Entretien avec Bernard Belletante, Directeur Général de l'EM Lyon

« Nous devons rentrer dans une phase de croissance agressive », Nous avons rencontré Bernard Belletante, Directeur Général, EM Lyon à l’occasion de la présentation des nouveaux locaux parisien au Parisien Etudiant.

Bernard Belletante, directeur de l'EM Lyon
Bernard Belletante, directeur de l'EM Lyon

    « Nous sommes dans l’esprit de notre signature : early makers. Nos nouveaux locaux nous permettront d’aller très vite dans l’expérimentation via des espaces de co-working, d’expérimentation, de travail collaboratif, co-sharing… Ce sera donc un campus extrêmement moderne parce qu’il est flexible et adapté à l’économie numérique », déclare Bernard Belletante, Directeur Général de l’EM Lyon à l’occasion de la présentation des nouveaux locaux parisien au Parisien Etudiant.

    Vous vous installez à Paris prochainement et vous le faites savoir avec une campagne de publicité. Cela démontre quelles ambitions ?

    Nous n'étions pas à Paris et il fallait que nous y soyons pour trois raisons. La première : développer des programmes en Ile de France avec notre marque au niveau de nos mastères spécialisés ou du bachelor en anglais. Le but est d'avoir une offre complémentaire par rapport à la région Rhône Alpes. Ensuite nous voulons monter des programmes internationaux et le campus à Paris est un facteur d'attractivité, pour les étudiants et comme pour les enseignants. Enfin, nous avons un gros réseau de diplômés à Paris et nous voulions offrir à ces anciens des services supplémentaires tout en nous rapprochant d'eux. Notre message est clair aujourd'hui, nous devons rentrer dans une phase de croissance agressive. Sur les dix dernières années, la croissance a été réduite et nos actions depuis deux ans démontrent une volonté de sortir du tropisme « Ecully ».

    Que mettez-vous derrière le terme « croissance agressive » ?

    Nous avons l’ambition de demeurer dans les toutes premières business school européeennes. Ce n’est pas aisé de faire face aux établissements émergents dans le monde. Il faut donc aller chercher du chiffre d’affaires nouveau et créer des alliances fortes avec des entreprises comme c’est le cas avec IBM ou ADECCO. Notre marché exige du mouvement et des innovations voire des ruptures. Prenons un exemple : les professeurs permanents. Pouvons-nous toujours les définir par un CDI? Est-ce le bon support pour développer les expertises mondiales des profs et offrir le maximum d'expertises à nos étudiants, car la relation entre un individu et un groupe n’est plus le seul moyen d'apprendre.

    Quelle est la particularité des locaux qui représentent un investissement de 4 millions d’euros ?

    Nous sommes dans l’esprit de notre signature : « early makers ». Nos nouveaux locaux nous permettront d’aller très vite dans l’expérimentation via des espaces de co-working, d’expérimentation, de travail collaboratif, de co-sharing… Ce sera donc un campus extrêmement moderne parce qu’il est flexible et adapté à l’économie numérique. Aujourd’hui, tout ce qui est connectique n’est pas hors de prix mais c’est le cœur du système d’information où foisonnement les initiatives, les idées, les projets, les applications, les solutions, etc. Le partenariat avec IBM porte d’ailleurs sur notre capacité à répondre aux enjeux digitaux. Un partenariat majeur qui nous permet d’aller vite. Je suis convaincu que nous sommes aujourd’hui le premier client dans le secteur éducatif de cette multinationale. Nous sommes d’ailleurs une unité pilote pour eux.

    Vous venez d’annoncer une alliance avec GEM. Parlerons-nous de fusion dans les années à venir ?

    Au mois de septembre nous verrons où nous en sommes. Notre plate-forme stratégique est en construction. Tout dépendra de nos réflexions, actuellement portées par Loïk Roche et moi-même. Nous avons demandé aux équipes d'imaginer l'inimaginable… Nous n'avons aucun intérêt à faire une simple addition sachant que nos deux établissements sont déjà de très bon niveau. La fusion peut-être une solution, mais cela ne se fera qu'en fonction d'un projet ambitieux.

    Pourquoi avoir annoncé si tôt ce rapprochement ?

    Pour acter notre ambition de construire un projet d’ampleur. Nous sommes dans une logique d’entreprise. Donc quand on parle d’association avec une autre entité, nous procédons comme Orange et Bouygues. Nous annonçons que nous travaillons ensemble, quitte à ce que cela ne fonctionne pas. Si l’on veut produire de l’innovation, il ne faut pas avancer masqué. D’ailleurs le fait de travailler dans une grande transparence permet de travailler plus efficacement et sans frein.

    La bonne entente en vous et Loïk Roche est un élément clé ?

    Oui, mais ce ne sera pas un projet de deux hommes mais par les équipes. Notre rôle est de donner envie à tout le personnel.

    Et quel est le rôle de CCI (Chambres de commerce et d'industrie / Soutien financier et logistique de nombreuses écoles de commerce - NDLR) ?

    Les deux CCI territoriales ont adhéré au projet que nous avons présenté Loïk et moi, en décembre 2015. Elles nous suivent tout comme la CCIR.

    Le rachat de Laureate par Apax, déjà propriétaire du groupe INSEEC, reconfigure-t-il le marché des business schools selon vous ?

    Je le vois comme un nouvel acteur, mais que va-t-il en sortir ? Il y aura sans doute des économies d’échelle, mais cela sera assez limité. Reste le problème de savoir si ce groupe ira sur les triples accréditations comme nous ? Nous avions refusé de travailler avec des fonds car les exigences financières en matière de réduction de frais de personnel ou de gestion quotidienne étaient trop fortes. L’ambition d’un fond est de sortir au terme d’un cycle de 7 ans, avec un taux de rentabilité autour de 15% chaque année. Or ce modèle économique est incompatible avec les accréditations mondiales qui exigent un corps professoral important… donc des frais de personnel importants.

    Propos recueillis par GA

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