Etranger. Un jour, je bosserai à l'international

L’international est porteur de rêves mais aussi et surtout déclencheur de belles carrières. Les bacheliers peuvent dès à présent dessiner les contours du job parfait.

Etranger. Un jour, je bosserai à l'international

    L’international est porteur de rêves mais aussi et surtout déclencheur de belles carrières. Les bacheliers peuvent dès à présent dessiner les contours du job parfait.

    Selon la dernière étude Expat Explorer par HSBC, c’est en Asie que les expatriés sont les plus heureux.

    En effet, pour des motifs de qualité de vie, d’intégration ou de facilités d’installation, cette partie du monde concentre 5 des 10 premières destinations idéales : Chine, Singapour, Hong-Kong, Inde et Taïwan. Il faut aussi prendre en compte le fait que l’Asie est la zone où les rémunérations sont plus élevées de 15% en moyenne par rapport au reste du monde. Du côté des nouveaux eldorados, on retrouve aussi le Brésil, la Russie, la Turquie (particulièrement pour les cadres de la finance et de l’assurance) ou encore le Mexique.

    Les aventuriers de l’emploi

    Le statut d’expatrié se raréfie. Pour une raison simple : les coûts pour l’entreprise sont très élevés. « Nos politiques d’expatriation sont très cadrées. Nous n’envoyons sous ce statut que des cadres ayant fait leurs preuves en France et particulièrement sur des postes stratégiques : direction de pays ou de zone » observe Thierry Raulin, DRH de JC Decaux. La tendance est plutôt à l’emploi des salariés locaux, lesquels connaissent la culture du pays et la langue, ou bien à des mobilités internationales sur des périodes de temps définies (3 à 5 ans). « Environ 20% de nos cadres sont mobiles sur plusieurs zones géographiques. Cela renforce leurs compétences car ils les expriment dans des environnements nouveaux. »

    Directeur région chez Hays, Fabien Stut distingue deux types de salariés internationaux

    : « ceux qui partent en début de carrière pour étoffer leur CV avant de revenir en France, et les aventuriers de l’emploi, qui, tous les 3 ans, changent de pays et donc de challenges. » L’objectif, au final, est d’aller où sont les pénuries de compétences. En Inde, un plan quinquennal de financement d’infrastructures a été mis en œuvre à hauteur de 500 milliards d’euros, ce qui crée un appel d’air en termes de compétences.

    « Aujourd’hui, un ingénieur dans le BTP peut facilement y travailler » ajoute-t-il. D’autres pays sont demandeurs de talents, tels que le Brésil sur les activités pétrolières et gazières ou le Canada dans les secteurs de la construction et des technologies.

    Travailler à l'étranger pour voir d’autres cultures

    Quitter son pays, c’est changer son environnement, bouleverser ses repères. « Ce changement ne doit pas être sous-estimé. Chaque destination possède sa propre dimension. Pour ma part, je fais une distinction entre les pays “sophistiqués” (en Europe) et les pays “compliqués” (BRICS). Alors que les premiers sont des zones où l’on gère la croissance, les seconds sont en fort développement (jusqu’à 10% de croissance par an) et donc on attend de chaque acteur du marché qu’il soit capable de suivre ce rythme effréné » observe Michel Erard, DRH du groupe Mondelez.

    Florian Gonzalez est fondateur des Jardins Florians, site d’e-commerce spécialisé dans la vente d’objets de design. Sa clientèle est internationale, avec une répartition Europe, États-Unis et Asie. Florian expérimente au quotidien des mosaïques de cultures : « je travaille depuis Londres, passe de temps en temps à Paris et me rends régulièrement à Milan pour rencontrer les marques avec qui je travaille. » Cette dimension transfrontalière l’oblige aussi à multiplier les échanges par mail et par Skype, une autre façon de vivre l’international. Ce qu’il regrette : « c’est parfois frustrant de ne pas rencontrer ses clients ! »

    Les quatre coins du globe, Gary Farkas, vendeur chez Wild Bunch, société de distribution cinématographique, connaît sur le bout des doigts. Il se déplace dans de nombreux festivals en Asie, en Amérique du sud et aux États-Unis. « Lors de ces évènements, je rencontre les distributeurs de la région pour négocier l'acquisition des droits d'un film. Chaque marché est un nouveau challenge. Par exemple, la Chine a un fonctionnement très particulier. Il faut composer avec des règles de censure (une société d'État, China Film, étudie chaque film selon des critères souvent opaques) et un système de quota (démarche protectionniste qui permet à seulement 35 films non-chinois de sortir sur ce marché) » explique-t-il. Pour faire du business, il est nécessaire de comprendre les enjeux culturels. « Avant de travailler avec un distributeur chinois, il faut prendre son mal en patience et être introduit. Il faut également veiller à respecter certains codes culturels, comme prendre une carte de visite à deux mains et s'incliner respectueusement. Négliger ce genre de choses peut être préjudiciable ! »

    Où vont les talents dans le monde ?

    En quête de nouvelles opportunités, les talents sont de plus en plus enclins à quitter leur pays. Telle est la leçon principale de l’étude Talent Migration que vient de publier LinkedIn.

    En 2013, la France a surtout attiré des talents venus des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Espagne ou du Canada. À l’inverse, l’Hexagone a reçu moins de talents qu’il n’en a envoyés à l’étranger. Ceux-ci sont partis au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Suisse, des pays très attractifs pour des Français ayant des compétences en ingénierie et en langues étrangères.

    Portrait-robot des candidats au départ

    La proximité géographique avec le pays d’origine semble être un facteur déterminant pour motiver la mobilité. La preuve en chiffres : 60% des membres LinkedIn ayant choisi de migrer en Allemagne en 2013 venaient de pays européens. La langue revêt aussi son importance : les membres LinkedIn en Espagne sont ainsi plus enclins à se déplacer pour saisir une opportunité dans des pays hispanophones d’Amérique Latine, cette région ayant attiré 20% des migrants espagnols. À cela vient s’ajouter la perspective d’une meilleure évolution professionnelle : la plupart des talent arrivés aux Émirats reconnaissent avoir eu accès à une promotion, 40% d’entre eux indiquant un niveau de séniorité de niveau manager ou au-dessus.

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