Fiche Métier : Coiffeur, un métier qui attire toujours les jeunes

Découvrez le métier de coiffeur - formation nécessaire (CAP minimum), cursus, rémunération et conseils pour s’installer à son compte.

Anthony Michel, coiffeur a Provins, 25 ans, fait partie de l'equipe de France, championne du Monde le 8 octobre 2012.
Anthony Michel, coiffeur a Provins, 25 ans, fait partie de l'equipe de France, championne du Monde le 8 octobre 2012.

    Haut de gamme (Alexandre de Paris), low-cost (Tchip), franchisés ou indépendants, les salons de coiffure fleurissent. L’année dernière, en France, la profession regroupait plus de 70000 activités de coiffure (salon et coiffeurs à domicile) pour près de 160000 actifs dont 110000 salariés.

    « La majorité sont des femmes et la moyenne d’âge est de 32 ans », précise Franck Provost, président du Conseil national des entreprises de coiffure (Cnec). Ce marché, qui représente près de 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, est très concurrentiel voire saturé dans certaines régions comme Rhône-Alpes et l’Ile-de-France. Et pourtant ce métier, qui allie technique et esthétique, attire toujours autant de jeunes. Ils sont plus de 37000 actuellement en formation, par la voie scolaire, l’apprentissage ou le contrat de professionnalisation.

    En effet, pour pouvoir exercer le métier de coiffeur, un CAP (certificat d’aptitude professionnelle) est demandé. Ce diplôme, obtenu en deux ans, est préparé dans des lycées professionnels et dans des centres de formation d’apprentis (CFA). L’apprentissage est plutôt à privilégier pour une meilleure insertion dans la vie professionnelle. « Dans tous les départements, il existe une offre proposée par l’éducation nationale, les chambres de métiers ou des écoles privées », précise Pierre Martin, président de la Fédération nationale de la coiffure (FNC). L’organisme professionnel gère d’ailleurs des établissements à Paris, Lille (Nord) et Toulouse (Haute-Garonne).

    La formation tout au long de la vie n’est pas une vaine expression dans ce métier. Dans un univers étroitement lié à la mode, le coiffeur, qu’il soit débutant ou confirmé, doit sans cesse se tenir au courant des nouvelles techniques et tendances.

    Les salons indépendants représentent près de 90 % des établissements et génèrent environ 65 % du chiffre d’affaires du secteur. Le développement de la coiffure à domicile et la création du régime d’autoentrepreneur accentuent cette tendance. Cependant, si ouvrir un salon de coiffure et donc créer son propre emploi est possible, une solide formation et une expérience significative dans différents salons sont plus que nécessaires.

    En termes de salaire, d'après la convention collective, un responsable d'établissement gagne de 1 817 € à 2 704 € brut mensuels (primes comprises), selon le nombre de salariés, contre 1 370 € brut par mois pour un coiffeur débutant (niveau CAP ou quatre à sept ans d'expérience). Au niveau des diplômes, en plus du CAP coiffure, il faut obtenir un brevet professionnel (BP) ou un brevet de maîtrise pour ouvrir son propre salon. La création d'un BTS coiffure est actuellement en cours de réflexion. Le Conseil national des entreprises de coiffure (Cnec) soutient fortement ce projet. Il estime que pour répondre aux besoins de la profession, notamment dans le domaine des compétences en gestion et en management, un niveau de diplôme supplémentaire est nécessaire. Un avis que ne partage pas la Fédération nationale de la coiffure. Selon son président, l'offre actuelle est suffisante. Affaire à suivre. Reste que pour s'insérer dans ce marché prisé, en plus d'être bien formé, il faut être patient, persévérant et surtout passionné.

    TEMOIGNAGE

    « Une solide expérience est nécessaire pour pouvoir ouvrir son propre salon »

    «Très jeune, j’ai su que je voulais être coiffeur », se rappelle Alain Font Areu. Malgré la désapprobation de ses parents, il obtient un CAP coiffure et une mention complémentaire coloriste-permanentiste. Durant ses études, pour parfaire son coup de ciseau, il travaille le samedi et pendant les vacances scolaires dans différents salons. Père de famille à 19 ans, il entre rapidement dans la vie active.

    C’est auprès de Christiane Longevial, gérante d’un salon à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), ex-championne du monde de coiffure et élève d’Alexandre de Paris, qu’il acquiert les ficelles du métier. « Elle m’a appris la perfection. Près de vingt ans ont passé et je me souviens encore d’une phrase qu’elle me disait : les gens qui réussissent se donnent les moyens, les autres, des excuses », raconte-t-il.

    Son parcours reflète bien ce goût pour le challenge. Avec trois associés, il ouvre un salon franchisé Biguine International au Maroc en 1992. Il travaille pour des magazines féminins et des marques de haute couture comme Ted Lapidus. Au bout de dix ans, il décide de rentrer en France et repart de zéro. Embauché comme employé chez un franchisé Franck Provost, il devient neuf ans plus tard responsable. « Etre coiffeur, c’est une chose; devenir chef d’entreprise en est une autre. Une solide expérience est nécessaire pour pouvoir ouvrir son propre salon de coiffure », prévient-il. En décembre 2011, il s’associe avec un ancien camarade de classe pour créer Un hair de plus à Toulouse (Haute-Garonne). Pendant un an, ils ont décidé de ne pas se verser de salaire mais espèrent gagner 1500 € à 2000 € chacun à partir de l’année prochaine. Et déjà désireux de transmettre leur expérience, ils forment une apprentie en brevet professionnel.

    Article paru dans le Parisien économie du lundi 19 novembre

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