Fiche métier : Croupier, embauche garantie pour les futurs croupiers

Les casinos recrutent constamment du personnel pour animer leurs tables de jeu, en privilégiant les candidats ayant suivi une formation spécialisée.

Mathieu Winter a suivi une formation au Cerus à Paris, en faisant financer par Pôle emploi une partie des 4 500 € à verser à l’école
Mathieu Winter a suivi une formation au Cerus à Paris, en faisant financer par Pôle emploi une partie des 4 500 € à verser à l’école

    Les casinos recrutent constamment du personnel pour animer leurs tables de jeu, en privilégiant les candidats ayant suivi une formation spécialisée.

    Simple phénomène de mode au départ, le poker s'est imposé comme loisir de masse en France. Entamée il y a une demi-douzaine d'années, la démocratisation de ce jeu a fait exploser la fréquentation dans les casinos et cercles parisiens. Si 90% de l'activité jeu (hors restauration) des casinos proviennent toujours des machines à sous, les établissements ont fait en sorte de redonner un sens aux jeux de table (black jack, poker, roulette). « Grâce à la popularisation du poker, la clientèle a repris goût aux grands jeux en général. De 180 millions d'euros en 2002, le chiffre d'affaires des jeux de table de l'ensemble des casinos français est passé à 210 millions lors du dernier exercice », précise Jean-François Cot, délégué général de Casinos de France, l'organisme des directeurs d'établissement.

    Croupier : un turnover (changement d'entreprise) important

    Et qui dit hausse de clientèle dit logiquement besoin en personnel de jeux (croupiers et chefs de table), au nombre de 3 100 pour 194 casinos. « Du fait d'un taux de turnover important, l'embauche est quasi permanente », poursuit Jean-François Cot. Conséquence directe de cette demande croissante, les écoles délivrant une formation au métier de croupier ont fleuri sur le territoire depuis 2005.

    Même si l'embauche directe avec apprentissage sur le tas existe toujours, elle tend à disparaître au profit du recrutement d'élèves de centres de formation. « Pour les casinos, il est plus pratique d'engager des croupiers provenant d'écoles spécialisées : ils ont l'avantage d'être opérationnels tout de suite », note Alexandre Schoose, directeur et fondateur de l'Ecole Française de Casinos (EFC) Paris, l'un des trois établissements de référence sur le territoire (avec le Cerus et FCC Premier). Ces dernières organisent 5 sessions de formation par an, et accueillent des promotions réduites avec une quinzaine de candidats en moyenne par session.

    D’une durée de huit à dix semaines, ces formations sont de plus en plus prisées

    . En plus d’enseigner tous les rudiments du métier (manipulation des jetons, règles et subtilités des jeux, contacts avec la clientèle), elles débouchent sur un certificat de qualification professionnelle.

    Aucun diplôme n’est requis, il suffit juste d’avoir un casier judiciaire vide et de s’acquitter de 4 000 € environ.

    « Ce n’est pas donné, mais il y a en général moyen de se faire financer par Pôle emploi ou les collectivités locales », nuance Alexandre Schoose.

    E. Sad, 28 ans, souhaite devenir croupier. Il est en formation à l'école Cerus Casino.

    Bien que les journées soient intensives — « Les candidats doivent réciter leurs gammes chez eux en plus des cours, comme apprendre les tables de multiplication », explique Jean-Marie Cresci, cofondateur de l'école FCC Premier — le jeu en vaut toutefois la chandelle : l'embauche est garantie.

    « On est obligé de refuser du monde. Mais un élève qui entre chez nous est certain d’avoir un emploi à la sortie, cela fait partie de nos engagements. Certains ont même leur promesse d’embauche dès leur deuxième semaine de formation », se félicite Jean-Marie Cresci.

    Toutefois, l’emploi n’est pas synonyme d’eldorado

    : un croupier débutant gagne autour de 1 400 € brut. Mais les possibilités d’évolution sont nombreuses et les opportunités de passer chef de table (2 000 € brut) fréquentes et rapides, pour peu que l’on fasse preuve de mobilité professionnelle. Les plus talentueux peuvent également prétendre à s’exporter, soit sur les bateaux de croisière, soit à l’étranger, en Suisse notamment, où les salaires sont plus attractifs. Mais où les places sont plus chères.

    TEMOIGNAGE

    A force d’accumuler les petits boulots après le bac sans vraiment parvenir à se stabiliser, Mathieu Winter a décidé, en 2009, d’allier l’utile à l’agréable en devenant croupier : « J’étais mordu de jeu à la base, que ce soit le poker, le black jack ou les paris sportifs, alors je me suis dit Pourquoi pas? d’autant qu’il s’agit d’un métier bien moins pénible physiquement que l’usine », admet-il.

    Il a donc décidé de suivre une formation de croupier au Cerus à Paris, en faisant financer par Pôle emploi une partie des 4500 € à verser à l’école. « La formation était béton et l’emploi garanti à la sortie. Mes camarades de promotion et moi avons ainsi pu faire nos gammes à Namur (Belgique) au cours d’un stage, sur des très grosses tables, ainsi qu’à l’European Poker Tour de Deauville (Calvados). Il y avait beaucoup de pression, mais c’était très intéressant et prestigieux », se rappelle Mathieu.

    Originaire de Perpignan (Pyrénées-Orientales), il accepte l’offre du casino de Pougues-les-Eaux, dans la Nièvre, après sa formation. « Ma copine habitait Orléans dans le Loiret, c’était le casino le plus proche. »

    Le stress des débuts rapidement envolé, il lui faudra un an et demi à peine pour recevoir une promotion et passer sous-chef de table, sans avoir à changer d’établissement

    . « Je remplis la même fonction que le chef de table, à une différence près : j’ai encore le droit de passer à table s’il le faut pour distribuer les cartes, les jetons, alors qu’un chef de table n’intervient pas et se contente d’observer. » Son poste lui permet de gagner environ 1 500 € net par mois, hors intéressement, pour 35 heures par semaine. Si les horaires sont particuliers (« on se couche aux environs de 8 heures du matin »), il apprécie particulièrement le contact avec la clientèle et le fait de pouvoir travailler dans un univers qui le passionne.

    « Il faut être bon en calcul mental, souriant et à l’aise avec les jetons et les cartes »

    , détaille le jeune homme de 28 ans qui n’exclut pas, « même si l’ambiance de l’établissement est excellente », de se rapprocher de sa région natale un jour ou l’autre. Il a de la chance : la côte Sud est bordée de casinos.

    EN SAVOIR PLUS

    À CONSULTER

    Un site complet d’informations, d’orientation et d’offres d’emploi : www.lesmetiersducasino.com.

    Une revue professionnelle sur le secteur des jeux de hasard et d’argent : www.journaldescasinos.com.

    Le site de Casinos de France :www.casinos.fr.

    À CONTACTER

    Cerus Casino Academy, centres de formation à Bordeaux (Gironde), Lyon (Rhône) et Paris : www.cerus.fr.

    Formation croupier casino Premier (FCC Premier) à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) et Saint-Valery-en-Caux (Seine-Maritime) : www.fccpremier.com.

    Ecole française de casinos (EFC) Paris (XIIe) : www.efc-paris.fr.

    Dossier réalisé par Marc Hervez

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