Emploi : L'industrie continue à recruter

Les métiers de ce secteur présentent une incroyable diversité. Pour les ingénieurs, techniciens et tous les passionnés de technologie, ils réservent des opportunités d’emplois parfois méconnus.

Emploi : L'industrie continue à recruter

    Un fer à repasser sans fil, un autocuiseur électrique doté d’un écran interactif semblable à celui d’un téléphone, des casseroles à revêtement céramique, des moules à tarte en aluminium recyclé… autant de produits innovants mis au point par le groupe Seb en 2012 et, pour une part, fabriqués en France.

    « Contrairement à une idée fréquemment répandue selon laquelle le petit électroménager est aujourd’hui produit exclusivement en Asie, notre groupe, qui emploie 6000 personnes en France, s’appuie sur un dispositif industriel avec une dizaine d’usines de production réparties sur tout le territoire, souligne Harry Touret, directeur général adjoint du groupe Seb chargé des ressources humaines.

    La palette de nos métiers est donc très complète depuis la conception jusqu'à la commercialisation, en passant par la fabrication. » A l'heure où les plans sociaux occupent le devant de la scène médiatique, le leader mondial du petit équipement domestique annonce une moyenne de 400 recrutements par an, dont 140 ingénieurs et cadres. « Nous recherchons des ingénieurs de production, des spécialistes des technologies numériques et des chefs de projet pour coordonner des projets internationaux », énumère le DRH.

    De nombreuses autres entreprises industrielles affichent des besoins de recrutements, parfois importants, mais peinent à le faire savoir. « Pour le grand public, l'industrie est en déclin et n'embauche plus, confirme Stéphane Pautet, responsable du développement du Cesi, réseau d'écoles formant chaque année plus de 20 000 ingénieurs, cadres et techniciens. Le 5e sondage de l'Observatoire social de l'entreprise, que nous avons conduit avec Ipsos et publié en mai 2013, montre une réalité plus contrastée. Une part non négligeable d'employeurs, notamment de petites structures, se disent confiants dans l'avenir. En outre, les statistiques d'insertion de nos ingénieurs diplômés sont excellentes : six mois après l'obtention de leur diplôme, 90% ont un emploi. »

    De belles évolutions de carrières

    Malgré ces signes favorables et de louables efforts de communication des fédérations professionnelles, les jeunes demeurent peu attirés par les métiers de l'industrie. « Dans nos ateliers, les conditions de travail n'ont pourtant rien à voir avec celles d'une aciérie bruyante, fait remarquer Laurent Marbach, PDG de Grolleau, une PME de 140 personnes située à Montilliers (Maine-et-Loire) et spécialisée dans la conception et la fabrication d'armoires métalliques, notamment pour les réseaux et télécommunications. Les gestes ne sont jamais répétitifs puisque nous produisons en petites séries. Surtout, il est possible de débuter en bas de l'échelle, comme ouvrier soudeur ou câbleur, et de progresser pour devenir technicien ou même ingénieur au bureau d'études. » Loin de l'image poussiéreuse qu'ils véhiculent encore souvent, les métiers de l'industrie offrent donc de réelles perspectives aux jeunes amateurs de technologies et d'innovations.

    Témoignage - « Les étudiants se réintéressent à nos métiers »

    François SUQUET, directeur des RH de STMicroelectronics France, Rousset (Bouches-du-Rhônes).

    Sur les 12000 salariés que compte le groupe STMicroelectronics en France, la moitié sont des ingénieurs et cadres. « C'est une spécificité de notre industrie de semi-conducteurs, commente François Suquet, vice-président groupe et directeur des ressources humaines France. La recherche et développement (R&D) y est une fonction clé. Elle porte, d'une part, sur la matière première, le silicium, et, d'autre part, sur les applications et les programmes qui peuvent être embarqués sur une puce électronique. » Preuve de la place accordée à l'innovation, STMicroelectronics s'est hissé à la douzième place du classement 2012 de l'Institut national de la propriété industrielle (Inpi) avec 255 brevets déposés. Pour conduire ces activités de recherche, le groupe fait appel à des ingénieurs, des docteurs, mais aussi des jeunes doctorants. « Nous accueillons environ 80 thésards, en contrat Cifre (convention industrielle de formation par la recherche) », précise François Suquet.

