Etudier à l'étranger. S'expatrier devient une norme

Découvrir d’autres cultures, se couler dans une ambiance internationale, voyager… Une manière de vivre leurs études, appréciée des étudiants

Berlin abrite l'un des 7 campus européens de ESCP Business School.
Berlin abrite l'un des 7 campus européens de ESCP Business School.

    Jadis, bien des étudiants redoutaient ce moment fatidique où ils devraient partir loin de chez eux. Pour les nouvelles générations, ce n’est clairement plus un problème : « Cette jeunesse est nomade. Dès le lycée, elle a conscience que le terrain de jeu est devenu mondial », constate Marc Gibiat, directeur des programmes bachelor et mastères spécialisés d’Audencia. L’école a ainsi fait de l’international un point central de son cursus, avec des séjours à l’étranger qui sont possibles chacune des trois années, d’abord via un stage de deux mois, puis un échange, un autre stage…

    « L’obtention du diplôme nécessite de passer a minima six mois dans un autre pays. En moyenne, nos étudiants de bachelor le font neuf mois », détaille-t-il. Les plus férus d’ambiance internationale choisiront – à condition qu'ils obtiennent au moins 12 à l’épreuve d’anglais – l’English Track, soit une filière 100 % anglophone, dont les effectifs vont croissant : « Cette filière compte 64 étudiants et nous doublerons ses effectifs l’an prochain », précise Marc Gibiat.

    Ouverture d’esprit

    Étudier en anglais est une tendance qui se répand, devenant un facteur essentiel d’attractivité pour certaines écoles. C’est le cas de Rennes School of Business, qui a pris le parti d’un enseignement anglophone et compte 55 % d’étudiants internationaux sur son campus. L’ICN BS propose son English Track sur son campus de Nuremberg (Allemagne) et l’ouvrira en septembre 2020 à Paris.

    « Cela permet aux étudiants internationaux qui ne parlent pas français de nous rejoindre dès le début du programme », apprécie la directrice du ICN Bachelor Sup’Est, Alexandra Tosello. Quant aux Français, ils peuvent se frotter à d’autres cultures, avant même leur première expatriation, « et ils y gagnent une ouverture d’esprit qui ne les quittera plus », ajoute-t-elle.

    Qu’ils optent pour des cours en français ou en anglais, les étudiants d’ICN doivent de toute façon s’exiler en troisième année pour un échange avec une école ou université partenaire.

    Dans l’ADN du diplôme

    « Étudier, c’est un peu découvrir le monde et voyager fait partie de ce processus », juge Mélissa Brahami, qui vient tout juste de rejoindre le bachelor de l’EDC Paris Business School, après deux années passées en médecine. Un changement on ne peut plus radical ! « Ce qui me manquait, c’était l’aspect concret, professionnel et les voyages », souligne-t-elle. À l’EDC Paris, elle pourra effectuer tous ses stages à l’étranger « sans compter l’échange académique en troisième année et la possibilité d’obtenir un double diplôme », précise Mélissa, avec le Canada déjà en ligne de mire. La dimension internationale du bachelor n’est pas trop surprenante. « Après tout, c’est un terme américain, non ? », rappelle Mélissa. Et c’est à cette ouverture au monde que le diplôme doit son succès. « L’alignement des formats en Europe rend les échanges académiques plus fluides », souligne Jean-

    François Fiorina, directeur général adjoint de Grenoble École de management (GEM).  Car auparavant, les écoles  post-bac ne proposaient que des cursus en cinq ans contrairement à ce qui se pratiquait à l'étranger. Le bachelor a permis à la France de rejoindre le standard international.

    Seules les classes préparatoires continuent de proposer un format en deux ans d’études avant d’intégrer une école. Elles sont plus que jamais une exception française. Quand le bachelor, lui, s’ouvre au monde.

    Par Nicolas Chalon.

    « Chacune des 3 années dans un pays différent »

    Rencontre avec Frank Bournois président de la commission formation de la CGEet directeur général d’ESCP business school

    Butiner d’un programme à l’autre et de pays en pays, c’est le propre de la génération snowflake (flocon de neige), comme se plaît à la désigner Frank Bournois : « Le flocon de neige est unique, il aime voler d’un endroit à l’autre, se déposer çà et là selon sa curiosité et ses centres d’intérêt », illustre-t-il. Personnalisation des parcours et surtout internationalisation, sont devenues essentielles : « Nous sommes à un moment de l’Histoire où tout le monde bouge très facilement et où l’enseignement supérieur ne peut être vu qu’à travers un prisme international. » Pour le président de la commission formation de la CGE (227 membres dont une majorité d’écoles d’ingénieurs) l’apparition des bachelors au sein de ces dernières (lire page 12) « est une tendance lourde, qui suit celle engagée dans les écoles de management et partage cet objectif de rendre les parcours mobiles. »

    Comme des poissons dans l’eau

    L’école qu’il dirige, ESCP Business School, est pionnière en la matière, avec sept campus en Europe. « Chacune des trois années de notre bachelor doit être effectuée dans un pays différent », souligne Frank Bournois. Un programme qui compte « 25 % d’étudiants français et 55 nationalités différentes, avec un corps professoral lui aussi mondial. » Parmi les étudiants, une partie non négligeable d’enfants d’expatriés « qui se trouvent comme des poissons dans l’eau lorsqu’ils sont mélangés à d’autres cultures », et les autres qui, s’ils n’ont pas reçu de leur famille la fibre internationale, « sont d’autant plus impatients de découvrir le monde. » Et les écoles le savent bien, « plus un programme se projette à l’étranger, mieux il parvient à drainer d’excellentes candidatures venant d’autres pays. »

    Un cercle vertueux et, pour les Grandes écoles, une concurrence qui devrait encore s’intensifier, bien au-delà les frontières.

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