Ecoles de commerce post-prépa : un monde en fusion ! L'union fait la force...

Dossier Grandes Ecoles de commerce : les mariages en cours ou réalisés en 2012 ! Dans la compétition nationale et internationale, la taille des écoles devient de plus en plus importante.

Ecoles de commerce post-prépa : un monde en fusion ! L'union fait la force...

    Cette année, les grandes manœuvres sont lancées dans le paysage des écoles de management. Deux projets de fusion viennent de se concrétiser, et un troisième devrait voir le jour prochainement.

    Pourquoi certaines écoles optent-elles pour le mariage ? Avec quels bénéfices pour les étudiants ?

    « En mai, fait ce qu’il te plaît », nous rappelle l’adage. Certaines écoles de management l’appliquent à la lettre, si l’on en croit deux annonces récentes : l’Escem, l’ESC Clermont, l’ESC Brest et l’ESC Amiens donnent naissance à France Business School, tandis qu’Euromed Management, Bordeaux École de Management et l’ESC Pau célèbrent leur fusion. Et le mariage de Reims Management School et de Rouen Business School, sans cesse annoncé, devrait se concrétiser cette année – trois ans après la création d’une filiale commune, à Paris, dédiée à la formation continue.

    Pour bien comprendre l’ampleur du phénomène, il faut regarder en arrière :

    depuis la création de l’Escem (ESC Tours et ESC Poitiers) en 1998, la fusion de l’ESCP et l’EAP en 1999 pour former l’ESCP Europe, et SKEMA (CERAM et ESC Lille) en 2009, le paysage a très peu changé. Comment expliquer alors une telle accélération ?

    Pour ces écoles, l’union fait la force !

    Bien plus qu’une simple addition

    Dans la compétition nationale et internationale, plusieurs facteurs entrent en compte et notamment les effets de taille critique, comme le rappelle Françoise Roudier, directrice académique de l’ESC Clermont : « Les accréditations internationales, qui comptent beaucoup pour la renommée des écoles en France et hors de nos frontières, prennent en compte le nombre d’étudiants, la taille des campus, le potentiel de la recherche. Le projet de France Business School permet d’y répondre ». Si cette dimension est essentielle, la dynamique des fusions ne se résume pas à une simple addition de superficies, d’étudiants et d’enseignants-chercheurs. Il s’agit avant tout de se retrouver dans une stratégie commune, « un nouveau modèle ».

    C’est d’ailleurs ce qui explique que des écoles aient été approchées lors de la phase de réflexion, sans pour autant rejoindre le projet. Les orientations de l’ESC Troyes, par exemple, ne s’inscrivaient pas dans les priorités de France Business School. « Notre positionnement privilégie la transversalité des formations et l’entrepreneuriat, précise Francis Bécard, directeur de l’ESC Troyes. Cette différenciation n’était pas au cœur du projet. »

    Répondre aux nouveaux enjeux

    Longtemps associé à la réflexion, l'ESC Pau a finalement rejoint Euromed Management et Bordeaux École de Management avec l'objectif de former une grande école, située au sud du pays et capable de rayonner à l'international, avec ses campus dans et hors de nos frontières pour les étudiants français et étrangers. « Tous les projets de fusion sont en phase avec les enjeux qui attendent les business schools au cours des prochaines décennies, estime Stephen Platt, directeur par intérim de l'ESC Pau. La notion de territoire est importante pour notre école, et se regrouper avec des écoles d'un même secteur géographique s'est imposé comme le choix le plus évident. » Comme Bernard Belletante, directeur d'Euromed Management, il insiste sur le fait que l'alliance ne répond pas uniquement à une course à la taille critique. L'objectif est de réunir les forces de chaque établissement pour former un ensemble cohérent, en composant avec l'ADN de chaque école.

    Un équilibre des plus subtils à trouver ! Pour France Business School, la priorité est de créer une marque forte, qui va d’abord s’incarner dans un programme Grande École repensé. Du côté de la nouvelle entité composée d’Euromed Management, de l’ESC Pau et de Bordeaux École de Management, le futur choix du nom n’est que la partie émergée de l’iceberg. « Dès la rentrée 2013, nous proposerons des programmes communs, précise Bernard Belletante. Nous planchons également sur la stratégie de recherche, la mise en commun de partenariats internationaux, l’implantation de campus en Inde ou au Brésil. »

    D’autres modèles sont possibles

    Image de marque et communication, développement d’une culture commune, actions concrètes : en dehors du montage juridique et de la création de la structure, les chantiers qui attendent les écoles

    nouvellement constituées ne manquent pas. Il s’agit donc de se poser les bonnes questions, en amont, pour s’assurer de la solidité des fondations. En qualité d’observateur externe, Olivier Oger a son avis sur le sujet. Pour le directeur général du groupe EDHEC, « trois questions sont essentielles : les cultures sont-elles compatibles ? Quel est le projet mobilisateur ? Qui va diriger ? »

    Les fusions sont-elles l’avenir des business schools ?

    « Elles s’inscrivent avant tout dans une logique de taille critique, tandis que d’autres écoles privilégient la différenciation en termes de contenus pédagogiques », estime Jérôme Caby, directeur de l’ICN Business School – l’école ayant fait le choix de l’alliance ARTEM, avec l’École des Mines et l’École Nationale Supérieure d’Art de Nancy. Si le modèle des fusions va sans doute se développer au cours des prochaines années, il ne sera donc pas le seul. Certaines écoles, comme l’ESC Rennes, préfèrent pour l’instant poursuivre leur développement en solitaire. D’autres établissements renforceront leur visibilité en privilégiant la recherche ou les partenariats internationaux, pour se différencier et développer leur notoriété. Pour compter sur la scène internationale, Grenoble École de Management et l’ESC Dijon ont opté pour d’autres modèles, qui pourraient bien faire des émules. La première s’inscrit dans le projet GIANT, un grand ensemble thématique autour des technologies avancées qui intègre des centres de recherche, des écoles et des entreprises, à la manière des research parks américains.

    Des bénéfices multiples pour les étudiants

    « La formule permet à la fois une grande souplesse et une grande réactivité des acteurs, pour porter des projets communs et créer des synergies, confirme Jean-François Fiorina, directeur de l’ESC Grenoble. C’est aussi l’opportunité de bénéficier d’une chaîne de valeur complète, en termes de lieux de stages, de terrains de recherche ou d’offres de spécialisations. » Les étudiants sont sans doute ceux qui ont le plus à gagner des projets de développement des écoles, quelle qu’en soit la forme.

    L'alliance stratégique nouée par l'ESC Dijon et la business school d'Oxford Brookes University va dans le même sens. « La logique est celle de la synergie et des complémentarités », explique Marc Gibiat, directeur du programme Grande École. Échanges d'étudiants, création de programmes communs, et bientôt une remise à plat du programme Grande École : « L'idée est de transformer progressivement les spécialisations en Masters of Science (MSc) communs, avec à l'arrivée un double diplôme pour l'étudiant, délivré par les deux institutions ». Même son de cloche dans les projets de fusion, qui entendent mettre en avant les bénéfices pour les étudiants. Comme le rappelle Bernard Belletante, « les étudiants pourront étudier sur différents campus, avoir un choix plus large de spécialisations et de modèles pédagogiques ».

    G.M.

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