Les écoles d'ingénieurs s'adaptent aux nouveaux besoins des entreprises

International, développement durable, crise… Le monde de l’entreprise bouge et les attentes vis-à-vis des compétences des ingénieurs accompagnent ce mouvement. Comment les écoles d’ingénieurs s’adaptent-elles donc à ces nouvelles tendances ?

Les écoles d'ingénieurs s'adaptent aux nouveaux besoins des entreprises

    « Les ingénieurs auront demain encore plus de responsabilités qu’aujourd’hui dans la manière de conduire le monde économique »

    prévient d’emblée Jean-Claude Duriez, Directeur de l’Ecole des Mines de Douai. Si leurs compétences et leurs savoirfaire seront toujours indispensables aux entreprises, celles-ci attendent des futurs diplômés qu’ils assurent un rôle encore plus moteur dans leur fonctionnement. Aussi, les établissements font régulièrement évoluer leurs enseignements et l’organisation de leurs cursus pour s’y conformer.

    La méthode privilégiée est celle du dialogue et de l'échange continus avec les futurs employeurs. « Nous avons mis en place, dès 1986, un programme de partenariats avec un certain nombre d'entreprises, explique Olivier Friedel, Directeur des études de Supélec. A l'origine, seules des sociétés industrielles en étaient partie prenante. Aujourd'hui, nous l'avons ouvert à d'autres comme les sociétés de services ou les PME innovantes, car les ingénieurs sont demandés dans des domaines de plus en plus variés. » S'il est désormais préférable que les ingénieurs soient polyvalents, la tendance globale est également à l'opérationnalité immédiate des diplômés. Cela pousse les écoles à développer des spécialités de fin de cursus répondant directement à la demande des marchés ou encore à organiser la scolarité de manière à immerger les étudiants dans un environnement professionnalisant rapidement. C'est le cas à l'Efrei qui privilégie une pédagogie par projets. « Les étudiants sont d'emblée installés dans une perspective d'application directe » résume Jean Soma, Directeur de la Communication de l'école, pour qui la compétence technique n'est néanmoins plus suffisante : « L'ingénieur d'aujourd'hui n'est plus un inventeur isolé, il doit garder les pieds sur terre, avoir une vision et comprendre l'entreprise. »

    Vers des formations d’ingénieurs citoyens

    L'ensemble des acteurs de la formation semble se mettre d'accord sur une notion clé, celle d'ouverture. L'acquisition des savoir-faire est couplée avec un souci constant porté à l'environnement économique et social des futurs travailleurs. En premier lieu, l'expérience internationale est devenue inévitable dans toutes les écoles qui proposent a minima un semestre obligatoire d'immersion à l'étranger. « Les entreprises recherchent des profils multiculturels et mobiles, elles ont toutes soit des maisons- mère ou des filiales, soit des relations commerciales à l'étranger » avance Olivier Friedel. Le développement durable représente également une réalité qui concerne désormais tous les établissements qui l'intègrent de manière transversale dans les cursus, pour une sensibilisation optimale. « Il s'agit d'un domaine stratégique devenu inévitable, affirme Jean-Claude Duriez, et les futurs ingénieurs ne pourront pas y couper. Nous orientons l'ensemble de nos enseignements en prenant en compte ces nouvelles préoccupations. »

    Mais l'ouverture ne se traduit pas uniquement par l'adaptation des programmes à ces grandes tendances. Depuis plusieurs années, les écoles soignent les potentiels humains qui seront appelés à prendre les rennes de l'économie de demain. Or, on a souvent fait le reproche aux ingénieurs d'être enfermés dans une bulle conceptuelle qui freinerait leur évolution dans les entreprises. « Quand on est cadre et manager, se pose la problématique des valeurs. La vision froide et technicienne d'un métier n'est pas suffisante. En tant que manager, vous ne pouvez pas passer à côté de la dimension humaine » analyse Jean Soma, qui a par ailleurs mis en place en 2008 un séminaire intitulé « Le management au risque de l'Humanisme », dont la pertinence a été renforcée avec l'éclatement de la crise économique. Que ce soit par le biais de l'enseignement, mais aussi en soutenant les pratiques associatives ou l'ouverture sociale, les écoles d'ingénieurs s'ancrent dans une perspective de formation citoyenne afin d'encourager les têtes bien pleines, mais aussi bien faites.

    Pierre-Antoine MARTI

    Article paru dans Le Parisien "Cahier Spécial Ingénieurs" paru le 04/10/2010

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