Fiche métier : Greffier, le bras droit des magistrats

Zoom sur le métier de Greffier : ses missions et la formation à suivre pour y parvenir, avec le témoignage d'un jeune greffier au tribunal de grande instance de Béthune (Pas-de-Calais)

Fiche métier : Greffier, le bras droit des magistrats

    Pour le ministère de la Justice, le greffier est un agent de la fonction publique de catégorie B. Plus largement, ce professionnel méconnu du grand public est un maillon essentiel de la chaîne judiciaire.

    Expert en procédure, chargé de veiller à la conformité des actes avec le droit, il est présent à toutes les étapes d’un procès auprès du président du tribunal et des juges.

    Les missions du Greffier : garantir le bon déroulement des audiences, rapporter les débats, assurer la conservation des jugements. Une seule institution est habilitée à former ces futurs techniciens du droit : l’Ecole nationale des greffes de Dijon (Côte-d’Or). Tous les ans, elle reçoit plusieurs centaines d’élèves : près de 700 devraient ainsi y entrer en 2011, et autant en 2012, selon Jérôme Morot, assistant de la directrice.

    La formation / parcours nécessaire pour devenir Greffier

    Le concours, dont les dates changent chaque année, comporte deux épreuves : une écrite sur un cas pratique ou sur une procédure et un oral de culture générale et sur le parcours professionnel.

    S'il paraît simple à première vue, il n'en demeure pas moins très sélectif : il est accessible aux diplômés de niveau bac + 2, mais 60% des lauréats sont titulaires d'un master 2 (bac + 5) et 30% d'une licence (bac + 3). « Depuis plusieurs années, nous observons qu'un candidat avec le niveau minimal requis a de moins en moins de chance d'être admis », confirme Jérôme Morot.

    La sélection est donc féroce et la préparation essentielle. Pour les heureux reçus, un parcours de dix-huit mois s’ouvre, composé de trois mois de cours théoriques à Dijon, puis d’une formation de terrain. Elle se fait dans plusieurs juridictions, si possible à proximité du domicile du stagiaire, pour appréhender plusieurs facettes du métier : tribunal d’instance et de grande instance, conseil des prud’hommes, cours d’appel et d’assises.

    En fin de stage, pour les six derniers mois et en fonction d’un classement, le futur greffier sera affecté à une juridiction afin de se spécialiser.

    A l'issue de ce long cycle, il sera titularisé. « Et il s'engage à exercer au moins quatre ans au sein de la fonction publique », complète Jérôme Morot. Durant l'ensemble de sa formation, l'élève greffier est rémunéré comme fonctionnaire stagiaire et touche un traitement de 1 500 € net.

    Certains, notamment ceux qui habitent loin, ont la possibilité d’être hébergés gratuitement à Dijon en début de cursus au sein de l’école.

    Fonction principales d'un Greffier

    Une fois dans le grand bain de la justice, le jeune greffier aura deux fonctions principales, sous l’autorité d’un chef de greffe : d’abord rédiger des actes ou vérifier la conformité de la procédure avec le droit. Ensuite, et c’est moins connu, accueillir le public, l’orienter et le conseiller.

    La rémunération en fin de carrière approche les 2 500 € net mensuels, hors primes. Pour Jérôme Morot, le métier requiert « rigueur, organisation et discrétion, mais aussi sens de l'écoute et envie de servir le public ». Un agrégat de qualités indispensables pour ce collaborateur privilégié des magistrats.

    Benjamin LAPLUME, 29 ans,

    Geffier au tribunal de grande instance de Béthune (Pas-de-Calais)

    « L’autonomie s’acquiert peu à peu »

    Master 2 de droit pénal en poche, Benjamin Laplume hésite entre plusieurs carrières, avant d’opter finalement pour celle de greffier.

    Il tente le concours en 2008 : « Mon cursus me permettait de bien appréhender cette épreuve à dominante juridique », reconnaît le jeune homme. Pari réussi : quelques mois plus tard, il est hébergé au sein de l'Ecole nationale des greffes à Dijon (Côte-d'Or) pour suivre le trimestre de cours théorique.

    Benjamin Laplume part ensuite en stage : « J'ai passé en revue toutes les juridictions », explique-t-il. Il commence par le tribunal de grande instance de Béthune: «J'assistais aux audiences, je découvrais les logiciels et j'étudiais des procédures au côté d'un greffier. » Il atterrit ensuite au conseil des prud'hommes de la même ville, dont il est originaire, et finit à la cour d'appel et à la cour d'assises de Douai.

    « Je suis ensuite retourné à Dijon pour le choix des affectations après la commission de classement.»

    Là,«tous les futurs greffiers sont tendus car, selon notre résultat, nous avons un choix plus ou moins large». Benjamin Laplume obtient ce qu'il souhaitait : Béthune.

    Il travaillera au parquet des mineurs, en ayant auparavant effectué un dernier stage de spécialisation avant d'être titularisé en mai 2010. « C'est un parcours très progressif. Nous sommes amenés à

    une autonomie petit à petit », résume t-il.

    EN SAVOIR PLUS

    A consulter

    - Un site complet sur la justice et sur ses métiers :

    http://justimemo.justice.gouv.fr.

    - École nationale des greffes

    au 03.80.60.56.00 et sur

    www.eng.justice.fr.

    - Direction des services judiciaires, sous direction des ressources humaines des greffes :

    bureau RHG4, 13, place Vendôme, 75042 Paris Cedex 01. Tél. 01.44.77.67.43/68.55.

    Email : dsjb2@justice.gouv.fr.

    À lire

    - « Les Métiers du droit et de la justice »

    , Onisep. 11 p. 7 €.

    - « Les Métiers du droit »

    , de Karine Darmon et Auriane Vigny. Ed. Studyrama. 223 p. 11,95 €.

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