Etudiant entrepreneur : leur serrure connectée leur ouvre la voie du succès

Ils sont toujours sur les bancs de l’école et ont créé une start-up pour commercialiser un produit très attendu par de nombreux industriels et groupes internationaux : la serrure connectée.

John Mears et Alexandre Ballet sont deux membres de la start-up Havr. Elle va lancer en mars 2018 la serrure connectée qui réagit au flash du smartphone via une application. LP/Stéphanie Forestier
John Mears et Alexandre Ballet sont deux membres de la start-up Havr. Elle va lancer en mars 2018 la serrure connectée qui réagit au flash du smartphone via une application. LP/Stéphanie Forestier

    Pour eux, la lumière, c’est la clé. Deux étudiants de l’Université de technologie de Compiègne (UTC) ont développé la première serrure connectée à ouverture lumineuse.

    En janvier, Simon Laurent et Alexandre Ballet, 22 ans, vont présenter leur invention au CES (consumer electronics show) de Las Vegas, le plus grand salon des innovations au monde.

    En apparence, rien ne différencie cette serrure high-tech d’une serrure classique. Pourtant, pour l’ouvrir, il faut télécharger une application et flasher la serrure avec la lumière de son téléphone. Le flash clignote alors un certain nombre de fois, comme un code morse. Et la porte s’ouvre. « Tout est sous contrôle. On sait quand la porte a été ouverte, et qui rentre. On peut aussi déterminer une durée d’accès », explique Alexandre Ballet. Pratique, par exemple, pour les locations de type Airbnb. Plus de clé à laisser.

    Comme un code morse

    C'est en 2016 que les deux élèves-ingénieurs en génie informatique se sont penchés sur le rôle de la lumière comme moyen de communication, puis d'ouverture. Une application sur smartphone, un flash code avec de savants algorithmes, des heures de perfectionnement pour ouvrir… une boîte. Les développements ont été nombreux.

    Déjà, leur projet s’est fait remarquer. Simon Laurent et Alexandre Ballet ont en effet remporté l’European innovation academy, cet été à Turin (Italie). En face d’eux, pourtant, se trouvaient des étudiants de Harvard, Oxford et Yale. C’est alors le détonateur. Les UTCéens se décident à finaliser leur serrure connectée pour la mettre sur le marché.

    Une technologie sécurisée

    « On a une société mère, Ekla. Et deux start-up : Havr, pour la serrure ; Psycle, spécialisée en recherche et développement sur la lumière », détaille Alexandre Ballet. Désormais, ils sont une douzaine à travailler sur cette innovation. Dont un ami de lycée de Simon Laurent, John Mears. Ce jeune Anglais a grandi en France et s'occupe de promouvoir le produit à l'international.

    Pour cela, il a l'argument choc : « Il existe déjà des serrures connectées au Bluetooth. Mais des hackers ont réussi à contourner les barrières de sécurité. Nous, c'est impossible. Nous sommes en contact avec des entreprises du CAC 40 et du Nasdaq pour différents usages de la serrure : les chantiers, les hôtels, les bureaux, les espaces de co-working, les clubs de sport ou encore pour les particuliers. »

    Déjà, des levées de fonds ont permis de réunir plusieurs centaines de milliers d’euros. En mars, le produit, fini, sera présenté aux entreprises. Sa commercialisation est prévue pour septembre 2018.

    L’UTC, un incubateur à start-up

    En 2014, un étudiant de 18 ans de l’UTC, Guillaume Rolland, bouleversait les codes en créant son réveil olfactif.

    Repéré par le mastodonte Google, il a ensuite monté sa start-up, Sensorwake . Puis recruté quinze personnes. Et voilà qu’il vient de lancer un deuxième modèle de réveil, encore plus performant que le premier déjà écoulé à 20 000 exemplaires à travers le monde. Une réussite dont beaucoup rêvent sur les bancs de l’UTC.

    Depuis, 120 start-up s'y sont créées et les étudiants sont nombreux à bénéficier d'un emploi du temps aménagé, de cours de création d'entreprise et d'un accompagnement personnalisé. C'est ce que la direction a nommé le « parcours entrepreneurial ». « On a moins de cours mais sur une plus longue durée, souligne Alexandre Ballet. On a également des aides pour trouver des financements, des contacts utiles. Nous sommes très soutenus. Cette culture de l'entrepreneuriat nous booste. »

    Grace à ses étudiants-entrepreneurs, l’UTC se hisse régulièrement dans la presse spécialisée en tête des classements des écoles d’ingénieurs dans la catégorie entrepreneuriat.

    Stéphanie Forestier

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