A quoi ressemble une scène d'amour lorsqu'il s'agit de la dernière ?
Pour Jean-Philippe Toussaint, faire l'amour, pour la dernière fois, juste avant la rupture, ressemble à un point de non retour. C'est une nuit à Tokyo, dans une chambre d'hôtel, semblable à beaucoup d'autres passées et qui, pourtant, restera suspendue comme un point final qui n'en finirait pas de finir.
Le nouveau livre de Toussaint, cinq ans après La Télévision, retrace avec une maturité et une simplicité attachante la séparation d'une créatrice de mode venue présenter ses modèles au Contempory Art Space de Shinagawa et le narrateur.
Mêlant une écriture très visuelle et une précision chirurgicale, l'auteur passe en revue tous les gestes de l'amour, de la tendresse à la violence. Il s'agit d'une généalogie du vertige d'aimer dessinée scrupuleusement.
Deux tremblements de terre secouent Tokyo, comme pour précipiter la séparation, et la faille se produit inévitablement, d'une gravité sans pesanteur. Faire l'amour est réglé comme une partition dont la mélodie enivrante prend possession du lecteur et dans lequel la couleur asiatique, lente et sensuelle, se déploie sur les anciens amants.
Un chef d'oeuvre !
Eléonore.
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