    300 stagiaires et 300 alternants par an

    Au-delà de la conception et du développement, l'entreprise est présente sur l'ensemble de la chaîne et fabrique des composants sur les sites de Crolles (Isère), Rousset (Bouches-du-Rhône) et Tours (Indre-et-Loire). « Pour ces métiers du manufacturing, nous recrutons des ingénieurs généralistes et des techniciens », indique le DRH. Comme d'autres industriels, le spécialiste des semi-conducteurs a constaté la difficulté à attirer les diplômés des grandes écoles d'ingénieurs parisiennes. « Depuis deux ans, nous observons cependant un intérêt accru de la part des étudiants, relève François Suquet. Chaque fois que nous leur faisons visiter nos sites, nous leur montrons que l'industrie permet des carrières fantastiques, en France comme à l'international. »

    STMicroelectronics reçoit chaque année 300 stagiaires et 300 alternant, qui constituent le premier vivier de recrutement. Le groupe a embauché, en 2012, 140 personnes en CDI, dont la moitié d'ingénieurs. En 2013, le nombre d'ingénieurs et cadres recrutés devrait être inférieur de moitié, car STMicroelectronics s'est engagé à reprendre les activités de ST-Ericsson et son personnel sur les sites de Grenoble (Isère), du Mans (Sarthe) et de Rennes (Ille-et-Vilaine).

    Témoignage - « J’ai pu aller travailler un an aux Etats-Unis»

    François SUQUET, directeur des RH de STMicroelectronics France, Rousset (Bouches-du-Rhônes).

    Nicolas Gasparin n'avait pas encore obtenu son diplôme d'ingénieur des Arts et métiers ParisTech qu'il s'est vu proposer un poste de volontaire international en entreprise (VIE) au siège nord-américain du groupe Michelin, à Greenville (Caroline du Sud). « J'avais déjà étudié quatre mois à Cardiff en Angleterre et fait un stage de six mois en Belgique, mentionne-t-il. Mais là, il s'agissait d'une véritable expérience professionnelle d'une année complète. » Le jeune ingénieur s'envole outre-Atlantique en juin 2011. « Je maîtrisais l'anglais, mais j'ai dû apprendre le vocabulaire technique et, surtout, m'immerger dans une autre culture. » Sa mission ? Élaborer des supports de formation à l'attention des nouveaux utilisateurs de machines de production de pneumatiques. « J'ai rencontré les concepteurs des machines pour échanger sur leur fonctionnement, puis j'ai synthétisé les informations collectées et les ai reformulées, détaille-t-il. Ce travail de pédagogie a été passionnant. »

    Une mission à l’étranger et un CDI à peine diplômé

    Rentré des Etats-Unis il y a tout juste un an, Nicolas est recruté en CDI par Michelin. Il est affecté au groupe technique d'exploitation du site de Cholet (Maine-et-Loire), qui fabrique des pneus pour les véhicules utilitaires et 4 x 4. « Ce premier poste de technicien procédés me permet de bien connaître le cœur de métier du groupe, commente-t-il. Au quotidien, je travaille en français, mais 80% de la production sont destinés à l'export, ce qui me donne l'occasion d'être en contact avec des personnes de nationalités différentes, apprécie-t-il. Ma mission de VIE m'a donné le goût de l'international et je repartirai volontiers à l'étranger si l'opportunité se présente. »

    Aux Etats-Unis, Nicolas percevait en tant que VIE une indemnité mensuelle de 1800 € net et son loyer était pris en charge par l’entreprise. Son salaire actuel se situe dans la fourchette de rémunérations proposées par le groupe Michelin aux ingénieurs débutants, de 35000 € à 40000 € brut par an.

    Dossier issu du supplément Le Parisien Economie,

    Dossier réalisé par Laurence Merland Agence Accroche-Com’

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