Ingénieurs - La filière énergétique à l'affût d'ingénieurs

Le secteur de l’énergie continue de recruter massivement. La France joue un rôle de premier plan avec des entreprises leaders au niveau mondial comme EDF, Areva, Total, GDF Suez, Veolia…

Ingénieurs - La filière énergétique à l'affût d'ingénieurs

    «Avec des besoins mondiaux qui ne cessent de croître et des enjeux climatiques, économiques et géostratégiques cruciaux, l’énergie a été relativement peu affectée par la crise et reste l’un des secteurs industriels les plus dynamiques »

    , explique Olivier Métais, directeur de l’ENSE3, une école d’ingénieurs spécialisée dans les métiers de l’énergie, de l’eau et de l’environnement qui est intégrée à l’Institut national polytechnique (INP) de Grenoble.

    Ainsi, après des années de léthargie, le marché nucléaire a vivement redémarré et des dizaines de nouveaux projets sont apparus en Asie, en Europe, en Amérique ou au Moyen-Orient. Même si la catastrophe de Fukushima est venue brouiller les cartes et a rendu l’avenir de certains programmes moins lisible, la fi lière nucléaire a besoin de milliers de nouveaux ingénieurs. Areva, qui a passé un cap avec 1 500 cadres recrutés en 2009, continue d’embaucher des centaines de jeunes diplômés. Car il faut aussi remplacer la génération qui a construit et fait fonctionner les centrales depuis trente ans… Sans parler du démantèlement des installations les plus anciennes qui demande lui aussi beaucoup d’ingénieurs.

    Chez les énergéticiens comme EDF [lire interview], toutes les compétences sont recherchées. Pour le nucléaire, mais également dans les fi lières thermique, hydraulique et renouvelable, qui elles aussi recrutent.

    Même dynamisme dans les hydrocarbures : alors que la demande augmente et que les ressources se raréfi ent, il faut aller chercher le pétrole toujours plus loin, toujours plus profond et développer des projets « non conventionnels » toujours plus innovants. « Chaque nouveau projet est un défi technologique qui demande de lourds investissements en recherche et développement, confirme Thierry Halliot, directeur des ressources humaines de Technip France qui compte 43 % d'ingénieurs parmi ses effectifs. Nous travaillons sur des projets géants dans le monde entier : au Qatar, nous avons développé quatre sites gaziers représentant 15 milliards de dollars dont les chantiers ont employé jusqu'à 75 000 personnes ! Les besoins sont énormes. »

    L'essor des énergies renouvelables est un autre moteur de développement du secteur : « Les métiers de l'énergie évoluent fortement pour s'adapter aux enjeux planétaires, souligne Olivier Métais. À la demande des industriels, les écoles proposent des spécialisations dans l'énergie renouvelable, mais c'est surtout l'approche même de la formation qui change : au-delà des moyens de production (nucléaire, hydraulique, énergies nouvelles…), nous développons une approche "systémique" et pluridisciplinaire qui s'intéresse aussi au transport de l'énergie (les réseaux sont en cours de transformation), à ses usages (effi cacité énergétique du bâtiment) et à sa commercialisation. »

    En pleine mutation, l’énergie reste donc l’un des secteurs les plus dynamiques et innovants. Et un inépuisable réservoir d’ingénieurs qui, au fil des années et des technologies, voient évoluer leur métier.

    Renaud Lefebvre

    Interview : Florence SCHREIBER, DRH de la Direction production et ingénierie (DPI) à EDF

    "Nos besoins en ingénierie sont très importants"

    Combien d’ingénieurs recrutez-vous chaque année ?

    EDF est dans une période de fort recrutement, notamment dans les métiers du nucléaire qui emploient 25 000 personnes, dont 40 % d’ingénieurs. La moitié de ces salariés vont partir à la retraite d’ici à 2015 et nous développons en outre de nouveaux projets (à Penly en Seine-Maritime, au Royaume-Uni, en Chine…). Nos besoins sont donc très importants. En 2011, nous allons intégrer 2 200 personnes dans la production et l’ingénierie, dont 700 ingénieurs pour le nucléaire.

    Quels profils recherchez-vous et avez-vous des difficultés à les trouver ?

    Nos besoins couvrent tous les métiers : électricité, génie civil, mécanique… L’éventail est large et nous embauchons sans difficulté : EDF est une entreprise attractive qui reçoit des quantités de candidatures. Il est plus difficile d’atteindre notre objectif de recruter 30 % de femmes, ce qui est ambitieux puisqu’elles ne sont que 25 % dans les écoles d’ingénieurs. Nous avons également la volonté de recruter 4 % de nos ingénieurs via l’apprentissage.

    Commet devient-on « ingénieur nucléaire » après la sortie d’école ?

    Peu d’écoles proposent des spécialisations, mais depuis la reprise du marché nucléaire, la filière française (Areva, CEA, EDF...) s’est associée à des établissements pour créer un master spécialisé orienté « international », le Master Nuclear Energy. Nous devons aussi former nos ingénieurs en interne. Les jeunes embauchés passent par une « académie des métiers nucléaires » où ils reçoivent une formation de base de trois mois sur les fondamentaux de la sûreté, puis suivent des cursus spécialisés de six à neuf mois en fonction de leur affectation. C’est une formation lourde pour certains : il faut ainsi deux à trois ans avant de travailler à la conduite d’une installation. C’est aussi un élément d’attractivité pour les jeunes diplômés, avides de poursuivre leur formation après leur embauche.

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    Ecoles d'ingénieurs : des écoles en pleine mutation

    Article issu du Parisien économie du lundi 10 octobre 2011

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