Étudiant et créateur d'entreprise : après le bac, créez votre start-up dans une école

Créer sa start-up, sans passer par un cursus entrepreneurial classique tout en poursuivant des études, c’est possible. Certains dispositifs vous accompagnent dans l’aventure.

Crédit photo : Le Parisien
Crédit photo : Le Parisien

    Créer sa start-up, sans passer par un cursus entrepreneurial classique tout en poursuivant des études, c’est possible. Certains dispositifs vous accompagnent dans l’aventure.

    Les jeunes sont de plus en plus nombreux à ne pas attendre la fin de leurs études pour créer leur société. Le statut étudiant-entrepreneur a été conçu pour eux. Avec l'accord de leur établissement, ils bénéficient d'un aménagement d'emploi du temps pour monter leur entreprise et peuvent remplacer leur stage de fin d'études par un travail sur leur projet entrepreneurial. Surtout, ils continuent à bénéficier du statut social étudiant durant la première année de création et ont accès à l'espace de coworking d'un Pepite (Pôle étudiant pour l'innovation, le transfert et l'entrepreneuriat). Cette structure assure un encadrement personnalisé par des enseignants et des coachs. La pédagogie repose principalement sur l'apprentissage par l'action et inclut des week-ends start-up, des réalisations de projets fictifs par équipe, etc.

    Apprentissage par l’action

    L'apprentissage par l'action, c'est aussi ce que propose le bachelor jeune entrepreneur de l'EM Strasbourg. Ce programme en trois ans n'a rien de commun avec les cursus habituels qui sont dispensés par les écoles de commerces. Inspirée de la Team Academy, une école d'entrepreneurs créée par l'Université de Jyväskylä, en Finlande, la pédagogie est axée sur l'action et l'équipe. « Ce sont deux leviers d'apprentissage indispensables : chacun évolue et apprend en partageant avec les autres », souligne Olga Bourachnikova, responsable pédagogique.

    Pas de cours théoriques, ni de professeurs, mais des coachs dont l’objectif est de développer l’esprit d’entreprise des élèves. « Réunis par équipes, les étudiants se lancent dans une vraie création d’entreprise dès leur arrivée dans l’école. Tout au long du parcours, ils apprennent en créant des projets avec de véritables clients », explique Didier Wehrli, directeur du programme.

    Enfin, le Moovjee, le Mouvement pour les jeunes et les étudiants entrepreneurs, propose un mentorat. À la différence du coach qui développe une compétence spécifique, le mentor accompagne le développement du savoir-être. C’est un entrepreneur expérimenté bénévole qui, pendant un an, motive le créateur débutant dans sa démarche. L’objectif est d’augmenter le taux de survie et de favoriser la croissance de ces entreprises.

    52 % des jeunes de moins de 18 ans estiment que travailler à son compte ou avoir sa propre entreprise est le choix de carrière le plus intéressant. (Source : Observatoire de l’Agence France Entrepreneur février 2017)

    « Je voulais créer quelque chose qui corresponde à mes valeurs »

    Témoignage Séverin Meuillet cofondateur de Moi Moche et Bon

    Pendant ses trois années de bachelor Jeune entrepreneur à l’EM Strasbourg, école de management, Séverin a travaillé sur plusieurs projets de création d’entreprise et finalement lancé, au cours de sa deuxième année, Moi Moche et Bon avec deux autres camarades. L’objectif de la jeune entreprise alsacienne est de récupérer les pommes trop petites, trop grosses et trop difformes pour finir dans

    les rayons des supermarchés, d’en faire des jus de fruits artisanaux 100 % naturels et d’éviter ainsi un incroyable gaspillage alimentaire.

    « Je voulais créer quelque chose qui corresponde à mes valeurs : trouver une solution pour réduire le gaspillage alimentaire me préoccupe depuis longtemps. Le principe du bachelor jeune entrepreneur est d’apprendre par l’action et en équipe, sans accès

    à des cours théoriques, et de développer des projets. C’était l’occasion de tester mon idée.

    On fait confiance à l’étudiant, on lui dit “essaye et tu verras”, cela ne veut pas dire pour autant que les coachs te laissent faire n’importe quoi, ils sont là pour te conseiller. L’étudiant met sans doute plus de temps pour réaliser son projet que si on lui donnait directement les clés mais c’est d’une efficacité sans nom pour le développement personnel.

    On vous donne une liberté totale et on vous offre un magnifique terrain de jeu. Chaque étudiant crée son propre parcours : certains ont un projet bien précis, d’autres vont en développer une dizaine en trois ans. »

    Nathalie Tran

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