Fiche métier : Risk manager, des cursus en plein développement

Ces professionnels polyvalents sont chargés de conseiller les entreprises sur leur façon de gérer les risques sur les plans stratégique, financier et opérationnel.

Fiche métier : Risk manager, des cursus en plein développement

    La fonction de risk manager est devenue clé dans toutes les grandes entreprises. C’est à ce professionnel, en effet, qu’est dévolue la tâche d’identifier, d’analyser et de quantifier les dangers que peut générer l’activité de son entreprise sur les plans stratégique, financier et opérationnel.

    A lui d’informer la direction générale des mesures à prendre pour éviter un risque (par exemple sur les pertes d’exploitation) et de se mettre en relation avec les compagnies d’assurances (ou les courtiers) pour négocier les contrats de couverture.

    Une fonction transversale

    De par l'étendue de son champ d'intervention, qui suppose une vision transversale de l'entreprise, le risk manager doit avoir un esprit de synthèse et d'analyse. Il lui faut également des compétences juridiques (il doit notamment bien connaître les normes), financières, techniques ainsi qu'une bonne connaissance des différents métiers de sa société.

    Cette diversité fait qu'il n'y a pas réellement de formation initiale pour devenir risk manager et que la fonction s'acquiert le plus souvent après plusieurs années d'expérience professionnelle comme auditeur ou responsable du recouvrement. « Tant que le métier n'est pas normalisé, les contours en restent variables d'une entreprise à l'autre », souligne Bénédicte Huot de Luze, déléguée générale de l'Amrae, l'association française qui regroupe la majorité des risk managers. Etudes de droit ou de sciences politiques, écoles d'ingénieurs, de management ou de commerce, mais aussi spécialistes de l'assurance…

    Études longues et expérience professionnelle indispensables

    Une formation de base solide

    est toujours nécessaire avant d’espérer devenir risk manager. Par la suite, ce parcours pourra être

    complété d’une formation de 3e cycle

    dispensée par certaines grandes écoles ou universités. Tels le master de l’Institut de management des risques à Bordeaux (Gironde), le master 2 Grisse de la faculté des sciences de Nantes (Loire-Atlantique), le MBA management, risques et contrôle de l’université Paris-Dauphine ou le master risques et finances de HEC. A cela s’ajoutent les

    formations mises en place par des organismes professionnels

    , comme l’ Ecole supérieure d’assurances (ESA) , qui propose un MBA audit et management des risques et des assurances de l’entreprise. Mais si ces cursus se développent, c’est encore très souvent la formation continue, dispensée principalement par l’Amrae, qui reste la plus prisée par les professionnels. L’association a ainsi mis en place deux types de formations diplômantes : le Cefar stratégie de gestion des risques, qui comporte douze jours de formation sur un semestre et est validé par la soutenance d’un mémoire; et l’ARM : associate in risk management, dont l’inscription se fait sur dossier et qui se déroule sur trente-six jours répartis en trois modules. « C’est une formation qui est reconnue internationalement. La méthodologie a été développée aux Etats-Unis et adaptée à la France », explique Bénédicte Huot de Luze. Etudes longues, expérience professionnelle indispensable, formation continue quasi obligatoire…

    Devenir risk manager est un parcours de longue haleine

    avec à la clé des salaires qui oscillent, selon le baromètre réalisé par l’Amrae,

    entre 60000 € et plus de 150000 € brut par an, la moyenne se situant autour de 100000 € à 120000 €

    .

    TEMOIN « J’élabore des règles de fonctionnement pour nos filiales étrangères »

    Christine GFELLER, 51 ans, directrice du risque groupe pour Arc International à Arques ( Pas­-de­Calais)

    Diplômée de l’Ecole supérieure de commerce de Paris et spécialiste crédit et recouvrement, Christine Gfeller s’est ensuite orientée vers le risk management.

    La gestion des risques en entreprise, Christine Gfeller n’y songeait pas vraiment lorsqu’elle a commencé sa carrière professionnelle au début des années 1980 après son diplôme de l’Ecole supérieure de commerce de Paris : « J’ai débuté auprès d’une société d’information commerciale où je faisais de l’analyse financière avant de rejoindre Pinault Distribution à la direction du crédit et du recouvrement. C’est à cette époque que j’ai commencé à faire de la gestion de risque sur le recouvrement et le risque interentreprises. J’étais également en relation avec les compagnies d’assurances sur des problématiques de risque financier. »

    « J’ai suivi des formations complémentaires »

    En 2000, elle devient responsable du recouvrement, du crédit et des assurances chez le spécialiste des arts de la table, Arc International. « C’était un poste qui avait déjà une forte dimension internationale car le groupe réalisait plus de 80% de son chiffre d’affaires à l’export et commençait à implanter des usines dans le monde entier. Il fallait comprendre les mécanismes d’assurance, qui diffèrent selon les pays. »

    Peu à peu, elle abandonne le crédit et le recouvrement pour aller davantage vers le risk management. Ce qui l'amène à élaborer des règles de fonctionnement pour les filiales étrangères. « J'avais une bonne compréhension du terrain, des échanges fructueux avec l'Amrae (NDLR : l'association française qui regroupe la majorité des risk managers), mais j'avais besoin d'être confortée dans mes process. C'est pourquoi, j'ai décidé de passer la formation Cefar stratégie de gestion des risques de l'Amrae », explique-t-elle. Une formation réalisée en 2009 et dont elle sortira major de promotion. « Elle m'a donné un grand confort pour l'application de certains modes opérationnels dans mon entreprise. » En 2011, elle décide de compléter son cursus par la formation ARM (associate in risk management) de l'Amrae, dont elle suit actuellement le troisième module : « Ces formations permettent de se préparer à certains risques, comme ceux portant sur des actifs, ou sur l'interruption d'activité d'un site », explique celle qui est désormais directrice du risque groupe pour un salaire annuel brut qui s'inscrit dans la tranche la plus représentative des directeurs de risque selon le baromètre de l'Amrae (lire ci-dessus).

    En savoir plus

    À CONSULTER

    Les pages du site de l’Amrae consacrées aux formations dispensées par l’association

    : www.amrae.fr/amrae/formation/ accueil.html.

    La fiche métier de l’Apec qui explique les contours de la fonction

    : http://annuaire-metiers.cadres.apec.fr.

    À LIRE

    « 365 risques en entreprise : Une année en risk management »

    , de Jean-David Darsa, Ed. Gereso, 2012, 430 pages. 33 €.

    « Le Management des risques et des crises »

    , d’Olivier Hassid, Ed. Dunod, 2011, 256 pages. 20 €.

    « Pratique du risk management »

    , de Jacques Charbonnier, Ed. Argus, 2007, 368 pages. 36,10 €.

    Dossier réalisé par Florence Puybareau

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