Fiche Métier : Les multiples facettes du prothésiste dentaire

Un métier méconnu : concevoir, réaliser ou réparer des prothèses dentaires, à la demande des dentistes. Le métier de prothésiste dentaire est plus diversifié qu'il n'y paraît. Découverte d'une profession aux multiples facettes.

Fiche Métier : Les multiples facettes du prothésiste dentaire

    C’est un métier relativement méconnu, rarement évoqué par les conseillers d’orientation. Pourtant, il est difficile de se passer des prothésistes dentaires : qui n’a jamais eu besoin d’une couronne, d’une dent sur pivot, voire d’un dentier, pour continuer à sourire sans complexe? Aujourd’hui, on compte un peu plus de 16000 prothésistes dentaires et 3950 laboratoires sur tout le territoire.

    Plus diversifié qu’il n’y paraît, ce métier est accessible avec un bac professionnel. Même s’il est préférable de suivre une formation de niveau bac + 3.

    « Nous intégrons 300 jeunes diplômés par an. Dans les trois années à venir, la profession va connaître une vague importante de départs à la retraite, et donc des opportunités pour les jeunes diplômés. D’autant que l’on manque de personnel bien formé »

    , assure Pierre-Yves Besse, président de l’Union nationale patronale des prothésistes dentaires (UNPPD).

    Peut-être parce que le métier semble peu attrayant. Pourtant, il est plus varié qu’il n’y paraît. Au quotidien, son activité consiste à concevoir, réaliser ou réparer des prothèses dentaires, à la demande des dentistes. Mais il est possible de se spécialiser, en fonction de ses centres d’intérêt.

    Minutie, patience et opiniâtreté

    « Métallurgiste, maquettiste, spécialiste des finitions, céramiste ou info-prothésiste, ce n’est pas un mais plusieurs métiers faisant appel à de nombreuses techniques : la sculpture, le modelage, le travail des métaux précieux et non précieux, de la céramique, des matériaux composites, etc. »

    , affirme Pierre-Yves Besse.

    Le certificat d'aptitude professionnelle (CAP) a longtemps fait office de porte d'entrée dans le métier, permettant d'accéder à des fonctions de technicien chargé de fabriquer des prothèses simples. Désormais, c'est le bac pro qui l'a remplacé. Mais ce diplôme, accessible après la troisième, n'est pas le plus apprécié par les laboratoires. « C'est le brevet technique des métiers (BTM) en prothèse dentaire qui a leur préférence », observe Pierre-Yves Besse.

    Un diplôme accessible après un bac général, de préférence scientifique, se préparant en trois ans par le biais de l'alternance dans des centres de formation d'apprentis (CFA) ou des écoles privées. Qualités requises pour s'y épanouir? La minutie, la patience, l'opiniâtreté et une grande concentration. « Réaliser une prothèse, c'est un peu comme fabriquer un modèle réduit! », remarque Pierre-Yves Besse.

    Tout aussi nécessaires, le sens esthétique et de très bonnes aptitudes visuelles, indispensables pour différencier les nuances de couleurs et percevoir les formes et les reliefs. Les plus motivés pourront enchaîner sur deux autres années de formation afin d’obtenir un brevet technique des métiers supérieur (BTMS) préparant à des fonctions d’encadrement dans un laboratoire. Plus le niveau de formation est élevé, plus l’éventail des possibles sera large. Après quelques années passées au sein d’un laboratoire, on peut monter sa propre affaire ou, pourquoi pas, devenir commercial pour le compte d’une entreprise fournissant les matières premières et les équipements aux laboratoires.

    Quant aux salaires, ils varient entre 1460 € brut mensuels pour un débutant et 2525 € pour un chef de laboratoire. Voire plus, pour ceux qui décident de s’installer à leur compte.

    Charles-Henri CAHN,

    30 ans, céramiste au Laboratoire créatif dentaire (Paris XVIe)

    "J'apprécie le côté artistique du métier"

    Après un bac scientifique, Charles-Henri Cahn, originaire du Sud-Ouest, s’inscrit à l’université pour suivre des études de biologie. Très vite, il abandonne et enchaîne les petits boulots, jusqu’à ce qu’il entende parler du diplôme de prothésiste dentaire proposé par l’institut de formation Ipso de Bordeaux (Gironde).

    « L’aspect manuel et le lien avec la biologie m’ont tout de suite intéressé »

    , raconte-t-il. Il obtient un CAP puis un brevet professionnel, en alternance.

    « Le laboratoire bordelais où j’étais en apprentissage m’a proposé un poste, que j’ai accepté. »

    Très vite, le jeune homme devient « pro » de conception et fabrication assistées par ordinateur (CFAO), une spécialité de plus en plus développée dans le secteur dentaire. Puis en 2008, il est engagé en tant que céramiste par le Laboratoire créatif dentaire, un laboratoire parisien proposant des prestations haut de gamme à une clientèle très exigeante.

    « Ici, nous sommes dans le sur-mesure. Avant de réaliser une prothèse, je reçois les patients, ce qui ne se fait pas fréquemment, pour relever avec précision les différentes teintes de leur dentition. Pour eux, l’aspect esthétique est aussi important que l’aspect fonctionnel. C’est d’ailleurs ce qui me plaît. Il y a un aspect créatif, artistique dans ce métier. J’ai plaisir à réaliser de belles pièces, qui sont à chaque fois différentes. C’est très gratifiant »

    , assure le jeune homme.

    Charles-Henri Cahn gagne aujourd’hui 2100 € net mensuels et n’exclut pas d’ouvrir un jour son propre laboratoire.

    EN SAVOIR PLUS

    A consulter

    - Le site de l'Union nationale patronale des prothésistes dentaires : www.unppd.org

    - Une présentation du métier de prothésiste dentaire sur le site du Fonds de promotion et de communication de l'artisanat : www.artisanat.info/metier/prothesiste-dentaire

    - Des informations sur les métiers de la santé et du para-médical : www.metiersdelasante.com

    A lire

    - "Les carrières paramédicales, le guide 2012-2013" d'Elodie Raitières. Ed. L'Etudiant, 2011. 160 pages. 12,90€.

    - "Les métiers du paramédical : puéricultrice, orthophoniste, prothésiste...", ouvrage collectif, Studyrama, 2009, 240 pages. 11,95€.

    Article paru dans Le Parisien Économie du lundi 21 novembre 2011

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    L'Ecole Multimedia
    Marketing / Communication
    Paris
    Institut Lyfe (ex Institut Paul Bocuse)
    Tourisme / Hôtellerie / Restauration
    Écully
    Edhec Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Roubaix cedex 1