Ecoles, Grandes Ecoles, Universités... en mode alternance !

Depuis une dizaine d’années, l’alternance a le vent en poupe dans le supérieur. Tour de piste de celles et ceux qui ont décidé de miser sur ce dispositif : Essec, Reims Management School, EM Strasbourg, PPA...

Ecoles, Grandes Ecoles, Universités... en mode alternance !

    Depuis une dizaine d’années, l’alternance a le vent en poupe dans le supérieur. Grandes écoles, universités et tous les établissements spécialisés se sont lancés dans l’alternance à forte dose. Une stratégie payante pour les jeunes comme pour les entreprises qui bénéficient d’une main d’œuvre qualifiée et motivée. Tour de piste de celles et ceux qui ont décidé de miser sur ce dispositif.

    Grandes écoles de commerce, le must

    Honneur à l'Essec ! « Nous avons lancé l'apprentissage il y a près de 20 ans. À l'époque, nous n'avons pas été très soutenus. Aujourd'hui, dans les grandes écoles comme dans les universités, ce dispositif est largement reconnu et généralisé », se réjouit Pierre Tapie, directeur général de l'école de management basée à Cergy-Pontoise (Val d'Oise). Particulièrement prisées, les filières en alternance attirent les jeunes désireux de suivre des études tout en étant rémunérés et en bénéficiant d'une garantie d'insertion professionnelle. Les chiffres sont là pour le prouver : la quasi-totalité des apprentis ne rencontrent pas de difficultés pour décrocher un job. Dans les grandes écoles de commerce, on l'a bien compris : presque toutes proposent des programmes en apprentissage sur une, deux, voire trois années. Parmi les établissements les plus prestigieux, seul HEC ne souhaite pas s'engager dans cette voie. « Après tout, les stages, c'est de l'alternance aussi », explique Bernard Ramanantsoa, son directeur général.

    Diversité

    Contrairement aux idées reçues, lentement mais sûrement, l’ouverture sociale gagne du terrain dans les grandes écoles. Comment ? Grâce à l’apprentissage qui accélère cette évolution, affirme Pierre Tapie. « L’apprentissage, c’est un salaire pour le jeune et la prise en charge par l’entreprise des frais de scolarité. Indéniablement, la promotion sociale a progressé dans nos institutions. Je constate d’ailleurs que nos apprentis ont bien souvent des origines sociales plus modestes. »

    La diversité fait désormais partie des priorités des grandes écoles et l'apprentissage joue indéniablement un rôle clé dans sa mise en œuvre. Bon nombre de responsables s'accordent à reconnaître qu'il faudrait pousser ce dispositif beaucoup plus loin. « Si nous étions dans un pays plus pragmatique, la règle devrait être d'imposer l'apprentissage pour les trois quarts des étudiants », plaide François Bonvalet, directeur général de Reims Management School qui propose près de 300 contrats chaque année à ses élèves. « Insertion professionnelle de qualité, expérience, rémunération : je ne vois que des avantages à la formule », ajoute-t-il.

    Les formules justement. Pas de règles précises : chacun organise l’alternance selon ses propres modalités

    . Une chose est sûre : sur la durée du contrat, la scolarité représente 50 % du temps, le reste se déroulant en entreprise. Certains établissements font le choix de périodes longues : quatre mois en entreprises, quatre mois à l’école. D’autres misent plutôt sur un rythme plus rapide : deux jours en cours, trois jours sur le terrain.

    Quoi qu’il en soit, tout le monde l’assure : il n’y a aucune différence entre un diplôme classique et celui obtenu en alternance. À une légère différence près : ceux qui ont côtoyé le monde de l’entreprise à forte dose durant leur parcours d’étudiant sont plus matures

    . « Gagner un salaire, ça fait grandir », résume Isabelle Barth, directrice générale de l’

    EM Strasbourg

    , qui accueille 250 apprentis. « Être apprenti, c’est un challenge pour le jeune. Ce qui en fait un diplômé un peu plus autonome que ses camarades. »

    Avec ses 400 apprentis, Skema fait partie des écoles les plus actives. Et ce depuis 1994 : ce qui en fait également l’une des pionnières aux côtés de l’Essec. À ce jour, 33% des diplômés le sont en apprentissage, après avoir perçu une rémunération mensuelle moyenne de 1200 €.

