vous faites une école reconnue par l’État et la profession. En 2018, 19,9% des journalistes titulaires de la carte de presse avaient fait une école, contre 12,2% en 2000. Par ailleurs, une fois en CDI, les journalistes diplômés d’écoles reconnues gagnent 400 euros de plus que ceux qui n’en sont pas issus. Les journalistes diplômés d’écoles reconnues sont en télévision et en radio, avec une moyenne de 28% des journalistes.

    Il existe de nombreuses écoles de journalisme, mais il faut être prudent car une partie d’entre elles n’est pas reconnue et vous risquez de payer pour une formation insuffisante qui ne vous sera jamais utile.

    Quelles sont les 14 écoles de journalisme reconnues ?

    Dans certains domaines d’activité les professionnels apportent un label de reconnaissance aux écoles. Il ne s’agit que d’un label de qualité, mais pas de garantie d’emploi. Parmi la trentaine d’écoles de journalisme existantes, 14 sont reconnues par la Commission paritaire nationale de l’emploi des journalistes (CPNEJ) qui tous les 5 ans analyse le contenu des formations.

    Publiques ou privées, elles recrutent à différents niveaux après le baccalauréat, pour des cursus menant au DUT ou au Master de journalisme.

    Vous pouvez choisir de vous inscrire dans l’une des écoles publiques, que sont :

    • le CUEJ de Strasbourg (Centre Universitaire d’Enseignement du Journalisme) ;
    • le CELSA de Paris IV (Centre d’études littéraires et scientifiques appliquées) ;
    • l’IFP de Paris II (Institut Français de Presse) ;
    • l’EJC de Cannes (École de journalisme de Cannes) ;
    • l’EJDG de Grenoble (École de Journalisme de Grenoble) ;
    • l’IPJ de Paris-Dauphine (Institut Pratique du Journalisme) ;
    • l’IEP de Paris (Institut d’Études Politiques) ;
    • l’IJBA de Bordeaux (Institut de Journalisme de Bordeaux Aquitaine) ;
    • l’EPJT de Tours (École Publique de Journalisme de Tours) ;
    • l’IUT de Lannion (Institut Universitaire de Technologie) ;
    • l’EJCAM de Marseille (École de Journalisme et de Communication d’Aix-Marseille).

    À ces établissements publics viennent s’ajouter des écoles privées :

    • le CFJ de Paris (Centre de Formation des Journalistes) ;
    • l’EJT de Toulouse (École de Journalisme de Toulouse) ;
    • l’ESJ de Lille (École Supérieure de Journalisme).

    Les cursus proposés par ces écoles mènent essentiellement à un diplôme de Master, c’est-à-dire à un Bac + 5, à l’exception de l’EJC de Cannes et de l’IUT de Lannion qui conduisent au BUT. Le CFJ de Paris et l’ESJ de Lille ont également la particularité de délivrer un diplôme visé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il s’agit d’un critère de qualité de la formation (et non de l’ensemble d’un établissement). En effet, ce label n’est attribué qu’après un contrôle pédagogique majeur. Il officialise le niveau académique d’une formation pour les établissements privés. La liste des diplômes visés est mise à jour chaque année. L’obtention d’un double diplôme est aussi possible, comme à l’EJDG de Grenoble (Sciences Po Grenoble et Master de journalisme de l’Université de Grenoble Alpes).

    Le cursus proposé par chaque école de journalisme reconnue par la CPNEJ varie d’un établissement à l’autre. L’IEP de Paris propose par exemple un semestre à l’international, le CUEJ de Strasbourg permet un cursus en alternance, la durée des études s’étend sur 2 ans à l’EPJT de Tours tandis qu’elle est de 3 ans à Cannes et Lannion.

    Quelles sont les autres écoles de journalisme ?

    Outre les écoles de journalisme reconnues par la CPNEJ, considérées comme la voie royale vers la profession, d’autres établissements vous forment également au métier de journaliste. De nombreuses écoles privées ont en effet vu le jour, sans toutefois entrer dans l’annuaire de la CPNEJ. On en compte plusieurs dizaines en France. Dans la plupart des cas, la formation dure deux ou trois ans. Certaines sont particulièrement réputées, telles que :

    • l’ISCPA (Institut supérieur des médias) ;
    • l’EDJ de Nice (École de Journalisme) ;
    • l’IEJ de Paris (Institut Européen de Journalisme).

    Si vous êtes intéressé par un cursus dans une école de journalisme non reconnue, prenez le temps de vous renseigner sur la qualité et les modalités de son enseignement. Assurez-vous par exemple que le parcours donne lieu à un diplôme reconnu par l’État. Vous pouvez également vérifier que Communication et Journalisme sont bien des disciplines distinctes. Enfin, la question des stages est cruciale pour choisir son école de journalisme. En effet, c’est essentiellement grâce à eux que les étudiants fondent leur réseau et peuvent inscrire sur leur CV des expériences qui leur offriront de véritables opportunités pour commencer leur carrière.

    Les frais de scolarité sont particulièrement élevés dans les écoles privées non reconnues. En effet, il n’y existe pas de système de bourse d’études, contrairement aux écoles privées reconnues. Certains établissements ajustent toutefois leur prix en fonction des ressources des parents. Dans tous les cas, il faut compter plusieurs milliers d’euros par année.

