Ecoles de commerce : les écoles françaises ont la cote dans le monde

Le Brexit et les élections américaines ont modifié la perception des étudiants du monde entier sur ces pays. Il semble qu’ils soient moins attractifs… et c’est nous qui en profitons.

Ecoles de commerce : les écoles françaises ont la cote dans le monde

    Le Brexit et les élections américaines ont modifié la perception des étudiants du monde entier sur l’Angleterre et les USA. Il semble qu’ils soient moins attractifs… et c’est nous qui en profitons.

    Quelle surprise ! Lors du dernier salon annuel de l'AIEA (American International Education Association), qui se tenait à Washington en février dernier, les universités américaines étaient visiblement fébriles*. Celles qui dépendent des étudiants internationaux payant des frais de scolarité élevés, s'inquiètent d'une certaine perte d'attractivité après l'élection de Donald Trump. Et la situation est assez comparable en Angleterre avec le Brexit qui a détourné des candidats de cette destination naturelle pour les futurs diplômés du monde entier. « Le fait de limiter les visas n'a sans doute pas arrangé les choses », indique Jean-François Fiorina, DGA de Grenoble EM. « Ce qui explique que nous ayons ouvert un campus à Berlin, une ville qui bouge positivement, et limité ainsi notre présence en Angleterre ».

    Un besoin de stabilité politique

    Indéniablement, c'est le reste de l'Europe qui bénéficie de la situation et particulièrement la France. Nous profitons d'un appel d'air qui se traduit, par exemple, par une hausse significative d'étudiants de pays émergents qui privilégient notre pays. Même les enseignants étrangers postulent chez nous. Ils préfèrent des zones plus stables politiquement. Et tout le monde en profite. En témoigne l'ouverture d'un bureau de l'ESC La Rochelle à Bombay.

    La France, un challenger crédible

    Pour Patrice Houdayer, de Skema, « l'élection d'Emmanuel Macron, avec un volontarisme affiché pour vendre notre pays (campagne "ChooseFrance") et sa volonté d'augmenter le nombre d'étudiants internationaux en France, a redonné de la visibilité à notre pays ».

    Entre la sortie de l'Europe du Royaume-Uni et les incertitudes liées aux élections américaines, les circuits de mobilité internationale changent. Les États-Unis et l'Angleterre ne sont plus des directions évidentes pour des jeunes qui souhaitent se déplacer sans contraintes, profiter de certaines souplesses administratives et éventuellement rester sur place. Les contacts des grandes écoles de commerce pris avec l'Inde sont à cet égard édifiants. « Nous avons recruté cette année plusieurs dizaines d'étudiants dans ce pays. Ils apprécient Paris et trouvent un enseignement comparable à ce qu'ils auraient trouvé outre-Manche, où on ne connaît pas trop les conséquences du Brexit », explique Patrice Houdayer. « Nous apparaissons vraiment comme des challengers crédibles pour former les top managers avec des programmes qui disposent des mêmes labels de qualité. Dans le contexte géopolitique que nous connaissons, il n'a pas été compliqué de les convaincre », ajoute-t-il. D'autres pays anglophones, comme le Ghana, s'intéressent à nous, d'autant que nos frais de scolarité sont plus faibles que dans les pays anglo-saxons.

    La France attractive ?

    Dernier exemple de Patrice Houdayer : «  L’opportunité offerte aux étudiants indiens de bénéficier en France d’une autorisation provisoire de séjour est un facteur très attractif pour eux. L’implication de notre ambassadeur et de Campus France en Inde vise à atteindre d’ici à 2020 l’objectif de 10 000 étudiants Indiens en France ». Et de conclure : « C’est une certitude. Toutes les écoles de commerce françaises sont beaucoup plus sollicitées qu’auparavant et cela devrait durer ». Un message positif qui consacre la stratégie d’ouverture des écoles, entreprise depuis des années.

    *News Tank HER, tribune d’Alain Ouvrieu, directeur des relations internationales du pôle Léonard de Vinci.

    Attractivité

    La France est le 4e pays le plus prisé pour les étudiants en mobilité internationale après les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. C’est le le 1er pays d’accueil non anglophone.

    ANALYSE

    « Les universités britanniques veulent renforcer leurs coopérations avec la France »

    Jean-Guy Bernard Directeur général d’EM Normandie

    L’EM Normandie est implantée à Oxford depuis plusieurs années. Voici le point de vue de son DG.

    Quelle est la conséquence du Brexit pour nos étudiants ?

    Les effets du Brexit sont peu perceptibles à l’heure actuelle, même s’il suscite de nombreuses interrogations. Aucun changement statutaire n’interviendra avant mars 2019. Malgré quelques possibles signes de désaffection dans des pays émergents notamment, l’enseignement supérieur britannique continue d’être prisé chez nos étudiants qui sont bien accueillis à Oxford, une ville qui, rappelons-le, avait voté à 70 % pour le maintien dans l’Union européenne.

    Cependant, les étudiants étrangers se posent-ils des questions ?

    Le véritable frein qui pourrait se manifester est la difficulté pour les étudiants non européens d’obtenir un permis de travail. Or, ils sont nombreux à vouloir travailler, en parallèle de leurs études, pour subvenir à leurs besoins. De même, il y en a en Afrique, au Moyen-Orient ou encore en Asie qui redoutent des difficultés pour obtenir un visa ou circuler librement en Europe depuis le Royaume-Uni. Cela nous est favorable indéniablement.

    Je précise tout de même que, pour les étudiants européens, les effets ne sont pas encore flagrants car pour le moment leur pouvoir d’achat augmente grâce à la baisse de la livre sterling.

    Le Brexit provoque-t-il tout de même de nouvelles alliances ?

    Depuis un an, une tendance intéressante se dessine : les universitaires britanniques affichent de plus en plus clairement leur volonté de renforcer leurs coopérations avec la France… comme un effet compensateur en quelque sorte !

    Tendances 2018

    Classement 2018 des Ecoles de Commerce de Grade Master : Notre classement annuel pour s'y retrouver.

    → Classements thématiques : Top 10 des écoles pour l'international, Top 10 des écoles Investissements, Top 10 Excellence académique, Top 10 : relations entreprises.

    → Prestige, pédagogie, conseils de profs... comment choisissez-vous votre école ?

    → Ecoles de commerce : après les fusions, les rapprochements stratégiques...

    → Rapprochements d'écoles : explications de Peter Todd, directeur général de HEC

    → International. Les écoles de commerce françaises ont la cote dans le monde

    Frais de scolarité des écoles : jusqu'où grimperont-ils ?

    Pégagogie :

    → Fini le cloisonnement. ingénieur-manager, le mix gagnant

    → Amphi et pédagogie : à quand la fin des cours ?

    → Gros investissement personnel et gros budgets : indispensables associations étudiantes

    English first : on les appelle désormais Business Schools et ce n'est pas un hasard

    Alternance et écoles de commerce : une formule très économique

    Insertion pro :

    Insertion professionnelle des diplômés : les voyants sont au vert

    → Déjà patrons, les étudiants à fond dans la création d'entreprise

    Reconversions. Ils ont craqué ! Portraits de créateurs surprenants et talentueux.

    Rencontre avec Michel-Edouard Leclerc, président du conseil d'administration de NEOMA Business School

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    Institut Lyfe (ex Institut Paul Bocuse)
    Tourisme / Hôtellerie / Restauration
    Écully
    L'Ecole Multimedia
    Informatique / Numérique
    Paris
    Montpellier Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Montpellier