    Université : rattraper le temps

    C'est avec retard que l'université s'est mise à l'apprentissage. Quasi inexistantes il y a une dizaine d'années, les filières se sont multipliées sous l'impulsion notamment des licences professionnelles, totalement dédiées à un enseignement pratique sur le terrain. « Les professionnels apprécient de plus en plus nos masters et sont très demandeurs aujourd'hui », rappelle également Nathalie Hillenweck, chargée de l'insertion professionnelle à l'université de Strasbourg. Certaines universités sont allées nettement au-delà en misant énormément sur ces dispositifs. Ainsi, sur les 10 000 étudiants que compte l'université d'Evry Val d'Essonne, on dénombre 28 % de diplômés en alternance, soit l'un des taux les plus importants de France. En partenariat avec l'IUT voisin d'Evry, cette fac dispose même de son propre Centre de formation universitaire en apprentissage : le CFA EVE. Cette structure propose également des contrats de professionnalisation dans certaines

    disciplines. Au total, elle contribue à former 1 600 apprentis de bac +2 à bac +5, un nombre qui augmente de 10 % en moyenne chaque année.

    Toutes les universités sont désormais engagées dans une marche, plus ou moins forcées, vers la professionnalisation, y compris dans des filières de sciences sociales. « Nous proposons aussi des masters de psychologie ou en socio via l’apprentissage », se félicite Michel Deneken, premier vice-président de l’université de Strasbourg. De manière générale, les filières gestion, banque-assurance ou plus techniques (informatique, sciences dures) sont largement concernées par ce mouvement. Le Cnam (Conservatoire national des arts et métiers) illustre bien l’accélération à l’œuvre dans la mise en place de ces dispositifs. Créé en 2009, avec le soutien de la région Île-de-France, le CFA Cnam IDF accueille à ce jour 350 apprentis.

    « Depuis l’ouverture, plus de 550 entreprises se sont associées à nous. C’est bien la preuve que nous répondons à leurs attentes. Toutes nos formations sont en effet conçues et développées avec elles », indique Marie Waltzer, directrice du CFA Cnam IDF.

    Les écoles hyperspécialisées

    Aux côtés de ces deux familles d’établissements, cohabitent des écoles hyperspécialisées et 100 % alternance. La promesse à l’entrée : faire des allers retours durant l’intégralité de la scolarité entre le monde professionnel et la salle de cours.

    « Le mode pédagogique des écoles comme les nôtres est très spécifique. Nous sommes tournés vers le placement, le professionnalisme et l’acquisition de compétences », souligne Pierre Beaulier, président de l’Isee-Paris. « À la différence des grandes écoles classiques, nous ne jouons pas la carte du tout académique, qui me semble antinomique avec la vocation des formations en alternance. » Point clé de ces formations : la certification. « C’est un vrai label qui s’appuie uniquement sur le placement des diplômés et la validation des compétences. Nous démontrons ainsi que nous formons exclusivement des cadres opérationnels, qui s’insèrent facilement sur le marché du travail. »

    Autre établissement phare, PPA (Pôle Paris Alternance), qui gère chaque année 1 500 demandes de contrats en alternance, avec des formations à la fois niveau 2 (bac+3) et niveau 1 (bac+5). Rien n'est figé et les modalités évoluent : « du contrat de professionnalisation à l'apprentissage en passant par la convention de stage alterné, tout est possible », explique Jonathan Azoulay, directeur de PPA. « Ce qui nous impose une organisation performante en matière de relations avec les professionnels. À ce jour, une vingtaine de chargés de relations écoles/entreprises gèrent l'intégralité des formalités administratives, commerciales et pédagogiques liées aux contrats en alternance. C'est cette expertise que nous offrons aux candidats mais également aux recruteurs qui font face à une certaine complexité administrative. » Là encore, la

    formule connaît un certain succès. Selon les chiffres de PPA, 85 % des étudiants ont décroché un emploi au bout d'un an au niveau cadre. Autre chiffre : un étudiant sur trois transforme son alternance en CDI. Il est vrai que chaque étudiant arrive sur le marché de l'emploi avec au minimum deux ans d'expérience.

    C’est sans doute là que réside le secret du succès de l’alternance : arriver sur le marché du travail tout frais diplômé mais déjà expérimenté.

    G.A.

    Cet article est issu du

    Cahier spécial Etudiant : en mode alternance

    Paru au sein du journal Le Parisien / Aujourd'hui en France du 22 avril 2013

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