    Il est important de savoir qu’il n’est pas indispensable d’avoir suivi une formation dans une école de journalisme reconnue pour obtenir une carte de presse. Celle-ci est en effet octroyée à toute personne qui en fait la demande et qui travaille depuis au moins 3 mois dans une agence de presse agréée et en tire l’essentiel de ses revenus. Vous pouvez donc être reconnu comme journaliste professionnel, quelle que soit l’école que vous avez choisie, l’attribution de la carte de presse dépendant de la nature de votre employeur et non de votre formation.

    Comment intégrer une école de journalisme reconnue ?

    Les établissements reconnus par la CPNEJ sont particulièrement sélectifs à l’entrée, souvent davantage que les autres écoles de journalisme. Le recrutement commence souvent à partir de Bac + 2 ou Bac + 3, mais la sévérité de la sélection a pour effet d’augmenter le niveau des admis, qui ont la plupart du temps un Bac + 4 ou un Bac + 5. Il faut dire que les places sont rares : 30 admis par an au CELSA de Paris ou à l’EJDG de Grenoble, 20 admis à l’EJCAM d’Aix-Marseille, 36 admis à l’EPJT de Tours, 28 à l’IUT de Lannion…

    Exigeants, les concours d’entrée requièrent une véritable préparation, au point qu’il existe des prépas spécifiques. Elles peuvent être intégrées à une université ou directement à l’école de journalisme. L’université de Montpellier va jusqu’à proposer un DU (diplôme universitaire) de préparation au concours de Sciences Po et des écoles de journalisme, auquel il est possible de s’inscrire indépendamment ou en même temps que sa Licence ou son Master. À Tours, vous pouvez choisir la préparation aux écoles de journalisme comme une UE (Unité d’Enseignement) valant 3 ECTS. Si vous êtes boursier, vous pouvez spécifiquement vous tourner vers la prépa Égalité des chances ou vers la Chance pour la diversité dans les médias. Naturellement, il est tout à fait possible de s’entraîner aux concours des écoles de journalisme en toute autonomie.

    Le concours reste cependant le moyen de sélection le plus courant. Les résultats sont parfois pondérés par le dossier, comme à l’EPJT de Tours. Le concours comporte des épreuves écrites et orales. À l’écrit, plusieurs types d’exercices sont possibles, tels que la réécriture d’une dépêche, le résumé d’un article complexe, la critique journalistique ou le test d’anglais. L’épreuve orale est avant tout le moment de justifier votre motivation et votre appétence pour le métier.

    Certains établissements ajoutent leurs propres modalités de recrutement. À Paris, l’Institut Français de Presse vous demande par exemple d’avoir déjà effectué au moins 1 mois de stage avant de passer le concours. Quant au CFJ, il a mis en place son propre dossier d’admissibilité. Disponible en ligne, il comporte une évaluation des connaissances sur l’actualité, un questionnaire de motivation, un test de style et de maîtrise du français…



    Les écoles de journalisme post-bac. Seules quelques formations existent post-bac accessible via Parcoursup (BUT & licence universitaire). Comme l’IUT de Lannion et son « BUT - Information communication Parcours journalisme » en 3 ans et en alternance, que vous pouvez sélectionner dans vos vœux et qui recrute ensuite sur dossier et entretien.

    Que faire après une école de journalisme ?

    Pour commencer sa carrière de journaliste après l’école de journalisme, l’idéal est d’avoir suivi des options durant votre formation qui vous mènent directement sur le terrain qui vous intéresse. En effet, le métier de journaliste est vaste. Du journalisme sportif au reporter de guerre en passant par le journaliste radio ou image, sans oublier le correspondant local ou l’envoyé spécial, de l’enquête de plusieurs mois à la brève interview vidéo, il y a bien des manières d’être journaliste, et les écoles ont souvent leurs spécialités. À Sciences Po, vous trouverez par exemple un Master Journalisme et affaires internationales. L’ESJ de Lille s’est spécialisée dans le journalisme scientifique. En revanche, il n’existe par exemple pas d’option spécifique parmi les écoles de journalisme reconnues pour devenir journaliste sportif. Il vous faudra pour cela compter sur l’expérience du terrain et vos stages ou vous tourner vers une école non reconnue, comme l’IICP de Paris (Institut International de Communication de Paris).



    Vous pouvez également décider de vous spécialiser dans un format journalistique : audiovisuel, radio, presse écrite papier ou en ligne, reportage photo… Journaliste n’est en effet pas une profession uniquement de l’écrit. Vous pouvez choisir de travailler aussi votre voix ou l’image ! En outre, le journalisme regroupe d’autres métiers que le journaliste à proprement parler. Une école de journalisme peut par exemple mener au métier de :

    • documentaliste ;
    • rédacteur en chef ;
    • animateur radio ou télé ;
    • secrétaire de rédaction
    • chef d’édition
    • reporter-photographe…

    Il n’est pas rare de commencer sa carrière par des postes précaires avant d’être salarié par un média. À noter qu’il n’est pas indispensable de détenir une carte de presse pour exercer le métier de journaliste. Moins de 35 000 personnes détiennent la carte de presse. Vous pouvez aussi choisir la pige et cumuler ainsi plusieurs employeurs

    Vous pouvez également choisir votre voie en fonction du caractère plus ou moins régional d’un média. Des qualités particulières vous seront alors demandées, comme une haute culture générale ou une connaissance précise du secteur où vous exercez, ainsi que des déplacements nombreux. Dans tous les cas, journaliste est un métier polyvalent qui implique autant de compétences techniques que de connaissances sur la thématique du sujet abordé.

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