La flambée des places en écoles hôtelières !

Les lycées et écoles d'hôtellerie sont de plus en plus sollicitées par les étudiants. La raison de cet engouement ? Les émissions de Télé qui mettent en scène des apprentis cuisiniers et promeuvent l'art de la gastronomie française.

La flambée des places en écoles hôtelières !

    Comme les meilleurs restaurants, les écoles hôtelières affichent désormais complet ! Mis en appétit par les émissions de TV, de plus en plus de jeunes veulent suivre une formation de cuisinier.
    C’est la ruée vers les fourneaux des lycées hôteliers de toute la France.

    De plus en plus de jeunes veulent faire leurs classes dans les écoles de cuisine. A l’origine de cet engouement, la garantie de trouver du travail à la sortie, ce qui n’est pas rien quand le chômage sévit. Mais il y a aussi des raisons cathodiques. La multiplication des émissions culinaires à la télévision, à l’instar de « Top Chef » sur M6, dont la deuxième saison démarre lundi soir, donne, en effet, le goût de la gastronomie à des milliers d’adolescents et… d’adolescentes.

    Sur les salons d'orientation comme lors des journées portes ouvertes, les apprentis cordons-bleus sont nombreux à s'intéresser au CAP cuisine, au bac pro ou au BTS hôtellerie-restauration. « Dans une société de l'image, il est évident que ces émissions à des heures de grande écoute suscitent des vocations chez les jeunes. Les chefs étoilés, ça fait rêver », résume Bruno de Monte, directeur de la très réputée école de cuisine Grégoire-Ferrandi à Paris.

    « L’impact est certain. Il y a quelques années, ce n’était pas simple de remplir nos sections cuisine. Aujourd’hui, il y a en moyenne entre 1,5 et 2 demandes pour une place », se félicite Philippe Cellerosi, proviseur du lycée hôtelier de Gérardmer (Vosges). C’est là, de 1979 à 1982, que le grand chef Frédéric Anton, à la tête du fameux Pré Catelan au bois de Boulogne (3 étoiles au guide Michelin), par ailleurs juré de l’émission « Master Chef » sur TF 1, a appris son métier. « Il est venu il y a quelques jours, c’était une star pour les élèves », décrit le chef d’établissement.

    Les parents aussi sont influencés par le petit écran constellé de tabliers. « Jusque-là, l’enseignement professionnel de la restauration, c’était pour eux une orientation par défaut. Ils le considèrent désormais comme un véritable choix », souligne Bruno de Monte, de l’école Ferrandi. Si les responsables d’écoles hôtelières applaudissent le rôle des prime times à la gloire des fourneaux, ils y apportent aussi des bémols. « La télévision, c’est un peu bling-bling. Les jeunes ne se rendent pas forcément compte des exigences de la restauration et de la quantité de travail à fournir », juge Patrice Hauchard, proviseur du lycée privé Albert-de-Mun à Paris. « Il y a une représentation pas toujours réelle du métier. C’est une vision idyllique, un peu tronquée de la cuisine. On ne voit pas tous les côtés de la profession, la conception des menus, les courses, la plonge ou les démarches commerciales pour faire venir les clients », recense Philippe Cellerosi, du lycée hôtelier de Gérardmer. Surtout, ces concours télégéniques ont tendance à faire de l’ombre aux autres métiers de la restauration. « Jusqu’à présent, la télévision a mis en avant la profession de cuisinier plutôt que de serveur. C’est pour cela qu’on a une demande plus forte pour la première catégorie. Il faudrait le même type d’émission pour promouvoir les métiers de la salle », suggère Patrice Hauchard. Un appel du pied aux producteurs en quête de nouveaux concepts, du style « Hep garçon, l’addition! »

    Depuis trois ans, la liste des candidats à l’école hôtelière Grégoire-Ferrandi (Paris VIe) s’allonge. Et ce n’est pas un hasard. Dès 2007, les émissions de cuisine, comme « Un dîner presque parfait », « MasterChef » ou encore « Top Chef », ont envahi les chaînes de télé françaises.

    Par elles, les grands chefs ont été médiatisés, les métiers de la restauration mis en avant et le nombre de postulants aux écoles de cuisine a explosé, comme à Ferrandi.

    « C’est Top Chef qui m’a poussée à aller au bout de mes ambitions »

    , confie Marion Prouiller, 20 ans, étudiante en prépa à Ferrandi. Cette jolie blonde a toujours été passionnée de cuisine mais, par peur, elle n’a pas tout de suite osé se lancer dans cette filière après son bac général scientifique. L’année dernière, Marion a passé un an en DUT de chimie. Elle suivait de près chaque semaine « Top Chef ». Le programme lui a permis de faire marcher son inventivité et son esprit critique : « L’émission m’a donné des idées de recettes et de présentation de plats. Parfois, je me disais que j’aurais plutôt présenté comme ci ou comme ça, ajouté tel ou tel ingrédient. » L’étudiante, qui veut devenir traiteur, en profitait pour noter les conseils des chefs jurys. Enfin, « l’émission m’a donné un avant-goût du travail d’un restaurateur, notamment sur la pression et les rushs », affirme la jeune femme.

    Grégoire-Ferrandi possède déjà sa star, issue de ces émissions de « cuisine réalité ». En décembre dernier, Thomas Sassier, 21 ans et aujourd’hui en deuxième année, a fini vainqueur d’« Un dîner presque parfait » spécial écoles hôtelières. Le gagnant garde un œil amusé et détaché sur ces émissions. Pour lui, elles permettent avant tout de montrer au grand public qu’être cuisinier, « ce n’est pas un plan de carrière par défaut, comme beaucoup le pensent », et que de nombreux élèves cuisiniers ont décroché un bac général et sont même parfois diplômés universitaires. « Grâce à ces émissions, je suis encore plus fier de porter la toque », lance Thomas en souriant.

    V. Mongaillard et M. Couturier

    Article issu du Journal LeParisien du 26 janvier 2011

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